Tout au bout de la Concha
à main gauche face à la mer
la promenade s’achève sur un cirque minéral
surplombe un passage troué
de lettres torturées
d’où l’océan raconte
une histoire d’océan
des paroles à imaginer
en fermant les yeux
et lâchant prise
comme ça
juste pour le plaisir
À la demande générale des quelques lectrices et lecteurs de ce CarnetDeMarseille 🙂 , restons encore un peu à Donostia, auprès des habitants de la ville, actrices et acteurs de la Tamborrada 2017.
Deux habitants de Donostia San Sebastián racontent l’importance que revêt pour eux la Tamborrada. Interview en espagnol. La traduction vient juste après le son.
Et voici la traduction :
« C’est beaucoup d’émotion, dans la ville, célébrer une époque de cette ville, transmettre ce souvenir au peuple, se souvenir un temps passé;
– c’est enraciné profondément à San Sebastián ?
oui, profondément, avec beaucoup de sentiment, d’émotion;
– pareil chez la jeunesse ?
oui, c’est quelque chose qui se transmet de génération en génération, c’est émouvant.
merci beaucoup »
« C’est une émotion, une tradition, c’est le jour le plus important de l’année
– vous avez ça dans le sang ?
oh, oui, jusqu’à la mort. »
Allez, quelques douceurs pour se quitter en beauté
vendredi 20 janvier
la tête et le cœur en quête de fête
à l’heure où de l’autre côté de l’océan
l’affreux Donald
osait poser sa main sur la Bible
alors ai franchi la Bidasoa dans l’Euskotren
puis ai promené mon enregistreur
dans les rues de Donostia San Sebastián
marché de la Concha sublime
jusqu’au vieux quartier
et la Plaza de la Constitución
où depuis 1836 débute et s’achève la Tamborrada
la fête annuelle des gens d’ici
pour célébrer Saint-Sébastien le patron de la cité guipozcoane
Se glisser vers ton ventre
Concha ronde
s’avancer jusqu’à tes ourlets
deviner l’horizon
n’y croisent plus les pêcheurs de baleine
savaient s’enfuir si loin eux aussi
te saisir par l’écume
t’emporter vers les vagues géantes
se mêler à ton vacarme
savourer tes embruns
faire silence
Concha
et recommencer