En commençant à trier mes affaires, à choisir celles qui resteraient ici et celles qui gonfleraient mon sac, je me suis dit que s’en aller, c’était d’abord comme taguer une planisphère.
A grands coups de feutre noir y imprimer son dégoût, sa colère.
Remplir de graffitis le pays délaissé.
Tirer un trait sur quarante ans de vieille Europe et autant de Provence, de plus en plus odieuse avec ses frileux relents d’avant-guerre.
Plein écran, j’ai fixé la rue noire et mouillée à peine masquée par l’ascension des caractères et j’ai frissonné en imaginant que ma vie s’écrirait bientôt là-bas, dans cet univers de cinéma.
(à suivre)