Dans la poche intérieure gauche de l’une de mes vestes, j’ai déniché une photo de mon grand-père Paul à vingt quatre ans, en quête de seconde chance sur la Côte d’Azur.
Il pose avec sérieux sur fond de palmiers et de villas blanches. Casquette ronde à la main, il fixe l’objectif d’un air timide et impatient comme s’il étouffait dans son costume de paysan.
Un matin, il avait lu une petite annonce proposant un emploi de métayer plutôt bien payé.
Le soir même, sans prévenir, il quittait Zürich par le train de nuit destination son nouveau monde à lui.
Dans une heure j’allais l’imiter, passer de l’autre côté du ciel et j’étais fier d’être de sa lignée.
(à suivre)