Le Haka, au masculin et au féminin

Tous devant France – All Blacks hier-soir. Pas forcément parce que nous sommes des inconditionnels du XV de France – il nous inspire tout de même bien plus de sympathie que le 11 de France – mais parce que les champions du monde néo-zélandais offrent avant chacun de leur match – depuis 1905 – un moment de danse et de chant tribal impressionnant, le Haka, qui scotche chacune et chacun à l’écran. Celui de ce samedi-soir était particulièrement tonitruant.

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Dans le cadre de la coupe du monde de rugby 2007, le chorégraphe Angelin Preljocaj a créé un Haka avec ses danseuses, en hommage à la venue de l’équipe des All Blacks au Théâtre du Pavillon Noir à Aix-en-Provence.

Le parking de la culture…

Marseille. Parking du Centre Bourse hier-soir. Une course à faire avant d’aller embrasser ma mère. Premier niveau. Je me gare, je sors de ma voiture et j’entends ça.
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Je ne connaissais pas cette radio. Radio Vinci Park, première radio d’entreprise entièrement dédiée à la musique classique. Partenaire de Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture 2013. Chopin en sous-sol. Mmmouais. Pourquoi pas après tout ? Cela sonne mieux à mes oreilles que Frédéric François ou Francis Lalanne. Et peut-être faut-il ça pour tenter de faire oublier le tarif du parking. Peut-être. Mais aucun morceau, fût-il de Chopin ou de Schubert ne pourra me faire oublier que depuis son lancement début janvier, en sous-sol comme au grand air, MP 3013 n’a pas daigné programmer la moindre note d’IAM. Ni la moindre lecture de Jean-Claude Izzo. Ni le moindre hommage à Arthur Rimbaud, qui mourut à Marseille en 1854, il y aura 120 ans demain. Faut-il rappeler aux organisateurs que depuis 2005, Vinci Park célèbre la poésie en s’associant au Printemps des poètes ?

Le son de Mediapart

Je suis abonné à Mediapart. Le ton, la rigueur, l’indépendance et l’esprit de résistance de ce journal d’information en ligne correspondent à ce que j’attends d’un vrai travail journalistique, et que je ne retrouve plus beaucoup ailleurs. Ce que j’apprécie aussi sur Mediapart, c’est la lecture à voix haute d’un article, proposée depuis quelques semaines. L’écouteur passionné que je suis – qui ne néglige pas la lecture – est séduit par ce souci de convoquer la voix pour prolonger les phrases. Histoire de les incarner davantage, de convoquer images et sensations comme le fait si bien la radio. Ecoutez cet extrait de l’article « Je n’ose pas dire que j’ai été expulsé. C’est trop la honte », signé Michaël Hajdenberg, lu par Arnaud Romain. Le témoignage de Cheick, arrêté en juin alors qu’il allait passer son bac, puis renvoyé moins d’une semaine plus tard au Mali. Il venait d’avoir 18 ans.
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Mediapart a pu retrouver la trace de Cheikh au Mali grâce à Réseau Education Sans Frontière, RESF. L’intégralité de la lecture sonore, c’est ici

 

Voler avec les oiseaux

Hier-soir, confortablement allongé sur mon canapé, j’ai fait un très beau voyage. Les yeux fermés, j’ai décollé aux côtés de Christian Moullec, tellement passionné d’oiseaux qu’il vole avec eux et qu’il leur parle.
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Ce son est un extrait du splendide documentaire radiophonique signé Elise Andrieu, Marie-Laure Ciboulet et Alain Joubert, diffusé sur France Culture début octobre, dans l’émission d’Irène Omélianenko, L’Atelier de la création. L’intégralité s’écoute ici
Christian-Moullec-et-les-oi
Photo © Christian et Paula Moullec

MusikPlease prend soin de nos oreilles

MusikPlease.com est un Webzine musical du tonnerre, fondé en 2006 par Pierre Fosco, une jeune vieille connaissance. DJ, pauvcasteur, arrangeur, fouineur jamais rassasié, il anime avec brio une équipe de passionnés de musiques actuelles, curieux de tous les styles, de tous les genres : hip hop, rap, funk, reggae, rock, house, bref une palette colorée et variée. Une mescle abondante et vivante. Cette semaine, MusikPlease.com affiche une longue interview d’IAM. Guilhaume Zorba et Los Loseou ont rencontré les papas du rap*** à la Fiesta des Suds fin octobre. Premier extrait : le sampling, l’échantillonnage cher au groupe marseillais.
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J’avoue me régaler en écoutant IAM. Sans doute parce qu’ils respirent comme moi depuis qu’ils sont minots l’air de Marseille, parce qu’ils parlent de cette ville-là et des gens qui la font. Et puis aussi parce que je trouve leurs textes d’une grande force et souvent très poétiques aussi. En écoutant Akhenaton et sa bande sur MusikPlease, j’ai même découvert que certains de leurs textes étaient étudiés à l’école.
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Le 18 novembre sort le dernier opus d’IAM. Le titre : IAM. Je l’ai pré-commandé. J’imagine que Pierre Fosco et son équipe languissent tout autant que moi de découvrir l’album. A moins qu’ils l’aient déjà reçu, les veinards…
MusikPlease.com met aussi en ligne des bons plans, des podcast, des exclus, des clips, des concerts, un compte Twitter @musikplease, suivi par près de 44.000 abonnés, s’il vous plaît. Chapeau les artistes ! Et continuez longtemps à prendre soin de nos oreilles.

Le blog des fans d’IAM

*** Créé à la fin des années 80, IAM est composé de Akhenaton (Philippe Fragione), Shurik’n (Geoffroy Mussard),  Kheops (Éric Mazel), Imhotep (Pascal Perez) et Kephren (François Mendy).

Jean-Marc Montera célèbre les poétesses de la Beat Generation

Mon ami d’enfance Jean-Marc Montera est un guitariste de grand talent, compositeur, spécialiste de l’improvisation et de l’expérimentation sonore. Voilà plus de 30 ans qu’il a choisi la voie de la création et de la recherche des univers musicaux qui surgissent soudain et nous happent ou nous dérangent. Reconnu sur la scène internationale, Jean-Marc – natif de Marseille, comme moi et citoyen à vie d’Endoume, comme moi – est aussi le directeur artistique du GRIM scène musicale montevideo, le Groupe de Recherches et d’Improvisation Musicale, basé… impasse Montevideo, à Marseille. Au début du mois, il a sorti un nouvel album : What’s Up ? Femmes poètes de la Beat Generation, dans la collection signatures aux Editions de Radio France. L’ambition de ce double CD avec livret est  de donner une voix à quelques unes de ces poétesses : Anne Waldman, Ruth Weiss, Janine Pommy Vega et Hettie Jones. Plongeons-nous dans l’ambiance avec l’un des 16 titres de ce double album : Living on air. Une pure merveille, vraiment.
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Je suis sûr que comme moi vous serez tout autant séduit par ce second titre : Drum Song.
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Les pieds dans le Gave d’Oloron

De retour au boulot, je me remémore les nombreux très bons moments de ces vacances d’automne. Parmi eux, la découverte du gave d’Oloron, où je n’avais jamais mis les pieds. Je ne pourrai plus le dire. Quant aux baignades dans ce superbe cours d’eau, ce sera pour l’été prochain 🙂
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Long de 149,1 kilomètres, le Gave d’Oloron prend naissance à Oloron-Sainte-Marie, dans les Pyrénées Atlantiques, de la confluence du Gave d’Aspe et du Gave d’Ossau. Il est rejoint par le Gave de Pau à l’amont de Peyrehorade, dans les Landes, où ils forment les Gaves réunis avant de se jeter dans l’Adour.

Le Gave d’Oloron, paradis des pêcheurs à la ligne

 

Accompagner les journalistes assassinés

RFIendeuil
Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont donc morts en journalistes hier au Mali. Partis en reportage pour RFI, ils ont été enlevés à Kidal et assassinés peu après. Terrible et cruel de mourir exécuté sur le front de l’information, quel que soit l’endroit du monde où l’on part  pour témoigner. J’ai choisi de rendre hommage aux deux disparus avec les jeunes touaregs pacifistes du groupe Tamikrest, originaires de la région de Kidal. Histoire d’accompagner Ghislaine et Claude au paradis des journalistes, voici deux morceaux extraits de leur dernier album Chatma, produit sous le label Glitterbeat, en commençant par Tisnant an Chatma.
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Timtar est le second titre que j’ai choisi.
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Le site de Tamikrest et son compte Twitter @Tamikrest

RFI a ouvert une adresse mail pour les auditeurs qui souhaitent rendre hommage aux deux journalistes assassinés : rfihommage@gmail.com

Les périlleux chemins de l’école

Avec ma compagne Chantal et sa fille Mathilde, nous avons vu ce jeudi un film d’une grande humanité : « Sur le chemin de l’école ». Dans ce documentaire, Pascal Plisson accompagne quelques enfants de quatre pays dans leur périple quotidien vers leur école. Celui-ci est d’autant plus remarquable que pour chacun d’entre eux, le trajet dure au moins une heure et demie. Au Kenya, Jackson, 11 ans et sa petite soeur Salomé parcourent 15 kilomètres matin et soir dans la savane, parmi les animaux sauvages. Au Maroc, Zahira, 12 ans, se lance chaque semaine dans une marche de 22 kilomètres dans les montagnes du Haut Atlas, avec ses deux amies, pour rejoindre son internat. En Inde, Samuel, 13 ans, doit parcourir 4 kilomètres chaque jour vers son école, dans son fauteuil roulant rafistolé, poussé par ses deux jeunes frères. En Argentine, Carlos, 11 ans et sa toute petite soeur parcourent les plaines de Patagonie à cheval sur 18 kilomètres pour se rendre à leur école. Expédition difficile car le climat est rude et la fillette fragile. Le dénominateur commun de ces enfants du bout du monde : leur soif d’apprendre, de bien travailler à l’école car ils savent que seule l’instruction leur permettra de sortir de leur condition misérable. Ecoutez Pascal Plisson interrogé en septembre dernier sur TV5 Monde par Patrick Simonin.
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Ce magnifique documentaire ne verse pas dans le misérabilisme. Il n’assène pas de leçon de morale. Il donne simplement à voir des enfants enthousiastes, généreux, solidaires et courageux, qui rêvent d’aider plus tard les autres, de devenir instituteur ou médecin. En plus, les paysages sont somptueux et la musique du film, signée Laurent Ferlet, très belle et très prenante.
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« Sur le chemin de l’école », à voir ou à revoir d’urgence. Je crois bien que j’y retournerai sans tarder avec Zoé et Marius, mes deux jeunes enfants.

La chanson de Craonne

Aujourd’hui 1er novembre, mes pensées vont aux millions de morts de la Première Guerre Mondiale et notamment à tous ceux qui furent fusillés parce qu’ils refusèrent un jour de continuer à obéir. Entre 1915 et 1917 – après l’offensive du Chemin des Dames, commandée par le général Nivelle – des soldats français et notamment les mutins, entonnaient la Chanson de Craonne. Ecrite par un inconnu, elle a vite fait le tour de toute les tranchées. Sa diffusion  a été interdite en France jusqu’en 1974.

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En 2011 sur France Inter, Daniel Mermet consacra une série d’émissions « Là-bas si j’y suis » aux mutins de 14-18.14-18