Dans la moiteur de l’ascenseur

Tu n’en ressortiras pas vivant
de ces aller-retours saccadés
enfermé comme au jour dernier
tu étouffes à petit jeu
depuis quand ?
tu ne sais plus
alors, caresse les boiseries
lèche les poignées cuivrées
surtout ne t’enfuis pas
palpite encore près du miroir
ignore le bouton arrêt

imagine la place que prendrait
dans ta vie, Aimée la douce
là, juste devant ta face en feu
dirais les mots inavoués
et les paroles crues
oserais un baiser sur ses cils
tenterais de mordiller la langue
de celle qui te résisterait
dans la moiteur de l’ascenseur

l’ange bouillant s’en est allé
sans un regard vers ton visage
sens arriver la chute raide
déserté le chemin rêvé
la porte s’ouvre et tu t’écrases
sur le monde froid du rez-de-chaussée