Le son du départ

Dans quelques heures, je m’envole pour Shanghai. J’y séjournerai une semaine. Ensuite, je passerai une semaine au Japon. J’ignore s’il me sera possible de blogger au quotidien comme je le fais depuis maintenant plus de quatre mois, notamment parce qu’en Chine, l’accès à internet est assez contrôlé. Je tenterai, bien évidemment. Je continuerai d’exercer ma curiosité pour tous les sons, tous les bruits, toutes les paroles, toutes les musiques. Je ne cesserai pas d’enregistrer. Si je ne parvenais pas à publier, patience. Retour au pays dans quinze jours. D’ici là, prenez soin de vous. Et bon vent

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Valencia #6 : L’Oceanogràfic

L’Oceanogràfic de la Cité des Arts et des Sciences de Valencia est le plus grand aquarium d’Europe, où sont représentés les principaux écosystèmes marins de la planète. Ambiance sous l’un des tunnels géants d’où l’on contemple poissons, requins, raies géantes et murènes, entre autres.
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http://www.cac.es/oceanografic/?languageId=4

Valencia #5 : Jesus, le retraité indigné

A Valencia, j’ai croisé une manifestation de retraités devant la mairie. Une bonne vingtaines de femmes et d’homes, membres du collectif iaioflautas, qui rassemble les retraités indignés, mobilisés avant tout pour leurs enfants et petits-enfants. Jesus est l’un d’entre eux. Il raconte
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Le site du collectif iaioflautas

Valencia #4 : la salsa à l’Arribart

Au-dessus du port de Valencia, modernisé pour accueillir la Coupe de l’America, ambiance salsa au soleil, aux terrasses de l’Arribar
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Ce lieu est fréquenté par la jeunesse de la ville, qui vient profiter du soleil et de la vue imprenable sur les yachts et les installations portuaires. Les anciens valencians regrettent le temps béni où les bâtiments de l’America’s Cup ne masquaient pas la vue sur le port. Leur port.

Valencia #3 : les voix de la colère

Pas loin de 100.000 personnes dans les rues de Valencia en ce 1er mai, pour dire non à la politique d’austérité et de coupes sombres menée par le gouvernement Rajoy. Syndicats, partis de gauche et mouvements de chômeurs et de retraités ont défilé pendant des heures dans les rues de la ville.

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Pendant cette manifestation, sur le réseau social Bobbler, j’ai envoyé deux pastilles sonores enregistrées au coeur du défilé :

la première

la seconde

Valencia #2 : José le taxi en colère

En Espagne, plus d’un citoyen en âge de travailler est au chômage. Alors, ceux qui ont un emploi s’accrochent. Mais ne perdent pas pour autant leur lucidité sur la réalité de la crise qui touche leur pays, comme d’ailleurs l’ensemble de pays d’Europe. José Manuel est l’un de ces « chanceux ». Chauffeur de taxi valencian. 12 heures par jour. En colère contre les politiciens de son pays et de sa région.

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Valencia #1 : la paella de La Murciana

C’est à Valencia, avec nos amis Manoli et Jesus que nous avons mangé la meilleure paella de notre vie.
La dernière fois, c’était dimanche, au restaurant La Murciana, en bord de mer
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Les oeufs au plat

J’ai hésité entre deux oeufs durs mayonnaise et deux oeufs au plat. Faute de mayonnaise, j’ai opté pour les oeufs au plat.
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En faisant frire mes oeufs, j’ai repensé à ce poème de Prévert
La grasse matinée (Paroles)

Il est terrible
le petit bruit de l’oeuf dur cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l’homme
la tête de l’homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n’est pas sa tête pourtant qu’il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s’en fout de sa tête l’homme
il n’y pense pas
il songe
il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n’importe quoi qui se mange
et il remue doucement la mâchoire
doucement
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu’il n’a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ça ne peut pas durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ces vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par des boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines…
Un peu plus loin le bistrot
café-crème et croissants chauds
l’homme titube
et dans l’intérieur de sa tête
un brouillard de mots
un brouillard de mots
sardines à manger
oeuf dur café-crème
café arrosé rhum
café-crème
café-crème
café-crime arrosé sang !…
Un homme très estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l’assasin le vagabond lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro francs soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.
Il est terrible
le petit bruit de l’oeuf dur cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim.

Jacques Prévert (1900 – 1977)

Le garagiste oiseleur

Daniel est un garagiste passionné de perruches et de canaris. Je fais souvent le plein chez lui. Hier-soir, la grande cage qui jouxte son comptoir s’agitait au rythme de ses oiseaux. Je ne sais pourquoi, ils faisaient bien plus de bruit que d’ordinaire.
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La voix d’Apollinaire

Merveilleux document sonore déniché sur le site de l’Institut National de l’Audiovisuel : Guillaume Apollinaire récite « Le Pont Mirabeau ». L’enregistrement a été réalisé entre 1911 et 1914. La qualité sonore n’est pas excellente mais on suit bien le poète au fil de ses vers légendaires.
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Le Pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
            Et nos amours
       Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
 
     Vienne la nuit sonne l’heure
     Les jours s’en vont je demeure
 
Les mains dans les mains restons face à face
            Tandis que sous
       Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
 
     Vienne la nuit sonne l’heure
     Les jours s’en vont je demeure
 
L’amour s’en va comme cette eau courante
            L’amour s’en va
       Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
 
     Vienne la nuit sonne l’heure
     Les jours s’en vont je demeure
 
Passent les jours et passent les semaines
            Ni temps passé
       Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
 
     Vienne la nuit sonne l’heure
     Les jours s’en vont je demeure
 Guillaume Apollinaire (1880 – 1918)