Chaque jour, ils parcourent en tous sens l’araignée géante
ses rues, ruelles, passages secrets, artères, chemins, culs de sac
lui raclent la peau et les os, de l’aube au profond de la nuit
s’accrochent à leurs pattes bruyantes et puantes
et récupèrent ce qui gène
ne sert plus
ce qui jonche les trottoirs et les arrière-cours
bois mort et cartons pliés
planches et poutres
sacs bourrés de feuilles jusqu’à la gueule
puis se traînent sur leurs tricycles rouillés
roues grincent jusqu’aux dépôts de quartiers
passent à la pesée
déchargent et repartent au contact de l’araignée
à peine un peu moins pauvres
à peine un peu plus légers .