La ligne rouge #6

Lalignerouge

Au retour dans la Mercos, me demandait de mettre l’un de ses disques préférés.

Les éditait, je crois.

En allemand ça chantait.

Il fredonnait derrière en remuant la tête.

Ne connais rien à l’allemand mais c’était entrainant.

Comme des marches militaires.

Quinze ans, donc, ça a duré.

Jamais eu à me plaindre de cette vie malgré les hurlements et les insultes.

Ai appris à les endurer.

J’en ai dans le pantalon, donc ne me suis jamais laissé traiter de melon.

Mais ce soir, il a franchi la ligne rouge avec son « Monseigneur Ebola qui peut régler en trois mois le problème de l’explosion démographique ».

(à suivre)

Sons de la Nuit venus d’Asie

Pas la première fois que je vous recommande ici de vous abonner sans tarder à la Nuit, la revue digitale qui vient de fêter l’été en ouvrant ses portes aux lecteurs au fur et à mesure que se construisait son numéro 11. Une revue ouverte sur toutes les curiosités du monde, musicales – ces 4 extraits asiatiques proviennent du numéro 9 – photographiques, littéraires, entre autres. La Nuit ose surprendre, déranger, charmer, intriguer, séduire, sourire, chanter, hurler, se mettre en colère, et ceci « sans publicité ni détergents, pour un euro par semaine seulement ».  La Nuit, c’est aussi l’affirmation forte que le néo-libéralisme qui sévit de la Grèce à l’Espagne et qui nous guette tout autant en France ne produit pas de la liberté mais sa limitation continue. S’abonner à la Nuit est donc aussi une façon de faire de la politique à son échelle de vivant de cette planète et qui entend le rester. Librement. Tenez, vous en connaissez beaucoup de journaux, vous, qui donnent la parole à l’Association pour la communication sur les prisons et l’incarcération en Europe ? Alors, s’abonner, c’est tout simple. Il suffit d’aller ici et de se laisser guider. Vous verrez, vous sourirez sans tarder.

sourire

La ligne rouge #5

Lalignerouge

C’est vrai que je suis un para et que je ne crains personne.

Il pouvait compter sur moi lorsque nous arrivions quelque part et que ça brassait sévère aux abords des salles de meetings.

Il était attendu. Banderoles, affichettes et slogans y’avait :

« Le fascisme ne passera pas ! » je lisais.

Comprenais pas bien.

Connaissais pas le fascisme.

Jamais trop été à l’école, moi.

Je le protégeais, lui traçais sa route jusqu’à l’entrée et surveillais les allées et venues dans la salle, le calibre en veille dans son étui, là, côté cœur.

(à suivre)

Aux côtés des Algériens de Marseille, une formidable soirée de football

Historique. J’ai vécu une soirée de football mémorable ce dimanche-soir, aux côtés de Mohammed, Mounir et bien d’autres Algériens de Marseille. 32 ans que l’équipe nationale algérienne n’avait plus gagné de match en Coupe du Monde. Depuis le 24 août 1982 et un 3-2 face au Chili ! 32 ans d’attente et de frustration effacés par cette victoire 4 – 2 contre la Corée du sud. Je n’oublierai pas l’émotion des supporters algériens. Je n’oublierai pas non-plus la liesse qui s’est emparée du centre de Marseille après le coup de sifflet final. Une pensée pour mon ami Yassine Bouzar, monteur et documentariste à France Culture, dont je vous ai présenté ici le magnifique travail auprès de la jeunesse algérienne. L’un de ses personnages, Nadir l’Algérois dit Papouf, doit être très heureux et très fier depuis hier-soir.

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Tambores da Liberdade

Glanés hier-soir place Daviel à Marseille, au-dessus du Vieux Port, les rythmes trépidants et virevoltants de Tambores da Liberdade, en mode Fête de la musique. Tambours animés et secoués pour la plupart par des femmes. Plongeon très plaisant dans l’univers afro-brésilien de Salvador de Bahia. Le groupe donne chaque semaine des cours de percussion., au Nomad Café, 11 boulevard de Briançon, 13003 Marseille.

La ligne rouge #4

Lalignerouge

Chauffeur je fis aussi.

La grosse Mercos, ça se conduit tranquille.

Lui derrière à passer ses coups de fils. T

oujours le costard impeccable, la cravate qui va bien, la pochette au revers assortie.

Une forme d’élégance qui jurait dès qu’il ouvrait la bouche et que pleuvaient les insultes au téléphone.

Lui derrière à engueuler le monde entier.

Moi devant à le mener à ses réunions, ses meetings, ses rendez-vous d’affaires.

Lui derrière à baver ses « bougnoules, négros, citrons, youpins, etc… »

S’excusait à peine ensuite, mais un peu quand même.

–      Toi, tu n’es pas pareil. Tu es fort. Tu es un soldat, il me disait.

(à suivre)

La ligne rouge #3

Lalignerouge

Ensuite, j’étais parti du régiment à ses côtés.

Avions marché au pas je crois en avançant vers sa voiture.

Lui, fredonnait un chant militaire.

« Contre les Viets, contre l’ennemi

Partout où le devoir fait signe

Soldats de France, soldats du pays

Nous remonterons vers les lignes »

 Je me souviens. Il m’avait d’entrée glissé quelques gros billets dans les poings et montré ma chambre.

Une piaule à l’étage de sa propriété aux murs blancs gardés par des chiens aussi baveux que gros.

Leur ressemblait un peu je trouve.

–      Tu dormiras là. Je te sonnerai. Tiens-toi toujours prêt. Je voyage beaucoup. Tu m’accompagneras partout. Je suppose que tu sais conduire ?

(à suivre)

Lalignerouge

J’avais fait l’affaire. Ça n’avait pas traîné.

Choisi surtout parce que ma peau est très foncée.

–      Ça clouera le bec à tous ceux qui me traitent de raciste, il avait lâché devant le colonel. Sans même me regarder dans les yeux.

J’avais dit oui parce que j’aime les défis.

Fils de Tirailleur algérien je suis. Mon père libéra Marseille aux côtés des Tabors marocains.

L’assaut à Notre-Dame de la Garde en août 44, il en fut.

Patriote il s’était dit. Ça m’avait bien plu.

J’aime ma patrie moi aussi. L’avais salué au garde-à-vous.

(à suivre)

 

 « La ligne rouge » est une fiction.

Toute ressemblance avec des personnes publiques ayant tenu des propos scandaleux dans la vraie vie n’est que pure coïncidence.

Ce texte a été publié pour la première fois dans le numéro 9 de la revue digitale La Nuit.

Que ses créateurs en soient ici une nouvelle fois remerciés.

Je vous invite vivement à vous abonner à La Nuit.

C’est très simple et cela coûte une euro par semaine. Pas plus. 

La ligne rouge #2

Lalignerouge

J’avais fait l’affaire. Ça n’avait pas traîné.

Choisi surtout parce que ma peau est très foncée.

–      Ça clouera le bec à tous ceux qui me traitent de raciste, il avait lâché devant le colonel. Sans même me regarder dans les yeux.

J’avais dit oui parce que j’aime les défis.

Fils de Tirailleur algérien je suis. Mon père libéra Marseille aux côtés des Tabors marocains.

L’assaut à Notre-Dame de la Garde en août 44, il en fut.

Patriote il s’était dit. Ça m’avait bien plu.

J’aime ma patrie moi aussi. L’avais salué au garde-à-vous.

(à suivre)

 

 « La ligne rouge » est une fiction.

Toute ressemblance avec des personnes publiques ayant tenu des propos scandaleux dans la vraie vie n’est que pure coïncidence.

Ce texte a été publié pour la première fois dans le numéro 9 de la revue digitale La Nuit.

Que ses créateurs en soient ici une nouvelle fois remerciés.

Je vous invite vivement à vous abonner à La Nuit.

C’est très simple et cela coûte une euro par semaine. Pas plus.