Préparer sa soupe de légumes

Préparer une soupe de légumes, un petit plaisir que je ne me refuse jamais, surtout par ces temps de froidure.
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Même si je ne mets jamais de petits pois, préparer la soupe m’évoque souvent « La première gorgée de bière« , le recueil de Philippe Delerm dans lequel il raconte les menus plaisirs de l’existence, entre autres celui d’écosser les petits pois :
 » C’est facile, d’écosser les petits pois. Une pression du pouce sur la fente de la gousse et elle s’ouvre, docile, offerte. Quelques-unes, moins mûres, sont plus réticentes – une incision de l’ongle de l’index permet alors de déchirer le vert, et de sentir la mouillure et la chair dense, juste sous la peau faussement parcheminée. Après, on fait glisser les boules d’un seul doigt. La dernière est si minuscule. Parfois, on a envie de la croquer. ce n’est pas bon, un peu amer, mais frais comme la cuisine de onze heures, cuisine de l’eau froide, des légumes épluchés – tout près, contre l’évier, quelques carottes nues brillent sur un torchon, finissent de sécher… « 
 La soupe, je l’associe aussi à ces formidables Soupes aux livres lancées en 2008 par Jean Darot, le créateur de Parole Editions, dont on vient de fêter la centième. Ces Soupes aux livres proposent de renouer avec les veillées d’autrefois : on y vient pour lire des textes, conter, slamer, chanter aussi parfois, partager un bol de soupe, un verre de vin et échanger encore des paroles autour des textes proposés.

Perdre sa première dent

Un évènement important vient de se produire dans la vie d’Alexandre 子容, l’aîné de mes deux petits-fils : il a perdu sa toute première dent, une incisive du milieu, en bas. Une étape dans sa vie de petit garçon qui a très envie de devenir grand. Comme je suis hélas bien trop loin de Shanghai où il vit pour solliciter la petite souris chinoise, voici un petit cadeau, rien que pour lui, que vous prendrez sans doute plaisir à partager avec lui

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Vous avez deviné l’auteur de ce superbe « Vive le vent ? « 
Alexandre 子容 en personne ! Et à 5 ans et demi, il s’exprime déjà tout aussi bien dans la langue de son papa que dans celle de sa maman, et pas seulement en chantant !
Vivement qu’il me donne des cours de 中文 !

Le quartier du Panier à Marseille repère de la « pègre internationale »

Il y a 70 ans jour pour jour à Marseille, l’armée allemande et la police de Vichy dirigée par René Bousquet menèrent une vaste rafle dans les quartiers du centre-ville : l’Opéra, le Panier et le Vieux Port. Des milliers de personnes, dont 250 familles juives furent arrachées de leur logement. 1.642 hommes, femmes et enfants furent déportés vers Sobibor. Il suffit de regarder cette photo pour imaginer le bruit des talons sur le pavé, la voix des soldats, le claquement des portes des wagons et le sinistre cri de la locomotive conduisant tous ces malheureux vers l’horreur absolue des camps de la mort.

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Quelques jours après cette rafle, le 1er février 43, les nazis firent procéder à la destruction du quartier du Panier, qualifié de « chancre de l’Europe » et de « repère de toute une pègre internationale ». Voici comment le JT de l’époque, France Actualités, osait raconter cet évènement, sur 56 petites secondes…

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Vous pouvez retrouver ce document en images sur le site de l’Institut National de l’Audiovisuel.  La Fondation pour la mémoire de la Shoah et le Mémorial de la Shoah oeuvrent pour transmettre cette mémoire, notamment auprès des jeunes.

 

 

Les appels de l’Abbé Pierre

Ce midi, en m’adonnant comme chaque jour à ma petite séance Twitter, je me suis arrêté sur un tweet  renvoyant à l’article du jour publié par Guy Birenbaum sur le site huffingtonpost.fr. J’ai lu puis relu cet article et au delà des sentiments de honte et de découragement partagés avec Guy Birenbaum, j’ai eu envie d’entendre  – de réentendre – la voix de l’Abbé Pierre – disparu donc il y a 6 ans jour pour jour – lançant sur Radio Luxembourg le 1er février 1954, au beau milieu de l’hiver, son appel à la « l’insurrection de la bonté » comme l’écrivirent certains journaux de l’époque. En voici un extrait

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40 ans plus tard, 5 millions de Français – parmi 40 millions d’Européens – étaient mal logés. 4 décennies plus tard donc, pour tenter à nouveau de secouer notre bonne vieille démocratie civilisée, cafie (« pleine » en marseillais) de bons sentiments, de grandes déclarations d’intention et de belles promesses – et tour à tour gaullienne, pompidollienne, giscardienne et mitterrandienne – L’Abbé Pierre lançait un nouvel appel, sur RTL…

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Aujourd’hui, 59 ans après le 1er appel de l’Abbé Pierre, la France compterait 200.000 personnes sans abri et 8 millions 600.000 en dessous du seuil de pauvreté.

A Marseille, une enquête vient d’être ouverte pour rechercher les causes de la mort d’un homme de 46 ans sans domicile fixe, samedi dans une unité d’hébergement d’urgence de la ville. Au quotidien, de nombreuses associations humanitaires viennent en aide concrètement aux personnes en grande difficulté. Le Collectif Les Morts de la Rue honore les SDF disparus et mène des actions pour dénoncer les causes souvent violentes des morts de la rue, pour qu’ils aient droit à des funérailles dignes de la personne humaine et pour accompagner les personnes en deuil, sans distinction sociale, raciale, politique ni religieuse.

 

 

 

Ô Sole Mio, Pavarotti et Guédiguian

Pour faire entrer la lumière les jours maussades, comme ce dimanche pluvieux et tristounet, je fais souvent appel à Luciano Pavarotti, le maestro italien natif de Modène. L’un de mes airs préférés est un classique parmi les classiques,  » Ô Sole Mio « , chanson napolitaine écrite à la fin du 19ème siècle par le poète Giovanni Capurro. La voici interprétée en 1987 par le ténor des ténors dans le mythique Madison Square Garden  de New York, accompagné par le New Jersey Symphony Orchestra, sous la direction d’Emerson Buckley.

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Souvenez-vous,  » Ô Sole Mio  » accompagne aussi certaines séquences de Marius et Jeannette, le film du marseillais Robert Guédiguian sorti en 1997.
Là-aussi, chef d’oeuvre !

 

L’akara des écoliers sénégalais

Les écoliers s’apprêtent à se régaler, dans cette école de Mbour, à 80 kilomètres au sud de Dakar, la capitale du Sénégal. Il est 11 heures. Dans la cour, sur de grandes tables, on va leur préparer des sandwiches d’Akara. Le pain est tartiné avec un mélange d’omelette et d’haricots écrasés. Souvent, ces enfants sont partis de chez eux le matin le ventre vide. Chantal, reporter de sonsdechaquejour.com en Afrique, a enregistré ceci

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Une pièce de 200 francs cfa (30 centimes d’euro), c’est ce que coûte ce sandwich aux familles de ces enfants.
Selon la Croix Rouge Sénégalaise, 6 régions du pays sur 14 sont touchées par la famine.
Infos Sénégal :
Vous initier au wolof, la langue la plus parlée au Sénégal.
En bonus, Le Guide du Routard et le site du très dynamique Complexe Privé de Formation Professionnelle : (informatique, restauration-hôtellerie, comptabilité-gestion et bâtiment)

 

L’éléphant en danger

J’ai signé la pétition internationale lancée par le WWF – le Fonds mondial pour la vie sauvage, initialement World Wildlife Fund – pour dénoncer le massacre des éléphants d’Afrique, qui alimente le commerce de l’ivoire en Thaïlande. L’objectif est simple : rassembler le plus grand nombre de signatures possibles pour que le gouvernement thaïlandais interdise tout commerce d’ivoire dans son pays.J’ai répondu présent d’autant plus facilement à la sollicitation du WWF que l’éléphant est depuis tout petit mon animal préféré. Au parc zoologique du jardin Longchamp à Marseille, mon père m’avait un jour juché jusque dans la gueule grande ouverte d’un éléphant empaillé. Souvenir unique, teinté d’un léger effroi tout de même, mais merveilleux. Pourtant, l’animal ne hurlait pas sa colère, contrairement à ses descendants d’aujourd’hui

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Pour que les éléphants d’Afrique continuent de vivre vieux et de faire briller les yeux des enfants, je vous invite à signer vous aussi cette pétition

*la photo qui illustre le son de l’éléphant est signée Michael Nichols / National Geographic 

MP2013 # 7 Le Dernier Cri

Pour clore cette série de sons MP2013, un crochet par La Friche Belle de Mai et petit coup de projecteur sur Le Dernier Cri. Cette maison d’édition underground  – créée en 1992 par Pakito Bolino – est dédiée à la sérigraphie et s’est spécialisée dans le graphisme et la BD. Plus de 300 titres publiés depuis. Tout au long de l’année, Le Dernier Cri accueille aussi des expositions.

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Jusqu’au 13 février donc, le Tampographe Sardon expose au Dernier Cri. Ses tampons sont déjà culte d’autant que dans le lot, il y en a tout une ribambelle sous l’étiquette  » Injures marseillaises « . Un petit florilège : bordille, figure de poulpe, va te faire une soupe d’esques ou encore va caguer à Endoume dont parle l’historien et académicien marseillais Pierre Echinard ici-même.

Allez, avant de m’envoler vers d’autres cieux – mais bien sûr je reviendrai à Marseille – un mot sur le jeune homme que vous venez écouter nous présenter Le Dernier Cri. Il se prénomme Julien. Sous son nom d’artiste Jurictus, il a publié 3 livres, 3 pochettes de disque fictives, conçues dans un délire psychédélique influencé par le rock et le métal.

 

 

MP2013 # 6 Mon Vier met le oaï

C’est l’hymne officieux de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture : « Algarade 2013 « , interprété par Mr Jack et Garage, deux membres du groupe aixois Mon Vier. La chanson y va de bon coeur ! Nos deux showmen envoient les pieds sur la politique culturelle à Marseille depuis un demi-siècle, pas moins ! En fait, ce titre reggae aïoli délibérément humoristique dénonce la mise à l’écart d’une partie de la population de Marseille – rien ou pas grand chose dans la programmation officielle pour les quartiers notamment populaires, c’est vrai – et d’une partie des acteurs musicaux et culturels de la ville. Par exemple, ce qui leur hérisse le poil, c’est que MP2013 ait programmé David Guetta cet été, mais ni IAM, ni Massilia Sound System ou encore Moussu T e lei Jovents par exemple. Pour Mon Vier  – je veux dire pour le duo de chanteurs – MP2013 se résume à une opération touristico-immobilière coupée du vivier d’ici. Alors, ils se moquent, ils balarguent, ils se lâchent et ça donne ça
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De cette chanson, Mon Vier a fait un clip  diffusé sur le net. “L’idée c’est d’affirmer qu’il y a une alternative à la situation actuelle, soulignent Mr Jack et Garage. Mais surtout, de dire que de cette situation, il vaut mieux vaut en rire qu’en pleurer ! ”.
Bon, au fait, Vier, ça veut dire quoi ? Les Marseillais connaissent ce mot bien sûr, mais les autres, les estrangers ?
La définition, l’historien et Académicien de Marseille Pierre Echinard vous la donne dans son Dictionnaire du marseillais, en reconnaissant tout d’abord que le Marseillais, les gros mots, il aime !
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Et parmi les mots grossiers qui fleurissent dans la bouche des Marseillais, il y a aussi pachole et donc mon vier !
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Promis, demain, finis les gros mots ! Nous prendrons un peu de hauteur à La Friche de la Belle de Mai.

MP2013 # 5 Une chanson officielle mezzo mezzo

Comment trouvez-vous « Export – Import », la chanson officielle de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture, signée Gari Grèu ? Hein, quoi, vous marquez un temps d’arrêt ? Vous regardez le bout de vos nébulonis* ? Bon, moi je vais vous dire. La musique, j’aime bien. Le rythme qui boulègue donne envie de danser avec Flavia Coelho – la chanteuse brésilienne associée à Gari sur ce titre – le Panama bien calé sur la tête, de profiter d’un petit mojito et de re-danser avec Flavia Coelho. Mais les paroles, comment dire… les paroles me laissent sur ma soif. Dénuées de souffle poétique, sans le moindre zeste de lyrisme, elles semblent avoir été écrites en deux temps trois mouvements, à la six-quatre-deux si vous préférez. Un petit extrait pour vous faire une idée : « export-import, la nuit comme le jour, au 1er mai,  au nouvel an, au départ, au retour, ici on chante tout le temps ». Un peu léger, un peu fade, je trouve. Gari Grèu a déjà été plus inspiré, non ?

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Il y a un peu plus de 5 ans, j’avais rencontré Gari Grèu lors de sa tournée  » Oai e libertat  » avec Massilia Sound System  et il m’avait parlé sans fadeur de sa perception de Marseille
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A méditer aussi, avec l’image en plus du son, les propos épicés et sans langue de bois de Gari Grèu interviewé en février 2012 par Mativi Marseille, une chaîne de télévision indépendante sur Internet.
*mocassins brillants en vogue chez les càcous** dans les années 70 
**individu frimeur, vaniteux, qui soigne son apparence de manière ridicule (Dictionnaire du marseillais – Académie de Marseille – 2006)