Supplique aux morts (41) est un texte signé Isabelle Parienté-Butterlin, écrivaine et professeur de philosophie, qui nourrit avec tant de profondeur et d’exigence son site Au bord des mondes. Ses Suppliques aux morts résonnent en moi avec vigueur. Elles expriment de si belle manière tout ce que j’aimerais tant pouvoir dire aux disparus. Isabelle trouve les mots, fait sonner les phrases comme j’aimerais tant pouvoir le faire. Poétiques, empreints de quiétude comme de souffrance assumée, ses textes me bouleversent. Les lire à voix haute me rapproche des disparus que je pleure, les proches, comme ceux dont je cultive le souvenir, entre autres les victimes des guerres.
son
Dans La Nuit, Soweto envoie du beau
https://soundcloud.com/samthingsoweto/01-jack-of-all-trades
Quelle découverte ! J’en suis resté tout retourné hier-soir en feuilletant les pages du numéro 17 de La Nuit, la revue digitale dont je vous parle régulièrement ici. Ils chantent a capella, les artistes de SamthingSoweto. C’est puissant et délicat. Sensuel et bouleversant. Joyeux et mélancolique. Une mescle géante à prolonger sur le site du groupe, auteur d’Ebsuku, son premier album au début de l’année. La Nuit, dois-je le rappeler, pour s’y adonner, y’a qu’à s’y abonner. En plus, La Nuit annonce toujours la couleur, ose la provocation et pose souvent les bonnes questions. Témoin, ces phrases en intro de ce tout dernier numéro :
LA MOITIÉ DE L’HUMANITÉ REFUSE D’ÊTRE PRISE POUR UNE CONNE…
L’AFRIQUE ÉTONNE SON MONDE…
L’AMÉRIQUE REDEVIENT INDIENNE…
L’ASIE DÉCOUVRE LA LIBERTÉ EN SON ABSENCE…
LA NUIT SORT SA MUSIQUE…
TANDIS QU’EN EUROPE…
SOMMES-NOUS VRAIMENT PRÊTS POUR L’EFFONDREMENT DU CAPITALISME ?
À Berlin, un glacial mur de sons
Sang glacé par cet hommage sonore aux 120 femmes, hommes et enfants qui trouvèrent la mort en tentant de franchir le mur de Berlin. Berliner Mauer’s Wall of Sound se veut une reconstruction acoustique du Mur qui coupa Berlin en deux pendant plus d’un quart de siècle, de 1962 à 1989. Tout au long du morceau apparaissent des tags qui rappellent l’identité de toutes les victimes du mur de la honte.
Les arbres perdent leurs feuilles
https://soundcloud.com/nobutosuda1101/fall-sowing
Guitare et chants de grenouilles. L’automne s’étire. Contempler les rouges et les ors, les rouille et les bruns des paysages hier traversés. S’attrister de ces milliers et milliers de feuilles égarées le long des sentiers. Toute la mélancolie du moment parcourt ces quelques minutes de musique signées Nobuto Suda, musicien de Kyoto.
Le contre-ténor de la gare
Déjà assisté moulte fois au spectacle de ces pianistes de gare qui se régalent sur le piano mis à leur disposition par la SNCF. À Marseille, à Paris aussi. Mais écouter un chanteur d’opéra en plein récital, jamais. Gare de Montpellier Saint-Roch l’autre soir, ce fut un ravissement.
Le balcon trempé
Sur ce balcon où Maman aimait venir s’asseoir pour contempler la rade, le fauteuil bleu-ciel où elle s’asseyait pleure toutes les larmes de son pauvre corps transi de pluie.
Juste avant le crépuscule
De retour à Marseille. Ferme les yeux et me retrouve assis en dessous du Fort Saint-Jean, sur les bancs de pierre du passage Brauquié qui relie le MUcem au Vieux-Port, là où le crépuscule s’installe parmi les bateaux qui rentrent, les joggeurs et les musiciens qui tapent le boeuf de l’autre côté.
Angèle Casanova raconte « Le fils du guerrier » et « Jazz qui souffle »
https://soundcloud.com/vases-communicants/le-fils-du-guerrier-par-eric-schulthess-lu-par-angele-casanova
Le fils du guerrier est un texte publié sur le blog d’Olivier Savignat, avec qui j’ai partagé le VaseCommuniquant du mois de novembre vendredi dernier. C’est l’histoire que m’a inspirée cette photo par lui adressée.
J’aime la lecture qu’en fait Angèle Casanova, qui oeuvre désormais pour animer cette aventure d’écriture sur le blog d’un autre, initiée par François Bon et Jérôme Denis. Sur son blog Gadins et bouts de ficelle, Angèle propose – associée à Olivier Savignat – une lecture à voix haute des textes de tous les auteurs qui ont participé à ces VasesCommuniquants. Parmi les récits, j’ai été particulièrement séduit par Jazz qui souffle, un texte de Dominique Hasselmann, qui nous donne chaque jour rendez-vous sur son blog Métronomiques.
https://soundcloud.com/vases-communicants/jazz-qui-souffle-par-dominique-hasselmann-lu-par-angele-casanova
La radio du sel de mer
Seasaltradio. Webradio. Découvert cette station grâce à Marc Voinchet sur Twitter. Allemande elle est. Installée à Berlin. S’exprime aussi en anglais sur la toile. L’océan 24 heures sur 24. Une grille des programmes minimaliste :
- 6 Uhr The ocean morning
- 12 Uhr The ocean day
- 21 Uhr The ocean night
Seasaltradio, la radio du sel de mer, est l’une des nombreuses stations proposées par la plateforme participative lautfm.
Gouttes, gouttelettes de pluie
L’âme enfantine. Photographier la chute des gouttes. Fredonner une comptine en écoutant la pluie taper sur les tuiles, juste en face du petit fénestron des toilettes. Me souvenir que nous la chantions avec Maman. Me demander si Alexandre et Clément, mes petits-fils, l’ont apprise dans leur école de Shanghai. Je les appellerai tout à l’heure pour leur poser la question.
Gouttes gouttelettes de pluie
Gouttes, gouttellettes de pluie
Mon chapeau se mouille
Gouttes gouttelettes de pluie
Mes souliers aussi
Je marche sur la route
Je connais le chemin
Je passe à travers gouttes
En leur chantant ce gai refrain
Gouttes gouttelettes de pluie
Mon chapeau se mouille
Gouttes gouttelettes de pluie
Mes souliers aussi
Je marche dans la boue
J’en ai jusqu’au menton
J’en ai même sur les joues
Et pourtant je fais attention
Gouttes gouttelettes de pluie
Mon chapeau se mouille
Gouttes gouttelettes de pluie
Mes souliers aussi
Mais derrière les nuages
Le soleil s’est levé
Il sèche le village
Et mon chapeau et mes souliers
Gouttes gouttelettes de pluie
Adieu les nuages
Gouttes gouttelettes de pluie
L’averse est finie.