Les caissières sans nom

Avez-vous déjà remarqué l’environnement sonore dans lequel travaillent les caissières des supermarchés, ces femmes que l’on n’ose plus appeler par leur nom ? Hôtesses de caisse, c’est comme ça qu’il faut dire maintenant…

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Des milliers d’articles passés chaque jour au lecteur de code barre, des milliers de « bip » quotidiens, des milliers de sourires et souvent ni bonjour ni merci de la part des clients. Sans compter la pression liée à la menace pour l’emploi que représentent les erreurs de caisse, ainsi que l’accélération progressive du rythme de travail. Tout ça pour pas même le Smic puisque la majorité des contrats de travail ne dépasse pas 20 ou 25 heures par semaine.
L’Institut national de recherche et de sécurité a enquêté en 1996 sur les caissières d’hyper.
Le site de la centrale d’emploi 100% distribution
Les syndicats CGT, CFDT et FO ont des branches commerce.

 

L’OM, ma mère et moi

Oui je l’avoue, j’aime l’Olympique de Marseille, LE club de ma ville. Ce sentiment, comment échapper aux banalités pour le décrire ? Allez, je me lance. J’aime l’OM d’abord parce que ma maman y joua dans sa jeunesse. Oui, ma mère fut Olympienne !

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Ce club qui est le premier de France à avoir remporté la Coupe d’Europe des clubs champions – cela fera 20 ans le 26 mai prochain – je l’aime aussi parce qu’il me fait souvent faire le yoyOM, comme hier en fin d’après-midi devant OM – VA sur Canal+. J’ai d’abord été frustré par la faiblesse du jeu proposé, la frilosité, le manque de créativité, le piètre spectacle offert. Droit au but, la devise, escapée je ne sais où. J’ai râlé devant mon poste, j’ai marronné. Et puis soudain en toute fin de match, la petite étincelle qui change tout. Le sourire revient et prend le pas sur la frustration. Rod Fanni s’arrache pour donner la victoire à l’OM et j’applaudis comme un fada. Soulagé. Heureux comme tout.

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C’est ça l’OM. Décourageant et enthousiasmant. Horripilant et magnifique. Mesquinous et grandiose. Affligeant et bluffant. Plein de contradictions. A l’image de Marseille. Tout simplement vivant. A échelle humaine.

Il me faut aussi confesser la honte que je ressens souvent en écoutant ces chants minables monter des virages du Stade Vélodrome

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Lorsque je suis au stade, j’avoue que ce spectacle-là m’afflige, quand bien même les plus idiots des supporters du PSG entonnent eux aussi des chants « anti marseillais ». Dimanche-prochain, je serai bien évidemment à fond derrière l’OM qui monte à Paris défier le PSG. J’espère une victoire bien sûr. Mais j’attends surtout que les joueurs se souviennent de ce que disait ma mère, la volleyeuse olympienne : pour elle comme pour ses copines au maillot blanc, « c’était d’abord jouer » qui comptait.

Je vous recommande le très connaisseur site SoFoot. On y parle football d’une façon décalée, avec humour et finesse, ce qui me plaît beaucoup.

Soudain, Léonard de Vinci

Se promener en pleine campagne, entre chien et loup, et être soudain attiré par un bourdonnement lointain provenant d’un tout petit point lumineux. Un tchop tchop crescendo dans le ciel couleur couchant

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L’hélicoptère ! C’est à bord d’un hélico que je fis mon baptême de l’air. Mon parrain secouriste en haute-montagne le pilotait. Cet engin m’évoque aussi ce croquis du génial Léonard de Vinci – dessiné en 1486 – déniché sur ce site
Hélico de Vinci

La Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette à Paris propose jusqu’au 18 août prochain une exposition consacrée à « l’ingénieur, ses rêves et ses inventions ». Paul Cornu réalisa le premier vol libre d’hélicoptère le 13 novembre 1907, selon Wikipédia.

Une seconde naissance

En rentrant chez moi hier en fin d’après-midi, j’ai allumé mon autoradio et j’ai pris en route une émission sur France Culture qui m’a renversé. Voici ce que j’ai entendu

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Cet extrait provient d’un remarquable documentaire proposé par l’émission « Sur les docks ».

Pierre Foldes est chirurgien à Saint-Germain-en-Laye. Il répare les ravages causés par l’excision. Les femmes qui témoignent parlent de véritable renaissance. Depuis dix ans, elles sont 4.000 à avoir été ainsi « réparées ».
Dans le monde, entre 100 et 140 millions de femmes  ont subi des mutilations sexuelles, selon l’Institut National des Etudes Démographiques (INED). En France, l’excision est un crime jugé en cour d’assises. Un projet de loi sur l’excision est prévu pour la fin février.

Les voix de Françoise Giroud, Léopold Sédar Senghor et Duke Ellington

J’ai fêté avec beaucoup de plaisir la Journée Mondiale de la Radio hier-soir en rentrant chez moi. Après une petite escapade à Marseille sur Radio Grenouille en préparant ma soupe de légumes, je me suis promené sur le site de l’évènement, placé sous l’égide de l’Unesco. Profusion de documents sonores du monde entier, parmi lesquels j’ai déniché quelques pépites sonores que j’ai envie de partager avec vous.
D’abord, l’interview de la grande journaliste et femme politique, Françoise Giroud, sur le thème « population et société ».

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Autre voix que j’ai été ému de réécouter, celle de Léopold Sédar Senghor. Le 1er Président du Sénégal raconte comment il conçoit « le rythme africain ». Nous sommes le 18 février 1977

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C’est à Dakar que Duke Ellington – pianiste, compositeur  et chef d’orchestre de jazz – effectua sa toute première visite en Afrique, le 11 mai 1966. Le voici interviewé à sa descente d’avion

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J’ai déniché aussi sur le site de la Journée cette émission de SOAS Radio consacrée au rôle social des radios communautaires en Afrique, notamment au Sénégal

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L’UNESCO possède des archives sonores riches remontant à sa création le 16 Novembre 1945. La bibliothèque contient plus de 30.000 documents relatifs à l’histoire de l’UNESCO. Il comprend des fichiers précieux tels que des interviews, enregistrements de conférences, discours, visites officielles et des programmes en français, espagnol, russe et anglais.

Promenons-nous dans la neige

Promenade sur les chemins enneigés de Haute-Provence, au soleil couchant. Un moment de détente et de calme, à peine troublé de ci de là par les petits cris de quelques oiseaux effarés * en quête de nourriture.

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Pour les amoureux des oiseaux, ce site

*Les Effarés
Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume,
Leurs culs en rond,

À genoux, cinq petits, – misère ! –
Regardent le boulanger faire
Le lourd pain blond.

Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise, et qui l’enfourne
Dans un trou clair.

Ils écoutent le bon pain cuire.
Le boulanger au gras sourire
Chante un vieil air.

Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge,
Chaud comme un sein.

Quand, pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche,
On sort le pain,

Quand, sur les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées,
Et les grillons,

Quand ce trou chaud souffle la vie
Ils ont leur âme si ravie,
Sous leurs haillons,

Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu’ils sont là, tous,

Collant leurs petits museaux roses
Au grillage, grognant des choses
Entre les trous,

Tout bêtes, faisant leurs prières,
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,

Si fort, qu’ils crèvent leur culotte,
Et que leur chemise tremblote
Au vent d’hiver.

Arthur Rimbaud (1854 – 1891 )

Presse en débat, Tapie en procès, mescle marseillaise frustrante

Je suis retourné hier-soir à La Criée à Marseille. Là où il y a plus de vingt ans j’étais venu applaudir Marcel Maréchal et son merveilleux  » Maître Puntila et son valet Matti « , j’étais convié à participer à  » une soirée exceptionnelle en défense de l’information indépendante et de la liberté du débat public  » organisée par trois médias : Mediapart, Marsactu et LeRavi.
Dans la grande salle bondée du Théâtre National – 800 personnes dedans, 200 restées à la porte – nous n’avons pas vécu un grand moment de débat, non. Pendant une bonne heure, c’est plutôt à une conférence que nous avons eu droit, avec l’intervention de quelques signatures : Laurent Mauduit documenté, Michel Samson pertinent, Philippe Foulquier décevant et Jean Kéhayan consternant, osant mettre en balance les intelligents et les buveurs de pastis ! Michel Gairaud du Ravi et et Pierre Boucaud de Marsactu ont fait eux aussi entendre leur voix pour une presse indépendante de qualité à Marseille, mais la soirée a illico pris le visage d’un procès. Le procès de Nanard, Bernard Tapie, qualifié de gangster et de danger pour la liberté de la presse et la démocratie. Bien. OK. Des journalistes marseillais, dont quelques uns de La Provence – rachetée par Tapie -, se sont ensuite exprimés. Mais de débat, point. Juste le sentiment bizarre d’avoir vécu une soirée découpée en tranches de paroles, plus ou moins fines, plus ou moins goûteuses, mais dénuée de ce qui fait tout le sel d’un vrai débat : la contradiction. Restant sur notre faim, nous avons été quelques uns à rêver en secret que soudain, Nanard fasse irruption dans cette grande salle et vienne porter la contradiction, à la marseillaise***, à ceux qui le montraient du doigt***.
Allez, de cette soirée frustrante, je retiendrai tout de même que l’envie de débat a rassemblé des centaines de personnes à La Criée, ce qui n’est pas un mince succès. J’ai également beaucoup apprécié l’humour précis des dessinateurs du journal LeRavi, entre autres Na ! et Nakata. Et je n’oublierai pas le moment le plus lumineux : l’intervention vibrante d’Eddy Plenel consacrée au besoin de journalisme et à la démocratie

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***A Marseille le 20 avril 1936, lors d’un meeting sur la Place Marceau – non loin de la Belle de Mai – le dirigeant communiste François Billoux alla directement porter la contradiction à Simon-Pierre Sabiani, qui avait fait main basse sur la ville, épaulé par les gangsters Spirito et Carbone. 

***Je ne suis nullement tapiste. L’ancien patron de l’OM est certes critiquable, et à plusieurs titres. Mais j’ai horreur des procès. Surtout en l’absence de l’accusé.

***A lire sur Mediapart le billet de Ellemra consacré à cette soirée.

Ralph, zéro ou héros ?

J’adore aller au cinéma avec mes enfants. Leur choix – car ce sont eux qui choisissent – se porte souvent sur un dessin animé. Je commence à en avoir vu une ribambelle ! « Les mondes de Ralph » nous a bien diverti ce dimanche. C’est l’histoire d’un personnage de Ralph la casse, un destrussi* de première qui est le méchant du jeu vidéo d’arcade Répare-le, Félix ! Ralph tente d’échapper à son destin de méchant et se met à la recherche d’une médaille de héros pour passer du bon côté de la barrière. Pas si simple d’échapper à son destin…

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*destrussi : destructeur en provençal ; se dit de quelqu’un qui casse tout

Sénégal # 9 L’heure de quitter l’Afrique

Voici venue l’heure redoutée du retour vers la vieille Europe…
A chaque fois, le coeur serré, il faut dire au revoir aux amis et prendre le taxi vers Dakar, vers l’aéroport.

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Arrivés à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, survient l’heure triste d’une énième coupure avec cette Afrique tout à la fois bouleversante, désespérante et enthousiasmante.

Sénégal # 8 Pape « Bazooka » le lutteur

Sur la plage de Mbour en milieu d’après-midi se produit presque chaque jour un drôle d’attroupement, autour de grand athlètes au physique souvent imposant, le corps enduit de sable et grigris autour de la taille : les lutteurs à l’entraînement. La lutte sénégalaise est LE sport traditionnel du pays de la Téranga. C’est un sport de contact qui séduit de plus en plus de jeunes, attirés par les pactoles que font miroiter les organisateurs de combats. Pape alias Bazoooka est l’un des 10 lutteurs les plus connus au Sénégal

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L’actu de la lutte sénégalaiseSport traditionnel sénégalais ; Lutteurs