une vraie de vraie là-haut
un langage commun
✯ Pour quand ton envol –
calligraphe de l’éphémère
un de ces matins ?
✯ Soudain, en silence –
sans autre arme que la grâce
défier le couchant
✯ Après la sieste
au soleil de décembre
l’esquisse d’un bal
✯ Sans boussole aucune –
les grues en fuite éparse
cap vers le grand sud
✯ Bien loin de la mer –
le ballet nostalgique
✯ Paisible et perché –
étranger aux bateaux-mouche petit cormoran ✯ Petit moineau perdu –Pas tant que çaÀ l’agachon vers les miettes
✯ Les étourneaux couchés seule la musique des vagues et le bal des hirondelles ✯ Sur la mer du soir les ultimes coups d’ailes avant les grands pins ✯ Vers le crépuscule par vagues sur la rosace leurs confettis noirs ✯ Les oiseaux du soir sans cris sans peur peut-être danse éphémère ✯ Il salua – l’étoile blanche en plein jour, patienter jusqu’à la nuit ✯ Il s’éveilla – mars enfin à la fenêtre, pluie d’hiver encore ✯ Il s’échappa – ruelles désertes, flaques d’argent, déjà minuit ✯ Il s’échappa – entre les gouttes froides, filer vers le printemps ✯ Gouttes de vin rouge – nappe frissonne, repas de reine et de roi ✯ Grand chêne gris foncé – privé de bourgeons, hiver interminable ✯ Il frissonna – le feu éteint, cendres froides, l’histoire à l’arrêt ✯ Il se laissa – accrocher aux branches, frôler l’eau froide en souriant ✯ Il se pinça – ces flocons au-dessus des toits, tiendront, tiendront pas… ✯ Il déblaya – lambeaux glacés de neige sale, tant d’enfants déçus ✯ Il s’évada – loin des plaines et villes blanches, retrouver l’Afrique ✯ Il sursauta – vent puissant et pluie du tonnerre, tempête annoncée ✯ Il patienta – s’envoler bientôt, vers les phares du bout de la terre ✯ Il sursauta – les vagues, juste en bas, et ce mistral de fadas ✯ Il écouta – mistral toujours furieux, rêver de rivages chauds ✯ Il imagina – lucioles douces aux paupières, nuit tiède d’été ✯ Il s’approcha – vitres glacées, dehors ce cri, une chouette peut-être ✯ Il s’allongea – juste frôler des doigts le rivage des rêves ꧁ Il s’émerveilla – flocons par milliers les fleurs, rêve de neige ✯Il ouvrit l’œil – les pleurs du ciel sur toits et volets, se rendormir ✯ Il se replia – ombres glacées au contour des tuiles, rêver ✯Il frissonna – bourdon incessant partout, endeuillé mais debout ✯ Il s’isola – soubresauts tristes et glacés, déjà trois mois demain ✯ Il s’écarta- tocsin bientôt sur la ville, l’accompagner en bas ✯ Il grelotta – pierre fendre, gel, igloo, mots d’hiver pour sans toit ✯Il sursauta – silence installé partout, paupières rêveuses ✯Il frissonna – flammes dansantes, première flambée de l’année ✯ Il grelotta – mistral s’offrait nuit blanche, l’hiver en trombe ✯ Il s’allongea – train demain jusqu’à Paris, monter voir Hokusai ✯ Il se recoucha – toits et fenêtres tapotés, pluie d’hiver partout ✯Il se rentra – chaussée humide et ombres grises, le port désert ✯ Il cligna – œil droit, œil gauche, le phare de Planier complice ✯ Il éteignit – sommeil et rêve de peu une heure de l’après-minuit ✯ Il se percha – nuages pommelés, octobre s’effilochait ✯Il se consuma – heures filantes et noires, valse d’automne ✯Il égrena – secondes et minutes creuses, sommeil en fuite ✯ Il entendit – La voix aimée tue à jamais chemin de deuil ✯ Il repartit – sentiers, arbres et rafales, guetter le hibou ✯ Il accepta – filer doux vers les draps, dehors, mistral apaisé ✯Il s’effaça – bruine grise et fraîcheur sur la ville, paupières maussades ✯Il savoura – l’outremer allongé sur la rade, mère apaisée ✯ Il s’absenta – le temps d’heures claires et calmes, penser à dormir ✯ Il referma – une à une les fenêtres, première froidure de nuit ✯ Il s’en alla – aube glissante et fraîche, cheminer vers les arbres ✯ Il s’avança – yeux clos et lèvres ouvertes, guetter la noire fraîcheur ✯Il laissa – les toits s’égayer de gouttes, papillon de nuit noyé ✯ Il attendit – ciel noir sur les tuiles, humer la tiédeur des flaque ✯ Il sursauta – éclairs, tonnerre et rue trempée, orage fugace ✯ Il se faufila – ruelles calmes, rivière apaisée, la nuit offerte ✯ Il s’offrit – quelques fragments de sommeil frais, dans la nuit déchirée ✯ Il se hissa – escaliers en cascade douce, rejoindre les draps frais ✯ Il émergea, courte nuit près de la mer, repartir vers l’ouest ✯Il respira – coques, poulies, eau de mer, le port glissait dans la nuit ✯ Il s’évada – las de la chaleur lourde du ciel, dormir un peu ✯ Il s’éclipsa – happé par les tendres remous, de la nuit pluvieuse ✯ Il suffoqua – pas un brin d’air autour des toits, l’été sans pitié ✯ Il compta – douze valses de cloche, basculer vers un temps nouveau ✯ Il imagina – main sur l’écorce tiède, les chênes accueillants ✯ Il murmura – crépuscule, océan, les flots déjà évanouis ✯ Il ouvrit – large la fenêtre sur l’orage, des collines à la mer ✯ Il sursauta – vent aux carreaux en rafales, marins courage là-basIl salua – les étoiles évanescentes, et la lune fit ses adieux ✯ Il se sentit – happé par le halo, là, les arbres tremblaient ✯ Il prit le temps – collé à la vitre, de s’inviter au bal des nuages ✯ Il se faufila – jusqu’au balcon baigné de lune, et s’endormit ✯ Il plongea – au creux de l’obscurité, dehors la lune s’arrondît ✯ Il s’envola – empli des goûts de la fête, la revoir bientôt ✯ Il contempla – étoiles clairsemées, promesse d’une nuit apaisée ✯ Il observa – les cernes bleutées, autour des cimes, caresse de lune ✯ Il questionna – l’obscurité teintée d’orange, la lune bleuissait ✯ Il sourit – au croissant de lune sage, comme une image ✯ Il s’agenouilla – devant la nuit outremer, baigné de fraîcheur ✯ Il s’assoupit – porté par le souvenir des lucioles, du mois d’août ✯ Il choisit – s’abandonner sans retenue, dans la tiédeur des songes ✯ Il osa – se vêtir de mots, les yeux ouverts, la nuit s’invitait ✯ Il résista – chaque parcelle de seconde, tintait telle une cloche fine ✯ Il accepta – paupières lourdes, corps alangui, passer à demain ✯ Il s’accrocha – aux rameaux frais du tilleul, puis fit place au songes ✯ Il imagina – mille vies possibles, mille visages devinés, ici-bas ✯ Il plongea – immense et bleu, l’océan étalé en majesté ✯ Il arriva – sous un ciel étoilé, où trainaient quelques nuages, las ✯ Il attendit – attendit encore, l’orage qui ne venait pas ✯ Il avala – encore quelques gorgées de tristesse, et s’envola ✯ Il noya – spleen intense, dans le frais souvenir des rires d’enfants ✯ Il s’éclipsa – happé par les draps frais, et les mots de son livre ✯ Il sursauta – dehors, la pluie semblait jouer, mirage nocturne ✯ Il choisit – s’allonger côté fenêtre, en quête d’un brin d’étoile ✯ Elle réapparut – entre neige tibétaine et Icare empêtré, nuit belle ✯ Il frotta – longuement ses paupières, dehors, la nuit l’appelait, les fermer ✯ Il guetta – le glissement de la fraîcheur, juste là, fenêtre ouverte ✯ Il s’effaça – le jour nouveau se glissait, jusque sous ses pores ✯ Il sourit – parfois les mots se traînent, respirer, recommencer ✯ Il s’effaça – loin des soubresauts du jour, rejoindre la nuit douce ✯ Il se demanda – les cicatrices d’avant, ornent-elles la peau du présent ? ✯ Il s’interrogea – septembre venu, que reste-t-il des rires de l’été ? ✯ Il s’allongea – apaisé par l’obscurité, en route vers demain ✯ Il éteignit – lumières scintillantes, bougies et lanternes dorées ✯ Il s’inclina – hélé par la nuit, plus de lucioles, lune envolée ✯ Il s’immergea – face au blanc des rochers, bercé par mille nacres ✯ Il se souvint – le long du rivage noir, des pêcheurs égarés ✯ Il s’affala – minuit passé, ville éveillée, nuit au pays ✯Il éteignit – même pas une once de lune, pour éclairer sa nuit ✯ Il s’échappa – happé par les ondes douces, bercées par les tilleuls ✯ Il salua – regard fier et timide – photos et fossettes belle ✯ Il suivit – des yeux les papillons de nuit, se perdre dans le noir ✯ Il aperçut – ombres fuyantes sous les arbres, deux sans logis, ✯ Il chuta – ses ronflements affleuraient, il était temps de dormir ✯ Il s’arrêta – ému par le visage de Lou, quinze jours à peine ✯ Il s’allongea – paupières mi-closes, dehors coulait la fontaine ✯ Il applaudit – orage tiède, odeur boisée des chemins, août se meurt ✯ Il s’éveilla – première clarté fraîche, l’automne presque à nos portes ✯ Il lut – relut encore ce conte sonnait bien, rêve de pluie ✯ Il ferma – paupières nues, lumière à travers, volets ouverts sur la lune, ✯ Il imita – rondeur de lune avec ses lèvres, les yeux embués de paix ✯ Il regarda – tourner les aiguilles, dehors, la lune se moquait ✯ Il vit – avions de nuit, demain les enfants repartent, déjà, hélas ✯ Il croisa – lune, tableau de Klee, avions, inventaire nocturne ✯ Il s’éclipsa – happé par la nuit noire – demain s’approchait, hélas ✯ Il réalisa – l’existence des ondes, belles, douces, aux quatre coins ✯ Il apprivoisa – le grillon du volet de gauche, puis s’endormit ✯ Il décida – d’éteindre et goûter, les chuchotements de la nuit ✯ Il entendit – fenêtre ouverte, onduler le cri de la chouette ✯ Il songea – au chaud sur les draps, tant d’autres sur des cartons, dans les rues ✯ Il croisa – lucioles autour du cimetière, esprit des disparus ✯ Il écrivit – encore un peu, puis, ouvrit la page de sa nuit ✯Il remarqua – l’homme assis sur le trottoir, béret presque vide ✯ Il ouvrit – grande la fenêtre, Marseille partout dehors ✯ Il écouta – souffles profonds, rythme lent, enfants au pays des rêves ✯ Il s’allongea, enfants dans le sommeil, les rejoindre maintenant ✯ Il imagina – neige haute, le refuge dessous, et lui dedans ✯ Il redescendit – sentier cascades fleurs, paisible montagne ✯ Il inspira – puis sourit au ciel, sous le charme de ses enfants ✯ Il attendit – le retour des enfants, précieuses retrouvailles ✯ Il émergea – dans la chaleur , réveillé par une cigale ✯ Il s’allongea – sieste précieuse, bénir l’ombre fraîche ✯ Il cligna – de l’œil à chacune des étoiles, les mêmes qu’à Kamaïshi ✯ Il respira – le ciel ouvert, absorber la beauté du monde ✯ Il s’interrogea – les étoiles filantes d »août, où meurent-elles ? ✯ Il écouta – avion là-haut, comme un tonnerre feutré, repartir ✯ Il fixa – les courbes et les pics, horizon mauve, matin rêvé ✯ Il pensa – l’âme survit aux lames, aux blâmes et aux larmes ✯ Il applaudit – le tonnerre majuscule, orage bienfaisant ✯ Il se déshabilla – lit frais, cigales en pause, ronfler maintenant ✯ Il sourit – fenêtre ouverte, en face sur le tilleul, un rossignol ✯ Il s’allongea – vert cru, vert foncé rameaux vers l’azur, sous les chênes ✯ Il se posa – face aux arbres et aux étoiles, rosé frais, nuit douce ✯ Il s’affaissa – draps tièdes et coussin frais, l’heure des rêves en grand ✯ Il se décida – malgré l’éclat de la lune, oser dormir ✯ Il tourna – regard vers la fenêtre, l’obscurité à pas feutrés ✯ Il salua – main juste caressante, la lune ronde et rousse ✯ Il pensa – leur sourit-elle aussi, tout là-bas, la lune pleine ? ✯ Il regarda – les enfants repartir, triste, vivement début août ✯ Il s’écroula – journée d’orages, à peine un peu d’air pour porter la nuit ✯ Il respira – air frais sous les tilleuls, orné de milliers d’étoiles ✯ Il insista – silence envahissant, volets clos, cœur au ralenti ✯ Il traîna – lourd et courbatu, soudain très vieux, nuit noire le happa ✯ Il s’abreuva – corps ensoleillé, nuit tiède, sommeil lancinant ✯ Il soupira – champs mauves abandonnés, lavandes en jachère ✯ Il longea – champs de lavande, blés ondoyants, Provence aimée ✯Il frissonna – fenêtre ouverte, chambre face au ciel rêver sa nuit ✯ Il écouta – tonnerre là-haut, gouttes sur les toits, orage au loin ✯ Il savoura – quai ensoleillé, le premier jour de vacances ✯ Il réalisa – envolé dans ses pensées, yeux clos déjà demain ✯ Il se glissa – draps chauds de juillet, nuit courte, l’été en fuite ✯ Il écouta – chuchotement des feuilles, trempées par l’arrosoir ✯ Il compta – étoiles par milliers, ciel ouvert, bientôt les filantes ✯ Il prononça – fenaisons, moissons, faux, blés dorés mots de saison ✯ Il accueillit – juillet bleuté, l’autre face de l’an déjà las ✯ Il vit – étoiles pâles, promesse de cieux constellés cet été ✯Il s’arrêta – souffle lent, cœur au ralenti la nuit l’invitait ✯Il sursauta – sommeil déjà tout autour, dehors, la fontaine ✯ Il se souvint – … par les soirs bleus d’été, j’irai sur les sentiers… ✯ Il lança – miettes fraîches, herbe mouillée de rosée, oiselets ✯ Il entendit – les rafales monter du sud, vent de nuit, branches fraîches ✯ Il se prépara – orphelin de Mandela, tristesse du futur ✯ Il huma – parfum draps propres là-bas, hommes et femmes sans toit ✯Il s’allongea – pause fraîche sous l’arbre, seuls grillons et pleine lune ✯ Il cligna – là-haut, la première lune d’été, compagne éternelle ✯Il s’agenouilla – là, en face luisait la première lune d’été ✯ Il aperçut – nids d’hirondelles, toits de la prison l’été aussi ici ✯ Il accueillit – le souffle doré, à sa porte, l’été bleuté ✯ Il traversa – villages vides, volets refermés sur quelles nuits ? ✯Il redouta – l’imperceptible passage, du tiède au chaud ✯ Il lança – miettes de pain aux oiseaux, petit matin bleu clair ✯ Il ouvrit – yeux, fenêtres goûter l’éveil des oiseaux, là, tout autour ✯ Il guetta – l’instant magique, les toutes premières lueurs de l’aube ✯ Il huma – géraniums chauds de soleil, aspergés par l’arrosoir ✯ Il se courba – soleil lourd et large, ombre rare envie de calanque ✯ Il traversa – campagne ciel étoilé, foins encore chauds l’été, enfin ✯ Il attendit – tarmac bouillant, retard déjà nuit avion vers l’est ✯ Il égrena – douze coups, marquer le passage demain déjà là ✯ Il sursauta – gémissements timides jouissance, douleur mystère
noir ✯ Il écouta – le vieux flûtiste, béquille, vin rouge notes en boucle ✯ Il observa – porteurs, glaneurs, mendiants, boubous le marché remballe ✯ Il imagina – les bateaux dans l’autre sens, Africa Dream Again ✯Il atterrit – brumes légères, air tiède tout prés, l’océan ✯ Il écouta – les martinets noirs, festin au ras des cimes joie du soir ✯ Il ralentit – l’ouest, là-bas, caresse de lumière avant la fin du jour ✯ Il résista – paupières lourdes, rêves à fleur demain écrire ✯ Il s’émerveilla – croissant de lune pâle minuscule fil d’argent ✯ Il huma – air tiède sous le tilleul, bientôt un autre jour pas sommeil ✯ Il écouta – grenouilles joyeuses, oiseaux légers parfum d’été ✯ Il se pencha – fenêtre tiède volets ouverts crépuscule bleuté ✯ Il sourit – un avion dans le ciel, poursuit sa route la mort, plus tard ✯Il s’allongea – draps frais, silence installé grenouilles dehors ✯ Mer-cimetière – L’homme sage et courageux Repart au combat ✯Il remarqua – pluie envolée nuit installée là-bas l’aube rose ✯Il imagina – un large pont de lumière, ici et Kamaïshi ✯ Il contempla – coquelicots charmants, rouge du soleil levant ✯ Il tenta – imaginer regards, soleil levant amis laissé là-bas ✯ Il sourit – gouttes tièdes, nuages noirs, soleil guetter l’arc en ciel ✯Il lut – scènes tragiques, mille cercueils tsunami Kamaïshi ✯Il tituba – escaliers noirs, yeux lourds pourtant pleine lune ✯ Il patienta – crépuscule bruyant, passagers tristes avion retour ✯ Il but – tasse de thé vert, pas sommeil au Japon, déjà le jour ✯ Il écouta – pluie grincements, volets affolés rêve de désert ✯ Il chercha – nuit noire, rameaux agités pleine lune absente ✯ Il grelotta – pluie glacée, gouttes rafales printemps fantôme ✯ Il repartit – moins loin aujourd’hui, avion vers l’ouest enfants chéris ✯ Il somnola – nuit noire là-bas, ciel clair ici jetlag encore ✯ Il frissonna – lune presque pleine, dressée vers où ? soleil levant ✯ Il scruta – cîmes de mai encore enneigées vénéré Fuji ✯ Il sortit – coquelicots timides, là-bas, tulipes dignes ✯ Il revit – déesse Canon, juchée tout là-haut blanche muette ✯ Il bâilla – journée ensoleillée, comme à Tokyo ne rien oublier ✯ Il soupira – jardins verts, maisons debout loin traces tsunami ✯ Il cilla – fenêtre ouverte, lumière dorée orage de printemps ✯ Il atterrit – se remettre aux couleurs d’ici plaisir nostalgie ✯ Il s’endormit – quitter le Japon, rentrer au pays semaine gravée ✯ Il partit – crépuscule cœur gros, adieu Kamaïshi ce soir Tokyo ✯ Il grelotta – brouillard soudain, disparus fantômes ✯ Il s’éveilla – lumière rose, Kamaïshi tôt soleil levant ✯ Il se recueilla – l’océan, tant de disparus Japon au coeur ✯ Il s’émerveilla – cerisiers en fleur, tant de poèmes beau Japon ✯ Il aperçut – rizières luisantes, montagnes basses vers Kamaïshi ✯ Il arriva – nuit tiède, langue étrange patrie du haiku ✯ Il se pencha – hublot frais, serpent orangé les côtes du Japon ✯ Il cilla – lumières jaunes, dernière nuit en Chine demain Japon ✯ Il sursauta – sirène en bas, trafic encore Shanghai nerveuse ✯ Il s’arrêta – vendeur de rue lys roses blanches nuit sur Shanghai ✯ Il regarda – buildings trafic, Shanghai non-stop maintenant dormir ✯ Il lut – poésie chinoise, douceur, là demain temple Bouddha ✯ Il se sêcha – pluie, gris, bruit platanes aussi Shanghai vivante ✯ I l réalisa – si loin Shanghai, si proche aussi planète amour ✯ Il se prépara – matin ici là-bas plus tard Chine partir ✯ Il laissa – querelles mots vides, mondes refaits retrouver Bashô ✯ Il se rentra – nuit installée, pluie froid ici demain Marseille ✯ Il savoura – Médoc rouge, Depeche Mode papilles à l’affût ✯ Il écouta – l’Américain, cour Japonaise puis mastication ✯ Il aperçut – vignes pêchers, premiers coquelicots le printemps ✯ Il se coucha – rires enfants, jeux paroles journée au soleil ✯ Il s’assoupit – la côte non loin, vagues rêvées Méditerranée ✯ Il s’éveilla – ville à l’arrêt, mendiants poubelles vrai cauchemar ✯ Il écouta – la rue les cris, piétons désemparés la nuit nue ✯ Il écouta – rues désertes, flaques sable Valencia España ✯ Il sombra – route longue, tinto goûteux España retrouvée ✯ Il avala – café noir olé, sud à traverser ce soir España ✯ Il oublia – palabres et bruits je me souviens l’instant Perec ✯ Il se posa – grenouilles dehors, piano dedans l’heure de Chopin ✯ Il bâilla – la lune encore pleine et ronde et blanche bientôt demain ✯ Il se lava – doigts un à un, roman Frégni lire au calme ✯ Il écouta – craquement léger, beurré salé radis printemps ✯ Il s’arrêta – rires au loin, coin d’azur nuages belle journée ✯ Il observa – saignées troncs d’arbres, tatouages colorés traces d’amour ✯ Il écouta – fontaine encore vivace, nuit fraîche au loin la mer ✯ Il ferma les yeux – cantate Bach, douce Allemagne paix précieuse ✯Il sursauta -l’orage sur les toits, écho profond là-bas la mer ✯ Il s’apaisa – pluie rasades, dimanche en fuite voyages proches ✯ Il écouta – Polonaise Chopin, crépuscule noir passé précieux ✯ Il écrivit – face au ciel d’ici, mescle de mots Izzo nous manque ✯ Il se coucha – textes mots partagés, musiques Soupe aux livres ✯ Il vacilla – demie lune là-haut, vent du diable sol natal ✯ Il pleura – piano, Wang Wei poésie douce Chopin et Chine ✯ Il s’émerveilla – tout autour toits roses coques, mats sonnants Vieux-Port ✯ Il s’arrêta – silence en poudre, étoiles vives nuit étendue ✯ Il soupira – rues dorées ombre fuyante sans toit desséchés ✯ Il avala – colère rentrée, France misérable homophobie ✯ Il dressa – nez vers le ciel, écharpes blanches avions vers la Chine ✯ Il sortit – nez dehors, claire fraîcheur battements d’ailes ✯ Il inspira – ventre ventre, yeux fermés enfin nuit bienvenue ✯ Il bâilla – terrasse fumets, huile d’olives faim de mérou ✯ Il renifla – toile fraîche, couteaux pinceaux couchant à peindre ✯ Il rangea – scènes noires, pleurs fureur stupeur vite embellir le monde ✯ Il répondit – mots enserrés, images à hurler jusqu’où espérer ? ✯ Il éteignit – pouls furieux, images obscènes l’humanité s’enfuit ✯ Il espéra – dehors l’air encore bouillant, bientôt le crépuscule ✯ Il se souvint – coups de règles, pourquoi peau hurlante loin l’enfance ✯ Il émergea – thé au lait, ciel sans nuage matinée de printemps ✯ Il se souvint – jeux joyeux, paroles de père dimanche évanoui ✯ Il patienta – avion à l’arrêt, enfants au chaud retour au pays ✯ Il chercha – ciel vide de nuages, ombre absente le printemps autour ✯ Il s’assoupit – bruines, marées, pensées, violettes montagne à la mer ✯ Il savoura – Bordeaux carmin, les papilles à vif ivresse douce ✯ Il éternua – frisquet l’air, azur clair sur les tuiles caresse du jour ✯ Il reposa – tasse blanche lèvres bouillantes caffè stretto ✯ Il cilla – morsure d’azur vif, vert cru sur les arbres encore sommeil ✯ Il sortit – toiles et pinceaux, perdu face au ciel teint d’incendie ✯ Il s’arrêta – marches fraîches jonchées de pétales palais rêvé ✯ Il se tourna – nuages lents, gris et blanc essaimés bourgeons naissants ✯ Il scruta – assis sur la cime, l’horizon déployé sieste douce ✯ Il s’allongea – les cils vers le ciel, brise éphémère nuit claire ✯Il s’envola – rossignol des parcs, vieux au tai chi Shanghai bientôt ✯ Il inspira – dehors arbres calmes, lit ouvert aux rêves nuit offerte ✯ Il sentit – paupières alanguies, mots étouffés la vie défile ✯ Il se souvint – poissons et ressac, rochers brûlants enfance douce ✯ Il se posa – arbres solides, jours évanouis souvenirs vivaces ✯ Il sourit – brume évanouie clarté du jour au pied des cerisiers ✯ Il sursauta – risées fraîches sur sa face endormie pluie par surprise ✯ Il soupira – des voitures partout, gaz et klaxons bourgeons ignorés ✯ Il vit – femmes à caniche, fardées pincées au sol herbes jaunies ✯ Il s’attabla – soleil sur l’assiette, au coin de la rue une enfant la main tendue ✯ Il sortit – pluie par surprise, fenêtres absentes journées closes ✯ Il se tut – oui, des oiseaux là, vitres pourtant closes crépuscule ✯ Il respira – l’azur vif d’avril tremblait comme une feuille nue ✯ Il somnolait – ce gris partout, dilué parmi les risées ivre de pluie ✯ Il aperçut – rameaux taillés petits bourgeons timides sève à l’arrêt ✯ Il sentit – ses doigts si rêches, le manque tout autour coupure ✯ Il sourit – un signe doux tout contre ses cils Lili toujours là ✯ Il frémit – soudain privé de leurs tendres regards séparation ✯ Il vit – l’ombre du sequoia cachée dans la nuit, saisons passées ✯ Il ouvrit l’œil – et l’autre aussi, ses enfants dormaient encore rêves pour leurs vies ✯ il ferma l’œil – et l’autre aussi, la vie parlait encore aux lèvres du sommeil
✯ Dormir, il pensa –
grenouilles dehors, vagabonds dehors
tristesse des nuits
✯ Il émergea –
parmi les crabes et les algues,
enfance douce
le sel des rochers
✯ Il s’étonnait de la lune –
presque rousse, ombre noire et crue
douce comme une caresse
✯ Il demanda – mon ange blond,
d’où me parles-tu, d’où me regardes-tu ?
deuil profond
✯ Loin des cris honteux à Paris – chez moi,
le rouge-gorge et la mésange célèbrent
le retour de la pluie pour tous
✯ La vagabonde muette,
allongée sur un banc
le dos tourné au port
non loin de la Joliette
✯ Gouttes qui tapotez la mer
sans bruit,
que savez-vous de l’effroi
des sans toit
face à la froideur de la nuit ?
✯ Il décida de goûter en douceur
ces minuscules secondes,
dévasté par l’immense saleté des siècles
✯ Les volets sifflent et tremblent,
l’air vif dévale des collines –
le sol natal
✯ Veilleurs de nuit en place
Grues bleues en place
Banquesen place
Habitants du quartier déplacés
Euroméditerranée
✯ Smartphones, grand-mères aphones
cagoles défoncées
Belsunce – Arenc tramway
✯ Joliette, pot de fleur au balcon
en face des façades
rachetées par les fonds de pension
✯ Les cils juchés sur le toit des nuages
il guette déjà l’aube,
impatient et sage
✯ Il regarda dehors,
aspiré à voix basse
par l’étrange lueur des bourgeons
✯ Cents et mille pas dehors
au plus noir de la rue
là où ils n’existent plus,
les hommes perdus
✯ Il ne savait nommer
les chants des oiseaux
mais sifflait comme un pinson
✯ La ville s’englue,
sale et fermée aux ombres
des vagabonds qui errent sans toit ni foi
✯ La pluie fend la nuit sans pitié,
petites touches claires et froides
sur les planques ventées des sans abri
✯ Marseille pluvieuse,
les kalach silencieuses
Revoir un printemps au Vieux Port
✯ Ce ciel gorgé d’étoiles,
promet aux errants dévastés
une nuit de froidure et de sanglots rentrés
✯ Il dort près de l’océan,
apaisé par le tempo des vagues
mon fils joueur d’échecs
✯ Les bourrasques rauques raclent les rochers.
Habitués, les crabes s’accrochent
et bavent
✯ Le vent givré frappe les barques
Secoués d’écume, les pêcheurs rêvent de large,
Silencieux
✯ Les paupières empesées,
il s’étonne d’avancer si tôt
sur le chemin brumeux du sommeil
✯ Une nuit d’encre
fige le chant des oiseaux
dans les bois où s’écoulent les heures
✯ Se frotter les yeux de sommeil
et découvrir tapis au fond,
des milliers de pixels psychédéliques
✯ Le ciel laiteux
comme un soupçon polaire
au-dessus des monts et des cimes
✯ Les volets claquent
et le vent glace la carcasse
de l’hiver qui se meurt
✯ Près du feu
Fumées grises qui grimpez aux cieux
Que charriez-vous des rires et des mots
Échangés en secret près du feu
Par les mères et leurs marmots
Fumées blanches qui vous juchez là-haut
Que savez-vous des sons et des vers
Transportés par le vent d’hiver
Vers les pays où il fait chaud
Fumées bleutées des feux de bois
Surtout ne cessez jamais vos voyages
Vers les sommets et les nuages
Fumées bleutées des feux de bois
✯ Etoiles de l’Univers
Ô Étoiles de l’Univers
Que savez-vous des tragédies humaines
Les voyez-vous voguer à fleur de plaine
Ignorez-vous les cris de la mer
Étoiles juchées si haut que nos cœurs s’éparpillent
Connaissez-vous les larmes
et les couteaux
Des peuples errants levés si tôt
Et des enfants privés de billes
Ô Étoiles de l’Univers
Brillez et brillez toujours
Pour faire renaitre l’amour
Ô Étoiles de l’Univers
✯ La gruas
Cuando gritan las gaviotas
Alrededor de las gruas
Los trabaradores del puerto
Se recuerdan del tiempo de grandes fiestas
Cuando se fabricaban las gigantes barcas
En Valencia y en Marsella.
✯ La luna
Cuando se cae la luna
Sobre los techos de la ciudad
Aparecen los fantasmas de un pasado sin edad.
Se marchan los capirotes, aplauden los niños
Y escuchan los pasos ligeros
En la calle llena de perigrinos
Y cuando desaparece la luna en direccion del mar
Siento de nuevo en mi pecho
Que la vida es eterna, tragica y espectacular.
De bon matin lectures apaisantes .
Merci beaucoup. Les haikus apaisent, c’est vrai. Ils font rêver aussi parfois.
douceur du haiku
haikus qui accompagnent le quotidien, je les retrouve.
Présents chaque jour, oui. Merci de les partager
C’est la justesse,je crois,qui produit cet apaisement. Chaque élément à sa juste place. Ce qu’on appelle la présence. Etre là. Et pas ailleurs.