Écouter Clément chanter

Juste avant de repartir pour Shanghai, mon petit-fils Clément m’a fait un beau cadeau. Quatre ans et demi depuis mardi. Il me faudra patienter jusqu’à ses cinq ans pour le serrer à nouveau dans mes bras et l’écouter chanter… Déjà hâte de retrouver aussi mon autre petit prince, Alexandre, son grand frère.

Alexandre

L’Académie du chant populaire chante « El pueblo unido jamás será vencido »

C’était la semaine passée au Rove, près de Marseille. À la Chapelle Saint-Michel. Mon ami Alain Aubin et ses trente choristes de l’Académie du chant populaire interprétaient la chanson chilienne immortalisée par le groupe Quilapayún. Alain a fondé son ensemble vocal en 1994 à Marseille. Son répertoire est riche de chants de résistances et de lutte, symboliques d’événements phare de l’histoire, comme La Commune de Paris ou la guerre d’Espagne. Vous aviez plébiscité en mars dernier le Bella Ciao de l’Académie. Pour réécouter, c’est par ici.

En pensant à Renaud avec tendresse

https://soundcloud.com/ericschulthess/mistral-gagnant

Il paraît que Renaud ne va pas très bien. À lire certains tweets hier, il dériverait à nouveau sur un sentier de déprime. J’avoue que ceci m’attriste beaucoup. Je suis depuis tant d’années aficionado à sa poésie, à ses mélodies, à sa révolte et à toute cette tendresse aussi qui teinte ses chansons. Cette tendresse, puissions-nous être nombreux à la lui rendre et à lui dire que nous ne l’oublions pas. Quand bien même « le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants et les Mistral gagnants…« 

Massilia Sound System de retour

Massilia. Huit lettres sur une pochette toute bleue. Avec une étoile sur le second i, comme une bougie d’anniversaire pour fêter le huitième album de Massilia Sound System. Le groupe marseillais a trente ans. Il a mis sept années pour sortir cet opus, le premier depuis le jubilatoire Oai e libertat. C’est un évènement. À partager sans compter. Tolérance, accueil, résistance, contestation, fête, lutte, rencontre, autant de mots qui participent du credo affiché et propagé par le groupe marseillais. Si tout fout le camp, « si tout va mal, si lèva mai la cançon, la chanson se lèvera encore et Massilia sera là pour la chanter« . Pour prolonger ce teaser de l’album et déguster quelques bonnes vidéos de Massilia, c’est par ici.

 

La chanson des Belles de Mai

Vous avez plébiscité le Bella Ciao de l’Académie de Chant Populaire – écouté plus de 105 fois sur ma page Soundcloud – vous adorerez cette chanson des cigarières marseillaises*, ces ouvrières aux blouses bleues, italiennes ou espagnoles, qui vendirent leur force de travail à la Seita et à la Manufacture des tabacs de la Belle de Mai, devenue en 1990 la Friche Belle de Mai. J’ai enregistré cette chanson lors du Forum Culture du Front de Gauche à la Friche le 12 mars dernier, pendant lequel la chorale dirigée par Alain Aubin a proposé quelques belles respirations musicales.

*Pour la plupart, ces cigarières étaient des femmes très jeunes. Elles travaillaient entre 9 heures et dix heures par jour. En 1887, leur combativité leur permit d’obtenir une amélioration de leurs conditions de travail suite à une grève. Elles furent ensuite les premières ouvrières de toutes les manufactures de l’Etat, à former un syndicat.

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Sur les murs de la Friche Belle de Mai.

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Vestige de Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture…

Si j’étais maire de Marseille

 

C’est Papet Jali, le MC globe trotter raggamuffin vagabond qui chante cette chanson de circonstance. En ce dimanche de premier tour des élections municipales, je l’ai choisie pour sa bonne humeur qui peut inciter à se rendre en chantant vers son bureau de vote. Et puis parce que je partage sa préoccupation de voir « Le FN remplacer le Front Populaire ».  À Marseille et dans nombre d’autres endroits de notre pays. Aujourd’hui – et dimanche prochain itou – surtout ne pas s’abstenir. Ni de chanter. Ni de voter. En n’oubliant pas que comme l’écrivait Aimé Césaire, « Il n’est pas question de livrer le monde – de livrer Marseille – aux assassins d’aube« . Le site de Papet J, c’est par ici.

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Papet Jali – René Mazzarino sur son passeport – est l’auteur de cette chanson, composée avec M. Forestal et 149 Band*, enregistrée au 149 studio par Greg Lampis.
*Le 149 Band :  Drums: Maxime Dormoy à la batterie, Patrice Taboni à la basse, Vinciane Hasnberger au clavier, Alex Ginanneschi à la guitare, Lilian Delhotellerie à la percussion et Greg Lampis au sax.

Hélène Hazéra chante Marseille et Foulquier Longueur d’Ondes #4

Bonheur d’une rencontre impromptue avec Hélène Hazéra la semaine passée à Brest, au Festival de la radio et de l’écoute Longueur d’Ondes. Productrice et animatrice de l’émission Chanson Boum sur France Culture, journaliste à Libération de 1978 à 2000, cette femme pétille et partage son amour de la chanson francophone qui sonne aux quatre coins du monde. Mille et mille anecdotes à raconter. Mille et mille souvenirs à confier. Parmi eux, son amitié avec Jean-Louis Foulquier, qui l’accueillit à la radio.

Chanson Boum, le magazine éclectique dédié à la chanson francophone internationale, c’est par ici.

BONUS : Hélène Hazéra est tellement gentille qu’elle s’est prêtée à l’enregistrement d’une bulle sonore Bobler, le média social vocal

Partir à la guerre

J’ai commencé à lire le hors série de Télérama consacré à la Guerre de 14-18 – sous-titré L’onde de choc dans la cultre française et je suis saisi par les mots qui referment l’interview que l’historienne Annette Becker a donnée à Gilles Heuré  : « Je suis passionnée par ceux qui ont fait la guerre et qui sont parvenus à la sublimer dans une oeuvre d’art ». Je partage cette fascination. 14-18 priva ma grand-mère maternelle Zoé de son promis. Née en 1894, elle fut prise dès l’âge de 14 ans par le tourbillon de la survie, dans son petit village du Haut-Var. Elle ne devint pas artiste. Ni institutrice, ce dont elle rêvait. Pas le temps. Il lui fallut travailler dur pour ramener de quoi aider sa mère à nourrir ses petits frères. Son amoureux parti et tué à la guerre, sa vie devint une longue avancée dans les territoires de la mélancolie. Je n’ai jamais oublié comment elle évoquait ce deuil, dévastée par le chagrin. J’étais encore petit mais déjà assez grand pour haïr profondément la guerre. Plus tard, j’ai appris à me souvenir de ce passé tragique à travers des tableaux ou des chansons. Voici un extrait de chanson, déniché au coeur d’une création sonore publiée par ARTE Radio

Partir pour mourir un peu, extrait de la chanson Quand un soldat de Francis Lemarque qui résonne dans l’oeuvre sonore de Marie Chartron « L’Anarchoeur, 14-18 en rouge et noir », publié par ARTERadio. Charlie Marcelet en a assuré la mise en ondes et le mixage. Cette création nous donne à découvrir l’esprit libertaire et pacifiste qui anime les artistes de la chorale stéphanoise La Barricade. J’avoue avoir eu la gorge serrée de sanglots en l’écoutant et la réécoutant. Je vous la recommande et c’est ici

A bicyclette

J’ai ressorti mon vieux Bianchi ce week-end pour aller balader avec Chantal, ma compagne et Zoé et Marius mes jeunes enfants entre Salies-de-Béarn et Escos. Quel plaisir de rouler ensemble sur l’allée verte – ancienne voie de chemin de fer – et ces petites routes de la campagne béarnaise !
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Inévitablement, une promenade à vélo m’évoque « A bicyclette », la merveilleuse chanson d’Yves Montand

Duerme negrito

Découvert et propulsé sur scène par une certaine Edith Piaf en 1950, le chanteur et guitariste argentin – indien par son père et basque par sa mère – Athualpa Yupanqui. Il fut porte-parole des paysans misérables d’Argentine et proche du Parti communiste, ce qui lui valut son exil en France. Parmi les centaines de chansons qu’il interpréta, Duerme Negrito.
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La guitare de Yupanqui
Duerme negrito
Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…

Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…*

Te va a traer codornices para ti,
te va a traer rica fruta para ti,
te va a traer carne de cerdo para ti.
te va a traer muchas cosas para ti.
Y si negro no se duerme,
viene diablo blanco
y ¡zas! le come la patita,
¡chacapumba, chacapún…!

Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…

Trabajando,
trabajando duramente, trabajando sí,
trabajando y no le pagan, trabajando sí,
trabajando y va tosiendo, trabajando sí,
trabajando y va de luto, trabajando sí,
pa’l negrito chiquitito, trabajando sí,
pa’l negrito chiquitito, trabajando sí,
no le pagan sí, va tosiendo sí
va de luto sí, duramente sí.

Duerme, duerme negrito,
que tu mama está en el campo, negrito…

Athualpa Yupanqui
(1908 – 1992)