Un vrai temps de printemps hier en Béarn. Avec Marius, nous en avons profité pour balader à vélo sur l’Allée verte. Escos et retour. Une petite vingtaine de kilomètres à travers bois et champs, sur l’ancienne voie ferrée qui reliait Salies-de-Béarn et Mauléon.
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El concurso de pesca
De Valencia où elle a passé récemment quelques jours de vacances, Mathilde – jeune diplômée en communication publique et politique – m’a envoyé cette interview réalisée à même la plage. Javier s’est prêté au jeu avec gentillesse. Bravo à l’intervieweuse. J’espère que sa curiosité et son empathie l’inciteront à s’adonner aussi souvent que possible à l’exercice singulier de l’interview. En espagnol et en français.
Voici la traduction de cet échange.
« Oui, aujourd’hui a lieu un concours de pêche qui compte pour le classement annuel du club. Nous nous préparons car le concours commence à 18h et se termine à 1h00. A voir si nous arrivons à attraper des poissons…
Le gagnant est qualifié pour une compétition de niveau régional ou national ?
Non, ce concours est provincial. Il existe bien d’autres concours qui sont départementaux, ou d’autres niveaux, mais celui-ci est local.
C’est la première fois que ce concours a lieu ?
Non, en janvier il y en a eu un, en février également. Il y en a un chaque mois.
Et il se déroule à chaque fois sur cette plage ?
Non. Nous en avons déjà fait à Valencia, à Peñíscola, à Castellon ainsi que dans d’autres villes.
Pour gagner, il faut pêcher le poisson le plus imposant ou le plus grand nombre de poissons ?
C’est au poids. Que l’on en pêche un ou plusieurs, c’est la même chose. La personne qui obtient la quantité la plus importante gagne.
As tu déjà gagné ?
Quelques fois oui.
Génial ! Espérons que tu gagnes aujourd’hui.
Bonne chance ! »
Clément rit aux éclats
Un jour, lorsqu’il avait 5 mois et demi, Clément, le plus jeune de mes petits-fils regarda son grand frère Alexandre sauter sur le lit et il se mit à rire aux éclats. Très touchant, non ?
L’affiche qui semblait une tache de sang
Joan Pau Verdier, le poète et chanteur occitan fait partie de la longue liste des artistes qui ont chanté » l’Affiche rouge », ce sublime poème d’Aragon écrit en 1955 pour rendre hommage aux 22 membres des Francs tireurs et partisans – Main d’oeuvre immigrée morts pour la France, fusillés par les nazis au Mont Valérien le 21 février 1944 *. Sur cette liste figurent aussi bien sûr Léo Ferré, Leny Escudero, HK, Marc Ogeret… et Bernard Lavilliers.
70 ans après leur assassinat, la mémoire de ces résistants communistes se perpétue, notamment chez moi, à Marseille, où depuis 2010, un square est dédié à Misak Manouchian, que les nazis qualifiaient de chef de bande. Une statue du résistant communiste arménien surplombe l’entrée du Vieux Port. Ce samedi 22 février aura lieu sur ce square une cérémonie du souvenir.
* La seule femme du groupe, Olga Bancic, a été décapitée le 10 mai 1944.
Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servi simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant
Radio Fond de France, c’est quand vous voulez ! Longueur d’Ondes #6
Avec mon ami Fañch Langoët, l’un des modestes artisans du Festival Longueur d’Ondes à Brest – il anime la République des auditeurs – nous avons pris le temps la semaine passée d’aller nous poser face aux déferlantes de la Manche, à moins d’une demie-heure de Brest, et nous avons eu envie d’associer par la pensée Radio Fond de France au Festival de la radio et de l’écoute. De cette webradio du bout du monde sise au coeur des Alpes, dans la vallée de la Bréda, je vous ai déjà parlé ici début janvier. Radio Fond de France propose aussi une programmation musicale variée et clame son attachement aux gens et aux sons de la montagne, à l’image de Céline, l’une de ses actrices.
Radio Fond de France, pas besoin de skis ou de remonte-pente pour s’y rendre… c’est par là.
– Les vrais bourricots, c’est nous !
En attendant le bus, deux turfistes désenchantés. À Marseille, il n’est pas rare que s’engagent de telles conversations hautes en décibels et riches en couleurs. La rue se transforme souvent en scène de théâtre ou plateau de cinéma.
BONUS
Rentrer à pied par la Corniche, au crépuscule. Au loin, Planier, le phare édifié en 1320. Depuis 1986, plus de gardien à l’intérieur pour saluer les ferries en partance vers la Corse ou de retour d’Algérie. Planier est automatisé.
Mercredi, c’est Mégacombi pardi ! Longueur d’Ondes #5
Hélène Hazéra chante Marseille et Foulquier Longueur d’Ondes #4
Bonheur d’une rencontre impromptue avec Hélène Hazéra la semaine passée à Brest, au Festival de la radio et de l’écoute Longueur d’Ondes. Productrice et animatrice de l’émission Chanson Boum sur France Culture, journaliste à Libération de 1978 à 2000, cette femme pétille et partage son amour de la chanson francophone qui sonne aux quatre coins du monde. Mille et mille anecdotes à raconter. Mille et mille souvenirs à confier. Parmi eux, son amitié avec Jean-Louis Foulquier, qui l’accueillit à la radio.
Chanson Boum, le magazine éclectique dédié à la chanson francophone internationale, c’est par ici.
BONUS : Hélène Hazéra est tellement gentille qu’elle s’est prêtée à l’enregistrement d’une bulle sonore Bobler, le média social vocal
Pas de répit pour l’Abeille Bourbon
17 heures 45 hier sur le port de Brest, l’Abeille Bourbon appareille pour Ouessant suite à une alerte météo. 12 hommes de la marine marchande travaillent à bord de ce remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage, surnommé Le Saint-Bernard des mers. 150 bateaux passent chaque jour sur le rail d’Ouessant, sa zone d’intervention. Plus d’infos sur l’Abeille Bourbon, c’est par ici et par là.
Le savoureux festival Daniel Mermet Longueur d’Ondes #3
J’ai interviewé Daniel Mermet dans le couloir qui remontait vers le grand hall du Quartz, à la fin de la soirée spéciale Là-bas si j’y suis donnée hier-soir au public du festival Longueur d’Ondes. Détendu et disponible, le journaliste-producteur qui vient de fêter les 25 ans de son émission de reportage radiophonique sur France Inter. Initialement « émission des sans voix, des sans parole », Là-bas si j’y suis est devenue « un restaurant populaire qui propose une cuisine maison avec des plats du jour ». Une cuisine épicée souvent, teintée de cet esprit de résistance à l’ordre établi et à l’idéologie dominante. 600.000 auditeurs la dégustent chaque jour. Sur scène hier-soir, interrogé par Olivia Gesbert – productrice de l’émission Dimanche, et après ? sur France Culture – et par le public, Daniel Mermet nous a offert un festival de non-langue de bois. Brillant conteur. Incisif, ironique et combatif. Adepte de la « transgression qui participe à l’invention » et de cet « imparfait de l’objectif » cher à Prévert. De la pure régalade.
Là-bas si j’y suis, modeste et géniale, totalise 5.000 émissions fabriquées par un millier de personnes : reporters, réalisateurs, assistants, etc… Le site officiel, c’est par ici. Le site non-officiel où l’on peut notamment télécharger les émissions depuis 2001 c’est par là.
Fañch Langoët, véritable encyclopédie vivante de la radio, a consacré à Daniel Mermet de nombreux billets de son blog Radio Fañch.