Bon anniversaire Mister Monk

Thelonius Monk. Ses doigts d’or. Sa recherche permanente de la ténue limite entre juste et faux. Juché au bord de l’harmonie.  À un fil de la rupture. Monk et ses bagues. Monk et son chapeau rond. Sa barbe pointue et ses chaussures vernies. De très loin mon jazzman préféré. Il aurait eu 107 ans hier… Le voici en concert en Pologne. C’était en avril 1966. Entouré de Charles Rouse au saxo tenor, Lawrence Gales à la basse et Benjamin Riley à la batterie.

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Pour prolonger la régalade, c’est par ici.

Maman sur le chemin de l’enfance

Au début du mois de mars dernier, avec mon épouse Chantal, nous avions accompagné Maman sur les lieux heureux de son enfance, Traverse Beau Site, dans le quartier de La Barasse Tubet à Marseille. Ensemble, nous avions approché la maison où elle vécut de 1939 à 1941. Elle était une enfant de 9 ans…

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Maman s’en est allée

Lucette, ma maman, est morte ce lundi 6 octobre au petit matin. Je ne la reverrai plus ici-bas mais je l’entendrai toujours me parler, me questionner, m’encourager. Au mois de mai dernier, nous étions allés faire coucou à sa mère qui repose au cimetière de Bauduen, dans le Haut-Var. Nous avions évoqué cette mort qui est notre destinée commune. Maman n’en avait nullement peur. Emplie de sagesse elle était. Belle. Sereine. Forte et si profondément humaine. Comme chaque jour de ce que fut sa vie dans ce monde-ci.

Marcher dans la rivière glacée

Remonter la rivière Ariège. Ne pas trop s’éloigner de la rive mais suffisamment pour éprouver la force du courant en remontant. Applaudir au passage des kayakistes casqués et enjupés. Et finir par piquer une tête dans l’eau bien frisquette avant de rentrer enfiler d’épaisses chaussettes devant le bol de thé.

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Lettre ouverte de ma fille à ses camarades collégiens

Ma fille Zoé a écrit à ses camarades de collège. Dans le cadre de son cours de français, elle devait travailler sur le thème de la lettre ouverte. Zoé a choisi de leur parler de la discrimination.

C’est limpide. C’est bien pesé. C’est fort. Bravo, ma fille !

Bonjour à tous,

    Je m’adresse à vous pour vous parler de la discrimination, cette injustice que tout le monde a subi au moins une fois dans sa vie.
     Que l’on soit femme, homme, vieux, jeune, blanc, noir, jaune, handicapé, grand, petit, maigre, gros, toutes ces injustices font mal, toutes ces insultes qui vous pourrissent la vie.
    Nous sommes tous égaux, tous libres de nous exprimer.
    Nous n’avons pas à juger quelqu’un sur ses capacités physiques ou mentales, chacun est comme il est.
    Nous sommes tous pareils mais en même tant si différents.
    Pensez au mal que cela vous ferait si on vous mettait de côté pour quelque raison que ce soit, pensez à ça.
    Merci d’avoir lu cette lettre qui j’espère vous aura sensibilisés.                                
    
                                                                                      

                                                                                                        Zoé SCHULTHESS

Ouvrir les fenêtres à l’automne

Ouvrir grandes ses fenêtres et respirer la campagne ariégeoise. Se retrouver face aux arbres avec plein d’oiseaux dedans. Savourer ce beau matin d’automne. Se dire qu’en bas, sur l’autre moitié du globe, le printemps installe son empreinte sur la terre comme au ciel. Rêver de s’envoler pour l’Argentine ou le Chili. Imaginer le Cap Horn. Revenir ici-bas la tête dans les nuages.

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Retour au port

Ils rentrent un an un les bateaux du Vieux-Port. Même les voiliers font tourner moteurs. Dans la lumière du crépuscule annoncé, je ne leur en tiens pas rigueur. Tant que la mer se fait entendre et que se devinent au loin les caps vers la Corse ou l’Algérie.

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Juste au pied du Fort Saint-Jean

En rentrant du domaine portuaire, marcher longtemps sous le soleil doré d’octobre, ignorer les Terrasses du port, laisser les Docks à main gauche, dépasser la place de la Joliette, pousser jusqu’au MUcem vers la Promenade Louis Brauquier – poète marseillais, l’un des créateurs de la revue  Les Cahiers du Sud – et aller se poser sous le Fort Saint-Jean, face à l’entrée du Vieux-Port, là où se rejoignent les amoureux, les fumeurs de pétards, les pêcheurs à la ligne de tout âge, les touristes étrangers et les baigneurs nostalgiques des Pierres Plates.

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