Tu écoutes et réécoutes Bob Marley en concert live
cette voix surgie des âmes rassemblées
te souviens
tentes de poser tes pas où se posèrent les tiens
ne s’y poseront plus jamais
tu le sais
veux seulement te souvenir du crissement des graviers sous tes fines semelles
te rappelles du doux souffle qui frôlait ta bouche lorsque tu avançais juste à coté
évanoui à jamais
tu le sais
chaleur journée entière
fraîcheur maintenant que la nuit avance
et Bob qui sautille en Christ écartelé
voudrais que tout vibre autour de toi
que tout ce qui palpitait brûlant ne tiédisse plus jamais
mais l’été prolonge sa veille sèche
et tu restes immobile
bercé des vapeurs et des rythmes d’antan
Récits, nouvelles et autres curiosités
En route vers
Toujours la même histoire
partir
loin
franchir les horizons
avancer vers ce point inouï
où sonnera un jour l’heure de revenir
alors
presque au ralenti
sans jamais se retourner
enfin, à peine un peu sur les bords
se remettre en route vers le chemin du retour
resurgir, donc
réapparaître où l’on imaginait n’avoir laissé que quelques vestiges de traces
et là
en profondeur sur sa peau et au creux de son sang
sentir le lien tatoué à jamais
alors
laisser agir mer et soleil
parmi les humains qui bruissent dans la place
et lorsque tout semble à nouveau posé en équilibre
comme suspendu dans la vive lumière de la ville-mère
reprendre le chemin de l’exil
En jachère
Jouer à se perdre
Jouer à se perdre
parmi les jeunes hêtres
les frôler et les embrasser
jouer à se faire peur
dans le brouillard de mai
le savoir passager
jouer à se chercher
au milieu de ces arbres
les deviner parlant
jouer à s’échapper
vers le ciel déployé
le savoir accueillant
Dis-moi
Tsé tsé
T’sé quoi, paisible promeneur ?
je ne suis pas
une mouche tsé tsé !
Mais je pourrais bien être l’une des deux mouches célébrées par Moussu T e lei Jovents
Planier
Boussole du large
tu apparais au loin
disparais
puis réapparais
derrière le Mont Rose
à chaque fois je guette
l’instant du basculement
la seconde exacte où tes feux se rallument
où ta joie étincelle
où la fierté de guider les marins saupoudre la rade
alors je rends grâce aux baisers répétés
que tu offres au crépuscule
puis à la nuit qui noircit
jusqu’aux premiers balbutiements
de l’aube neuve
lorsque tu t’enfuis à nouveau
et nous laisse perdus
les yeux posés sur l’horizon
Tout comme
Ma belle
Lorsque se taisent les hirondelles
lorsque le merle se rend
lorsque frissonnent les roses
lorsque les murs tiédissent
j’espère un signe
juste un seul
alors
à demi nue
tu réapparais
je te salue
et file retrouver ma belle
Je te suis
Tu t’échappes
tu t’enfuis
tu t’effaces
tu traverses
tu fonces
tu voyages
tu pars
tu brilles
tu traces
tu t’éclates
tu rayes
tu écris
tu t’évades
tu disparais
je te suis