Les Phuphumagnifiques bluesmen zoulous

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L’élégance et la grâce
des chanteurs et danseurs
de Phuphuma Love Minus
sur la scène du Musée du Quai Branly à Paris

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costumes impeccables
mains gantées de noir et blanc
chaussures vernies
et chants a capella
ils célébrent l’isicathamiya
cette tradition zouloue
enracinée depuis le vingtième siècle
dans les townships de Johannesburg

leurs chants puissants et bluesy
parlent d’amours impossibles
des êtres chers qu’il a fallu quitter
pour aller travailler aux champs ou dans les ports
ils racontent les fantômes des ouvriers migrants
leurs journées et leurs nuits
où surgissent larcins sida et violence
la beauté des cieux aussi

leurs danses souples et athlétiques
expriment un quotidien où se mêlent
ironie séduction et combat
elles évoquent par moments le haka maori

redécouverts par la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin
les artistes de Phuphuma Love Minus
devraient revenir en France l’an prochain
pour de nouveaux concerts festifs

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OJIKELE (le chant de ci-haut)

Afrique-du-Sud
Nous t’aimons terre magnifique
Nous sommes fiers de toi Afrique-du-Sud
Nous sommes fiers nous sommes fiers nous sommes remplis de joie
Nous sommes des champions

 

SévillHaïku #11 À la Casa del Flamenco

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Tous les soirs en spectacle
Casa del Flamenco
ces artistes d’ici

jouent ensemble chaque soir
en plein cœur de Séville
dans un patio au large tablao
et aux azulejos foncés
tous sont enfants d’Andalousie
nourris depuis petits
de ce chant fiévreux
ces danses en arabesques
ces fiers et sensuels jeux de mains et de pieds

douloureux et plaintif
leur art conte la passion
les amours impossibles
dévoile avec fougue
les plaisirs offerts
il évoque en pleurant
le deuil
l’absence
les souvenirs enfouis
et leurs chagrins profonds

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Le Rouge-gorge d’ici et de là-bas

rouge-gorge

Le matin parfois
surgit sur mon écran
une merveille
une parcelle de grâce
un fil précieux
relié à la vie paisible qui bat
juste à côté
un fragment de  beauté
niché par surprise
juste en face de mon silence

rougegorgeterresdencre
ce rouge-gorge de là-bas
offert par terres d’encre
l’ai désiré ici aussi
tout près de ce ciel
qui nous unit
ai déniché sa voix
et me suis assis
sur le vieil amandier
pour l’écouter

Retrouver terres d’encre par ici et sur Twitter 

Alep crie fort

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Il a été blessé à la tête dans les bombardements
mais il ne le montre pas
250.000 personnes, dont 20.000 enfants en bas âge, risquent de mourir de faim
à Alep-est dont il est le maire
mais il ne pleure pas
sa ville brûle,
plus un seul de ses 7 hôpitaux bombardés fonctionne
mais il ne hurle pas
La Russie et la Chine ont dit non
à des pourparlers sur la Syrie
mais il ne s’énerve pas
il dit que si le conseil de sécurité reste les bras croisés
ce sera un permis de tuer

ce que réclame Brita Hagi Hasan
d’une voix calme et ferme
c’est que nous autres citoyens
envoyions des messages à notre président,
descendions dans les rues,
organisions des manifestations

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Brita Hagi Hasan est venu nous parler d’Alep hier-soir
en mairie du 2ème arrondissement de Paris
nous étions quelques poignées de femmes et d’hommes
oui, à peine quelques poignées

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dont Jean-François Bernardini
le chanteur corse d’I Muvrini
le militant de la paix et de la non-violence
auteur de « Alep s’endort » chanté vendredi dernier
au Zénith de Paris

au-delà du sublime de cette chanson
reste en moi un profond sentiment de honte et d’impuissance
méme si de nombreuses associations appellent à manifester
en solidarité avec la population d’Alep
ce samedi 10 décembre
partout en France
c’est le moins que nous puissions faire, avouons-le
en regardant Alep mourir.

Un Bella Ciao pour Bruxelles

Bordilles
c’est je l’avoue le premier mot qui m’est venu à la bouche
en apprenant hier la nouvelle de Bruxelles ensanglantée
très laid ce bordilles
presque aussi laid que ordures
traduction en français de ce mot marseillais

bordilles ! j’ai hurlé devant mon écran mais n’ai pas voulu en rester là, non
me suis dit que l’horreur et la peur jamais ne doivent et ne devront
gagner contre la beauté et la paix
alors, ai entonné Bella Ciao *
comme chaque fois qu’il s’agit de penser à résister

puisse ce chant remonter
jusqu’à Bruxelles l’endeuillée

* La version de Bella Ciao ici publiée est l’œuvre de l’Académie de Chant Populaire fondée à Marseille en 1994 par Alain Aubin. Le chœur qu’il dirige interprète un répertoire de chants de résistance et de lutte.

Le contre-ténor de la gare

Déjà assisté moulte fois au spectacle de ces pianistes de gare qui se régalent sur le piano mis à leur disposition par la SNCF. À Marseille, à Paris aussi. Mais écouter un chanteur d’opéra en plein récital, jamais. Gare de Montpellier Saint-Roch l’autre soir, ce fut un ravissement.

Le temps des cigales

Il paraît que le chant des cigales en énerve plus d’un. Soit. J’avoue que ce chant, moi, il me berce depuis l’enfance. Et il me plaît. Il me manque même lorsque je passe un peu trop de temps loin de mon sud natal. Ma grand-mère provençale me désignait les troncs où l’insecte se laissait aller à sa musique. Cette musique s’accorde avec les plaisirs multiples de l’été. Les grasse-matinées, les petits-déjeuners en terrasse, les promenades dans la pinède, le bain dans les calanques, les siestes après le rosé, les soirées prolongées jusqu’après le crépuscule. Vive le temps des cigales !

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