Petit homme

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Colle-toi à l’écorce
petit homme de rien
laisse les flocons t’envelopper
élague tes vieilles peurs
racle tes chagrins
enfouis-les dans les crevasses
ne bronche pas contre les rafales
étonne-toi
regarde les bouleaux
comme ils mêlent leurs troncs au paysage
tente de suivre des yeux les tourbillons à travers les branches
glisse-toi en travers et écoute
devine les voix tues au creux des roches noires
cache-toi entre les mélèzes
entends comme ils parlent
comme ils racontent
la langue du silence
petit homme de peu

Le vieux mûrier

vieux mûrier

Vieux mûrier tremble
verse larme
rameaux partis
taillés
ne reviendront plus
rayés de la carte des tendres années.
Verdure rare lorsque l’été roulait son feu partout
les après-midi
rues désertes alors
à l’angle de la demeure
ruée sous l’arbre aux fruits noirs
y grimpions aussi parfois
petites grappes croquées à chaudes lèvres
dents bleutées
revenions le soir nous y embrasser
contre le tronc
à la fraîche.

Ne pleure plus, vieux mûrier
nous survivras
ne l’oublie pas.