In Paradisu #4

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En quittant la prison, j’ai cligné des yeux sous la neige drue de janvier et j’ai commandé un taxi. Le chauffeur m’a dévisagé longuement dans le rétroviseur avant de mettre le contact, tout en fouillant dans un portefeuille ou un agenda. A la recherche d’une lettre ou d’une photo. Je ne sais pas. Impossible de deviner ses yeux masqués par des lunettes de glacier. Je me suis pourtant senti observé, détaillé, presque déshabillé.

Lorsque j’ai demandé “ Place de la Consolation s’il vous plaît “, il a tout rangé dans la boîte à gants et aussi sec s’est mis à pleurer. Le menton écroulé sur son blouson en cuir noir. Le corps entier secoué de spasmes et de sanglots sourds. J’ai tenté de poser ma main sur son épaule. Il l’a stoppée net d’un “ non ! “ définitif. Puis il a lancé sa Mercedes en direction du centre-ville.

(à suivre)

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