Un vrai fadoli

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C’est chaque année pareil lorsque je promène près de la mer. Il suffit que le soleil fasse soudain semblant de réchauffer ma peau comme en été pour que le désir de me baigner devienne irrésistible. J’ai beau savoir que ne nous sommes que début janvier, que l’hiver me gelait la tête et les os il y a deux jours à peine, que je traîne un sale rhume depuis dimanche et que la mer ne dépasse pas les treize à quatorze degrés, il me faut tomber la chemise, ôter pantalon, chaussettes et chaussures et me jeter à l’eau. Un vrai fadoli, je sais…

Ah, ça pique beaucoup au départ ! Ça picote les pieds, puis les jambes, puis le reste. Ensuite, trop tard pour renoncer, il faut y aller tout entier. Les premières crawlées tirent sur la bête, ça grince aux épaules, les gambettes battent sans rythme, la respiration s’accélère et je me sens tel un vieil oiseau de mer déplumé, effrayé par son soudain manque d’aisance et de légèreté. J’en rigole tout en avançant et je passe bien vite à la brasse, moins gourmande en souffle et en énergie. Soudain, tout semble plus facile. La carcasse et les muscles se sont un peu réchauffés. Le crâne se sent libéré des crocs glacés qui l’enserraient il y a quelques poignées de secondes. La joie affleure. La tête me tourne. La mer semble tiède. Je savoure cette ivresse. Mais le corps commence à grelotter, alors il est temps de retourner vers la rive. Le soleil m’accueille gentiment. Demain, il aura peut-être un tout petit peu réchauffé la mer et je reviendrai.

Le premier bain de mer de l’année

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Quand j’étais petit à Marseille, d’avril à octobre, j’allais chaque jour à la mer avec mes copains et nous nous baignions. Nous jouions sur les rochers, nous cherchions des crabes, nous pêchions des gobis ou des bavarelles, et lorsque les épaules nous brûlaient, nous sautions dans les vagues en riant et nous nagions longtemps. Du milieu de l’automne jusqu’aux derniers frimas du printemps, la mer, nous la laissions de côté. Nos jeux se déplaçaient vers les parcs voisins de nos maisons. Lorsque nous longions la Corniche, parfois nous nous arrêtions face au spectacle de quelques vieux qui s’offraient une baignade, qu’il fasse frais ou que le mistral se déchaîne sur la ville. Aujourd’hui, je vais à la mer en toute saison. Hélas pas tous les jours car je n’habite plus au bord de la grande bleue. Mais dès que je m’en approche, je ne résiste pas à ce plaisir. Hier, loin de Marseille, il faisait presque chaud près des palmiers et la mer était froide. Seize degrés, je crois bien. J’ai pris mon temps pour y entrer et j’ai nagé quelques minutes. Ce premier bain de l’année m’a replongé quelques décennies en arrière. Au temps de nos rires et de nos jeux d’enfants.

Un bain dans la Concha, pour boucler octobre

 

Donostia San Sebastian. 31 octobre. Fond de l’air à 27 degrés. Marius et moi n’avons pas hésité. Nous sommes baignés dans la Concha et plutôt plein de fois qu’une. N’avons pas été seuls à savourer cet océan à 22 degrés. Beaucoup de jeunes enfants avec parents, de vieilles dames et d’adolescents. Ce fut sans doute le dernier bain de l’année… Le premier c’était le 22 janvier à la calanque de Suggiton. Dans une Méditerranée à 16 degrés… Lumière d’hiver un peu moins dorée que celle qui baignait Donostia hier après-midi.

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Marcher dans la rivière glacée

Remonter la rivière Ariège. Ne pas trop s’éloigner de la rive mais suffisamment pour éprouver la force du courant en remontant. Applaudir au passage des kayakistes casqués et enjupés. Et finir par piquer une tête dans l’eau bien frisquette avant de rentrer enfiler d’épaisses chaussettes devant le bol de thé.

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Piquer une tête à Sugiton

Il y avait bien longtemps que je n’étais pas descendu à Sugiton, l’une des merveilles de calanques de Marseille. Soleil parfait ce mercredi. Idéal pour se lancer vers la balade. Pas grand monde jusqu’au col d’où descend le sentier pentu qui mène à la mer. Le temps de bader quelques grimpeurs en pleine action sur les parois qui surplombent le chemin et nous voilà à portée de calanque. D’abord longer les rochers où vient taper la mer. S’y faufiler cahin caha. Et finir notre périple sur les galets de Sugiton. Là où il fait si bon se baigner tout nu.

Vous me croirez ou pas. Je n’ai pas résisté à piquer une tête dans cette mer très très frisquette. Mon premier bain de l’année. Un 22 janvier…