Le feuilleton Alphonse Richard #2 Dimanche 2 août 1914

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Dimanche 2 août 1914

Depuis son retour du service militaire en novembre 1913, Alphonse Richard a retrouvé son métier de ferblantier mais il a perdu Louise, sa promise, qui lui a dit adieu avant de devenir Carmélite. Comme chaque dimanche, Alphonse monte promener sur les hauteurs de Digne d’où il rêve, depuis tout petit, de découvrir la mer.

à suivre…

Le feuilleton s’écoute aussi sur la page Radio Livre des Éditions Parole

Le feuilleton Alphonse Richard #1 Samedi 1er août 1914

BANNIERE FACEBOOK ALPHONSE RICHARD-4Traverser une rue
saison après saison
effleurer une vie
sans le savoir
apprendre un beau jour
qu’elle fut stoppée net
un beau jour d’été
par la folie de la guerre

alors rejoindre le chagrin
de tant d’humains endeuillés
et se prendre de compassion
pour les promises
les veuves
les orphelins
les parents et les grands parents
brisés dans leur chair
par le départ sans retour d’un être cher

ensuite imaginer ce que fut la vie
de celui dont prénom et nom sont écrits
à l’angle de cette rue
traversée tant de fois

il s’appelait Alphonse Richard
le premier Dignois tué à la Grande Guerre
le 14 août 1914

l’imaginer, ce jeune homme
pour tenter de lui rendre la vie
lui qui fut arraché de sa Haute-Provence natale
pour aller mourir « à l’ennemi » là-haut
dans un coin de Lorraine

j’ai imaginé et écrit ce que furent les 14 derniers jours de sa vie
le livre paraîtra très bientôt

d’ici là
à écouter au quotidien
sur ce carnetdemarseille et sur le site des Éditions Parole
le récit à voix haute
de chacune de ces 14 journées

aujourd’hui, fermons les yeux
et remontons le temps aux côtés d’Alphonse
jusqu’au samedi 1er août 1914

à suivre…

Le feuilleton s’écoute aussi sur la page Radio Livre des Éditions Parole

Partir à la guerre

J’ai commencé à lire le hors série de Télérama consacré à la Guerre de 14-18 – sous-titré L’onde de choc dans la cultre française et je suis saisi par les mots qui referment l’interview que l’historienne Annette Becker a donnée à Gilles Heuré  : « Je suis passionnée par ceux qui ont fait la guerre et qui sont parvenus à la sublimer dans une oeuvre d’art ». Je partage cette fascination. 14-18 priva ma grand-mère maternelle Zoé de son promis. Née en 1894, elle fut prise dès l’âge de 14 ans par le tourbillon de la survie, dans son petit village du Haut-Var. Elle ne devint pas artiste. Ni institutrice, ce dont elle rêvait. Pas le temps. Il lui fallut travailler dur pour ramener de quoi aider sa mère à nourrir ses petits frères. Son amoureux parti et tué à la guerre, sa vie devint une longue avancée dans les territoires de la mélancolie. Je n’ai jamais oublié comment elle évoquait ce deuil, dévastée par le chagrin. J’étais encore petit mais déjà assez grand pour haïr profondément la guerre. Plus tard, j’ai appris à me souvenir de ce passé tragique à travers des tableaux ou des chansons. Voici un extrait de chanson, déniché au coeur d’une création sonore publiée par ARTE Radio

Partir pour mourir un peu, extrait de la chanson Quand un soldat de Francis Lemarque qui résonne dans l’oeuvre sonore de Marie Chartron « L’Anarchoeur, 14-18 en rouge et noir », publié par ARTERadio. Charlie Marcelet en a assuré la mise en ondes et le mixage. Cette création nous donne à découvrir l’esprit libertaire et pacifiste qui anime les artistes de la chorale stéphanoise La Barricade. J’avoue avoir eu la gorge serrée de sanglots en l’écoutant et la réécoutant. Je vous la recommande et c’est ici