Ce serait … un amour

Faire sonner les mots devant un tableau* ou une photographie est un plaisir d’écriture que Brigitte Célérier ne se refuse pas. J’avoue ne jamais hésiter à m’offrir celui de me camper à ses côtés devant l’écran et de l’écouter mêler avec grâce chair brûlante des émotions, parfum vivace des souvenirs et regard fin porté sur l’image. Car Brigitte Célérier parle, conte, évoque, invite au voyage dans chacun des textes de sa série Ce serait publiée sur le superbe site de Jan Doets Les Cosaques des Frontières – refuge pour les dépaysés. Pour prolonger cette découverte, une visite s’impose à Paumée, le blog que Brigitte tient assidument. Elle y conjugue avec subtilité et humour récits de vie quotidienne, critiques de spectacle – théâtre, opéra, concerts – et photographies. Paumée, ou la chronique d’une dame d’Avignon cultivée. Conteuse dans l’âme.

Brigitte Célérier est aussi sur Twitter @brigetoun

* L’Homme au gant devant lequel retourne Brigitte Célérier dans Ce serait … un amour, est une huile sur toile de Le Titien (1488 – 1576), portraitiste de l’école vénitienne, qui qualifiait ses peintures de poèmes. Le tableau – daté de 1521 – est conservé au Musée du Louvre.

 

Berceau des Dieux / Vases communicants / Échange avec Claudine Sales / #vasesco mai

C’est avec émotion que je participe aujourd’hui pour la première fois aux « Vases communicants », beau projet d’échange et de partage initié par Le tiers livre de François Bon et Scriptopolis. Le premier vendredi du mois, chacune et chacun se lance dans un voyage d’écriture sur le blog d’un(e) autre. « Circulation horizontale sur la Toile pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre ».
Ces tout premiers vases partagés, nous avons choisi avec Claudine Sales de les remplir ensemble de mer et d’océan. Qu’elle en soit remerciée du fond du coeur.
Claudine Sales est une artiste qui m’émerveille au quotidien. Je côtoie ses dessins sur son blog colorsandpastels . Coloriste hors pair, elle m’emmène voyager vers les plages du Nord, sur les sables du Japon, au bord des baies imaginaires où s’envolent ses rêves. Ses vagues sont douces, ses écumes sensuelles, ses poissons malicieux, ses ciels tourmentés et ses couchers de soleil si puissants que l’on s’y perdrait.

Voici le dessin qu’elle a déposé sur mon carnetdemarseille transformé en vase de mai, accompagné de ce texte :
« Méditerranée. Berceau bleu dans lequel les dieux violents jetèrent au hasard d’âpres rochers vengeurs. J’ai vu du ciel de Grèce les îles et les côtes creusées de cavernes mystérieuses où naquirent ces dieux. Je ne connais pas Marseille. J’imagine en rêvant que des chants rocailleux éclaboussent aux calanques les mêmes souvenirs divins.»

Calanquesfinphoto

Dessin : « Berceau des dieux », d’après l’une de mes photographies de la calanque marseillaise de Sugiton.

Claudine Sales dessine ainsi depuis près de dix ans sur du papier Canson. Elle utilise des pastels Conté, sauf pour le blanc. Là, c’est un Sennelier ou un Schmincke qu’elle choisit.

Grand merci à elle d’accueillir mon texte parmi ses créations dans son vase disposé sur colorsandpastels
Remerciements aussi à Brigitte Célérier pour sa veille attentive et généreuse de nos Vases communicants.
Elle en établit chaque mois la liste des participant(e)s sur la page Rendez-vous des vases.
Grâce à son travail minutieux, nous pourrons voyager vers d’autres vases, d’autres textes et d’autres images.