Philippe Pujol, journaliste marseillais, Prix Albert Londres 2014

 Extrait de l’émission CulturesMonde de ce mardi 13 mai, sur France Culture. Philippe Pujol invité de Florian Delorme pour parler de son travail de journaliste dans les cités populaires de Marseille. Sa série Quartiers Shit, la violence sociale aux rayons X lui a valu de recevoir le Prix Albert Londres 2014. Depuis 1933, ce prix récompense le meilleur « Grand Reporter de la presse écrite ». Suis d’autant plus sensible au travail de Philippe Pujol que je fus pendant dix ans éducateur de prévention dans les quartiers Nord de Marseille. Ce qu’il décrit avec tant de justesse me parle. Félicitations à lui et au journal La Marseillaise qui s’honore aussi d’avoir accueilli un certain Jean-Claude Izzo de 1972 à 1979.

La photo qui accompagne cet extrait est signée © David Thierry Sud-Ouest

Je n’oublie pas non-plus Camille Lepage, la jeune photo-journaliste retrouvée assassinée en Centrafrique avant-hier. Thomas Cantaloube lui rend un très bel hommage sur Mediapart. Les photos de Camille sont à découvrir ou revoir ici. Depuis le début de l’année dans le monde, 18 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier.

lepage

@ Camille Lepage (Reuters)

Le petit grillon dans le champ

Campagne béarnaise. Une promenade à travers hameaux, champs et bois.  Un petit grillon s’exprime, à peine troublé par le frissonnement des herbes hautes sous nos pas.

Vignes

Sur un coteau, des vignes.

Renoncules

Renoncules

Bois

Une clairière longue en remontant

Labours

Labours de printemps

Ruine

La maison natale de Roger

Canards

La mare. Aux canards, forcément.

En voiture, la radio / Brigitte Fontaine, Jean-Sébastien Bach et saltarelle

De La Viande de Brigitte Fontaine – proposée par Remy Kolpa Kopoul sur Radio Nova – à Jean-Sébastien Bach et la saltarelle offerte par Pierre Charvet, dans son Caléidophone sur France Musique, voyage en voiture au départ de Marseille. Direction le Béarn.

IMG_2507

Ciao, la Major

IMG_2509

LE gratte-ciel marseillais. Pas New York ou Shanghai quand-même…

IMG_2513

Le domaine portuaire et au fond, l’Estaque

IMG_2520

Le silo Panzani

IMG_2523

À l’approche des Pyrénées

 

« Belles bagues » demande : – c’est quoi un crochet tunisien ?

« Belles bagues », c’est Lucette. Ma Maman. Le surnom que lui ont donné ses copines de la Boutique Rétro d’Emmaüs Marseille Pointe Rouge. Elle adore aller y chiner le matin. Des années qu’elle y va. Une ou deux heures à chaque fois. Le temps de se procurer quelques tissus ou dentelles ou aiguilles à tricoter. Ou pelotes de laine. Angora ou pas. Le temps de dénicher – ou pas – un crochet tunisien. Maman

Toujours élégante, la Mamma.

Du chichon, des boules et du rap

Marseille. Quartiers sud. Fin de journée.Un parc aux arbres remarquables tout près d’une résidence. Une petite clairière avec sable et gravier. Trois adolescents y jouent aux boules. 15 et 18 ans. Survêts de City et de l’OM. Oreilles diamantées, mobile dans la poche et rap qui sort du mobile. Tranquilles, ils sont. Une pause chichon et un moment de tchatche. Tranquille. Entrer dans le week-end et profiter de la lumière douce du couchant là-bas, en face, sur la rade.

« … Le king de la ville, j’sais pas qui c’est
Mais qui qu’ce soit j’le fais glisser
J’suis en buvette j’fais que pisser
J’suis en fumette les yeux plissés
Moi j’fais du rap sauce épice
Avec moi les mêmes équipiers
Et même ceux qui perdent sont tous équipés
Wallah t’inquiète y’a le couz’ qui paie
Y’a le flouze qui fait, des ravages, dérapages peu contrôles
A ma guise j’aiguise, c’est la merde c’est la crise
Tu pourras voir ma zone roder… »

Dibson

Fatima, c’est ma fleuriste

Travailler et vivre de sa passion. Fatima Da Silva caresse les fleurs, élague les tiges, sculpte les bouquets en souriant de ses dents du bonheur. Sa boutique, sise rue Saint-Vincent à Salies-de-Béarn, elle l’a baptisée Fleurs et passion. De l’espace et du soleil pour accueillir les clients. Et tout au fond, l’atelier où naissent bouquets et compositions de ses doigts d’artiste. Avec porte-fenêtre sur jardin. Le jardin de ses rêves.

Fatima est accueillante. Fatima aime partager. Chaque semaine, elle accueille enfants et adolescents pour leur transmettre son savoir-faire et qui sait, susciter des vocations.

Fatima3

Biscarrosse #4 Regarder réparer la dune et piquer une tête dans l’océan

Sur dix mètres de hauteur, la dune de Biscarrosse s’est effondrée cet hiver. Grandes marées d’équinoxe. Le sable a envahi la promenade. Un aspirateur géant suce le sable qui étouffe les platebandes. Des journées et des journées de travail non-loin des vacanciers et retraité(e)s insouciants.

dameauvélo

À chaque fois c’est pareil. Océan ou mer, je ne peux résister à l’appel de l’eau. Là, descendre piquer une tête et se rapprocher des petites vagues froides.

Profiter encore du soleil de mai en enviant les surfeurs tout aussi courageux qu’hésitants.

surf jaune

Biscarrosse #3 Jacques, l’homme qui parle l’oiseau

Jacques, c’est mon beau-frère. Jacques a une âme de poète. Jacques écoute et partage. Jacques siffle du matin au soir. Mozart, Wagner, Pavarotti, La Marseillaise. Jacques parle aussi le langage des oiseaux. Dans la forêt de Biscarrosse, il a bien failli s’envoler les rejoindre là-haut. Jacques, j’en suis sûr, se transformera en oiseau lorsqu’il ne sera plus de ce monde-ci. Ce monde où l’on a tant de mal à s’ouvrir à d’autres langages. À se laisser séduire par la différence. À écouter ce qu’elle nous dit de ce que nous sommes. Pluriels dans ce monde de vivants.

Jacques2