Chauffeur je fis aussi.
La grosse Mercos, ça se conduit tranquille.
Lui derrière à passer ses coups de fils. T
oujours le costard impeccable, la cravate qui va bien, la pochette au revers assortie.
Une forme d’élégance qui jurait dès qu’il ouvrait la bouche et que pleuvaient les insultes au téléphone.
Lui derrière à engueuler le monde entier.
Moi devant à le mener à ses réunions, ses meetings, ses rendez-vous d’affaires.
Lui derrière à baver ses « bougnoules, négros, citrons, youpins, etc… »
S’excusait à peine ensuite, mais un peu quand même.
– Toi, tu n’es pas pareil. Tu es fort. Tu es un soldat, il me disait.
(à suivre)