꧁ Sons de chaque jour꧂

  • Que revienne vite le temps des cerises

    En ce lundi teinté de brun et de bleu foncé, pas le cœur à parler. Juste envie de partager cette version de la chanson de Jean-Baptiste Clément. Elle nous vient de l’Empire du soleil levant.

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    Quand nous chanterons, le temps des cerises
    Et gai rossignol et merle moqueur
    Seront tous en fête.
    Les belles auront la folie en tête
    Et les amoureux du soleil au coeur
    Quand nous chanterons, le temps des cerises
    Sifflera bien mieux le merle moqueur.

    Mais il est bien court le temps des cerises
    Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
    Des pendants d’oreilles,
    Cerises d’amour aux robes pareilles
    Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
    Mais il est bien court le temps des cerises
    Pendant de corail qu’on cueille en rêvant.

    Quand vous en serez au temps des cerises
    Si vous avez peur des chagrins d’amour
    Evitez les belles!
    Moi qui ne crains pas les peines cruelles
    Je ne vivrai point sans souffrir un jour.
    Quand vous en serez au temps des cerises
    Vous aurez aussi des peines d’amour.

    J’aimerai toujours le temps des cerises
    C’est de ce temps là que je garde au coeur
    Une plaie ouverte.
    Et Dame Fortune en m’étant offerte
    Ne pourra jamais fermer ma douleur,
    J’aimerai toujours le temps des cerises
    Et le souvenir que je garde au coeur.

    Couplet ajouté pendant la guerre de 1871

    Quand il reviendra le temps des cerises
    Pendores idiots magistrats moqueurs
    Seront tous en fête.
    Les bourgeois auront la folie en tête
    A l’ombre seront poètes chanteurs.
    Mais quand reviendra le temps des cerises
    Siffleront bien haut chassepots vengeurs.

  • Sabine Huynh résiste et résistera

    Bouleversé par ce texte de Sabine Huynh, publié mardi par Jan Doets sur son site Les Cosaques des Frontières. En dessous du titre – Je résisterai – une photo signée Marc Melki suivie d’une note de Jan en quelques phrases : À l’adolescence, Sabine Huynh s’est retrouvée à la rue, après le divorce de ses parents. Aujourd’hui écrivain, elle évoque pour la première fois cette facette de sa vie dans un texte qu’elle a écrit pour soutenir le travail du photographe Marc Melki, qui s’attache à sensibiliser l’opinion publique sur le sort des sans-abris.

    Cette lecture est un petit caillou arc-en-ciel que je sème sur le sentier où cheminent ensemble Sabine, Marc et toutes les personnes indignées par le sort de celles et ceux qui n’ont pas de toit. Pour prolonger, marcher jusqu’au site de Marc Melki Exils intra-muros où il mène campagne pour que toutes le familles et leurs enfants puissent avoir un toit dans notre ville.

  • Le poids du papillon, éprouvé par Erri de Luca

    Tout comme Montedidio, j’ai dévoré Le poids du papillon, le conte poétique d’Erri de Luca. Ne suis pas chasseur. Ne suis pas alpiniste. N’empêche, j’ai été bouleversé par ce texte où résonne l’amour de l’écrivain napolitain pour la montagne, ainsi que toute l’admiration qu’il voue au dépassement de soi dont font preuve parfois les humains. Cet extrait raconte la fin de l’histoire de ce roi des chamois et de ce chasseur vieillissant. Une rencontre sur les rivages escarpés de la mort. Je l’ai choisi pour sa beauté, sa poésie et pour ce qu’il dit de la finitude. Celles des rois comme celle des héros.