Redescendre vers le sud
au couchant
route toute droite
vieille connaissance
longe les pins sur kilomètres
on toucherait presque l’océan
juste à droite, là
de l’autre côté des arbres
dans cette lumière rose du printemps qui approche
au volant
paisible
souvent c’est vers l’Orient
que voyagent mes pensées
lointain
et pourtant si proche Orient
ses murs
ses grillages dressés
ses séparations sans mesure
ses cortèges de haine et de blessures
ses morts
ses fossés creusés profond
entre vies et cultures
il faudra passer par là-haut
pour s’enfuir
Orient rouge là-bas
ici Occident impuissant