
Ensuite, j’étais parti du régiment à ses côtés.
Avions marché au pas je crois en avançant vers sa voiture.
Lui, fredonnait un chant militaire.
« Contre les Viets, contre l’ennemi
Partout où le devoir fait signe
Soldats de France, soldats du pays
Nous remonterons vers les lignes »
Je me souviens. Il m’avait d’entrée glissé quelques gros billets dans les poings et montré ma chambre.
Une piaule à l’étage de sa propriété aux murs blancs gardés par des chiens aussi baveux que gros.
Leur ressemblait un peu je trouve.
– Tu dormiras là. Je te sonnerai. Tiens-toi toujours prêt. Je voyage beaucoup. Tu m’accompagneras partout. Je suppose que tu sais conduire ?
(à suivre)

J’avais fait l’affaire. Ça n’avait pas traîné.
Choisi surtout parce que ma peau est très foncée.
– Ça clouera le bec à tous ceux qui me traitent de raciste, il avait lâché devant le colonel. Sans même me regarder dans les yeux.
J’avais dit oui parce que j’aime les défis.
Fils de Tirailleur algérien je suis. Mon père libéra Marseille aux côtés des Tabors marocains.
L’assaut à Notre-Dame de la Garde en août 44, il en fut.
Patriote il s’était dit. Ça m’avait bien plu.
J’aime ma patrie moi aussi. L’avais salué au garde-à-vous.
(à suivre)
« La ligne rouge » est une fiction.
Toute ressemblance avec des personnes publiques ayant tenu des propos scandaleux dans la vraie vie n’est que pure coïncidence.
Ce texte a été publié pour la première fois dans le numéro 9 de la revue digitale La Nuit.
Que ses créateurs en soient ici une nouvelle fois remerciés.
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