Au Moment Librairie, la fête et l’espoir que revienne vite le temps de l’essentiel pour tous

Je passe les saluer et bavarder avec eux presque chaque jour, les deux libraires du Moment Librairie. Hier après-midi, j’ai profité d’aller chercher une commande – photo ci-dessus – pour fêter avec Laure et Olivier deux anniversaires : les deux ans de leur ouverture en plein cœur de Salies et les 40 ans de la loi Lang sur le prix unique du livre. Comme les nombreux clients de passage, j’ai reçu en cadeau un livre rappelant cet anniversaire, accompagné d’une rose, histoire de fêter en beauté la Librairie indépendante. Avec la pandémie, tout comme tous leurs collègues partout, ils ont dû sacrément résister. D’abord, ils se sont fait du souci lorsqu’ils furent contraints fermer boutique. Mais ils n’ont jamais cessé d’y croire et ils se sont relevés, en travaillant beaucoup – pour gagner peu – grâce aussi à la solidarité qui s’est manifestée autour de leur librairie. C’est peu de dire qu’ils respirent mieux depuis que leur secteur est à nouveau labellisé essentiel.

Rencontre croisée avec Laure et Olivier, soulagés, heureux mais pas amnésiques. Tous deux sont impatients de voir toutes les actrices et tous les acteurs du monde la Culture ainsi que tous les commerçants, sans exception, retrouver le chemin du respect et de la liberté.

 

 

Le cœur des Marseillais, mais pas que…

OMpetitsfils

 

Chaque année, le 26 mai est une date à part. Une date anniversaire. 27 ans que ça dure. 26 mai 1993. Je me souviens de Marseille, ma ville, en liesse comme je ne l’avais jamais vue ni entendue. À Munich, l’OM devient champion d’Europe de football. À jamais le premier club français à soulever la Coupe aux grandes oreilles. Grâce à Basile Boli. Ce coup de tête magistral qui loge le ballon dans les cages du grand Milan. 27 ans. Une éternité. Mais un bonheur et une fierté qui restent. En profondeur. L’OM c’est le club de ma ville. C’est aussi le club dont ma mère porta les couleurs. Mais oui…

 

L’OM c’est le club d’une ville ouverte sur le monde depuis plus de vingt-six siècles. Une ville de migrations, d’allées et venues. D’arrivées, d’installations, de départs, de retours. Pour une heure ou pour toujours. Parfois le temps d’un match. À Marseille comme en son Vélodrome, on est accueilli d’où que l’on vienne. Même de Paris…

 

Cent vingt-trois ans

Mémé

Mémé a cent vingt-trois ans aujourd’hui j’en parle au présent oui elle vit toujours Mémé même si voilà plus d’un quart de siècle qu’elle a rejoint le Paradis dont elle me racontait la beauté et la simplicité née en dix-huit cent quatre-vingt quatorze Mémé Zoé est très croyante ça l’aide à vivre sa vie depuis sa jeunesse perdre un promis parti à la Grande Guerre à vingt ans elle ne s’en est jamais remise heureusement sa foi l’accompagne tout le temps elle pleure beaucoup à la messe Mémé elle renifle en fermant les yeux et en serrant fort ses doigts quand elle récite ses prières je voudrais bien la consoler mais je n’ose pas il y a ses copines juste à côté et puis le curé est en train de parler bon Mémé elle sourit parfois quand je fais des grimaces pour la faire rire à la sortie de la messe au village et puis aussi à la maison lorsque je dis nianiourt au lieu de yaourt en l’imitant parce qu’elle ne sait pas prononcer yaourt comme il faut cette façon de se distinguer vient peut-être de l’enfance quand elle et ses camarades n’avaient pas le droit de parler provençal à l’école interdit la maîtresse se fâchait il fallait parler français sinon coups de règle sur le bout des doigts alors aujourd’hui elle résiste à sa manière nianiourt elle dit comme un pied de nez enfantin à ce passé violent le Provençal elle le parle avec son amie Clara sur le banc en face de la Poste lorsqu’elles se retrouvent l’été je les écoute c’est une langue qui chante qui sonne joli le Provençal Clara elle est devenue institutrice Mémé aurait voulu faire ce métier elle aussi mais elle a dû partir loin du village travailler aux bouchons à La Garde-Freinet juste après le certificat d’études pour aider à nourrir ses frères après la mort du père ensuite elle a fait femme de chambre bonne à tout faire à Aiguines chez des châtelains et puis droguiste à Marseille ça lui plaisait le commerce la droguerie le contact avec les clients à la retraite elle s’est beaucoup occupée de nous ses trois petits enfants succulents ses légumes farcis et sa soupe au pistou j’en garde la saveur intacte tout comme le bleu ciel de son sourire sa voix hélas non je tente de la rappeler à moi en fermant les paupières Mémé est là assise à tricoter devant moi ses lèvres bougent elle me parle de derrière ses lunettes mais je n’entends rien si seulement j’avais pensé à l’enregistrer comme pour Maman sa fille je pourrais l’écouter à volonté n’empêche je la vois très nettement souffler ses cent vingt-trois bougies et entamer sa portion de gâteau avant d’aller se poser un peu sur le fauteuil dans sa chambre lire quatre pages de son roman puis siester le visage paisible rêver peut-être à Bauduen son cher village natal et à son promis rejoint au Paradis.

Shanghai est un mendiant

mendiant

Voilà septembre derrière Papet sous le soleil chaud qui colle les habits à la peau dimanche premier octobre soixante-huit ans de République populaire de Chine soixante-huit bougies le premier à les souffler sous tes yeux ce mendiant édenté posé au premier carrefour il attend des pièces et il les désire de chacun de automobilistes qui s’arrête à sa hauteur il est accroupi et se relève avec difficulté puis avance comme au ralenti une gamelle en fer blanc brillant à la main et il sourit lorsque ses doigts se referment sur le billet que lui tend Noémie depuis quand demande-t-il ainsi l’aumône combien d’années Mao depuis son mausolée à Pékin sait-il que soixante-huit ans après son épopée des hommes et des femmes de cet Empire du milieu qu’il fit tant avancer sont échoués sur les rives d’une misère qui se tait abandonnés de tous saison après saison ici tu n’as jamais vu autant de voitures de luxe te passer devant les yeux sauf peut-être à Monte-Carlo et chaque année aux carrefours dans les recoins des piliers géants qui supposent un trafic routier affolant de bruit et de chacun pour soi des mendiants des sans-logis des sans-amour se posent et tendent la main le regard usé fatigué d’une tristesse sans mots qui fait peine dans ce pays où résonnent tant de rires la voiture redémarre vers d’autres carrefours demain il sera là encore tu le croiseras il y passera la journée et tu ne sais vers quel abri il s’enfuira la nuit tombée sur Shanghai soixante-huit ans après l’avènement de Mao.

Pour toutes et tous sonne le glas

Aujourd’hui 11 janvier 2015, ce blog a deux ans tout juste. J’avais prévu de fêter ça. De vous concocter une mescle de sons que vous avez apprécié parmi les 700 et plus publiés ici depuis janvier 2013. Mais je ne le ferai pas. Car depuis mercredi, mon cœur n’est pas en joie. Depuis l’assassinat à Charlie Hebdo, je porte le deuil. Ce dimanche, j’irai marcher pour la République en hommage à toutes les victimes de la barbarie. Celles qui sont tombées cette semaine dans notre pays. Celles aussi qui chaque jour payent de leur vie la monstruosité des ennemis de la liberté. Pour toutes et tous sonne le glas.

Une mescle d’anniversaire

Aujourd’hui, nous soufflons la première bougie de ce blog. Un an de mescle et de partage. Du plaisir, des découvertes, des voyages sonores, j’espère pouvoir vous en proposer longtemps encore. Pour l’heure, voici une mescle d’anniversaire. Cousue main. Je me suis régalé à vous la préparer pour vous inviter à cheminer encore jour après jour sur mes sentiers.

Bien entendu, bienvenues sont vos propositions de sons. Vous savez où me trouver. Je suis toujours à l’affût. Les oreilles grandes ouvertes.

Joyeux anniversaire Marius !

Aujourd’hui, mon fils Marius a fêté ses 10 ans. Nous avons célébré ce bel anniversaire en famille. Ce fut joyeux et émouvant. Je crois bien que cela lui a beaucoup plu…

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