Hiver #3 Partitions et lectures en tous genres

Se sentir un peu ours sur les bords. Ou marmotte. Tortue aussi. Penser l’hibernation tout en promenant. Deviner soudain les petites taches noires sur la partition embrouillée des nuages. Imaginer une destination à ces nuées d’oiseaux. Près de l’océan, là-bas.

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De retour, retrouver James, mon cher violoncelle. Une bonne heure. Comme chaque jour. Réviser les morceaux déjà appris : L’Ave Verum de Mozart, la petite berceuse de Brahms (Wiegenlied opus 49, N°4) et puis Das Blümchen Wunderhold de Beethoven. Pour la première fois, réussir à jouer ce petit lied sans crisper les lèvres, en cherchant le plus de relâchement possible dans les bras, les doigts et notamment main droite, celle qui tient l’archet. Sentir James vibrer contre ma poitrine et le haut de mes cuisses. Plaisir physique. Mesurer les progrès à toutes petites touches. Peut-être ce mois-ci, la découverte de la quatrième position. Vraiment hâte, mais… apprendre le cello, c’est une école de patience et d’humilité.

feudanspoele

Non-loin du poêle, prendre le temps d’écrire. Retravailler Mireille la Trompettaïre et Aimé le cantonnier avant d’envoyer les deux textes à Céline pour traduction en provençal. Lire dans le semainier d’Anne Savelli « trouver enfin un éditeur ou une éditrice pour Volte-face, mon livre sur Marilyn Monroe ». Bauduennois.e.s anonymes et Norma Jean Baker, même combat… Continuer de fuir les news – télé, radio – , lire dans Le Monde Diplomatique un article passionnant consacré à la résurgence de l’antisémitisme en Allemagne et aux politiques de mémoire instrumentalisées par l’anticommunisme. (https://www.monde-diplomatique.fr/2021/01/COMBE/62660 ) Et puis retrouver avec bonheur, en podcast, Paul Auster, invité de la Masterclasse d’Arnaud Laporte, sur France Culture. « Je crois qu’il faut beaucoup lire et beaucoup vivre pour écrire », confie-t-il. Ça me plaît bien. Vivant je me sens, malgré le mode hibernation. Et lecteur vorace aussi, de jour comme de nuit. Ce n’est pas Herr Edgar Hilsenrath qui dira le contraire.Edgar Hilsenrath

MP2013 # 7 Le Dernier Cri

Pour clore cette série de sons MP2013, un crochet par La Friche Belle de Mai et petit coup de projecteur sur Le Dernier Cri. Cette maison d’édition underground  – créée en 1992 par Pakito Bolino – est dédiée à la sérigraphie et s’est spécialisée dans le graphisme et la BD. Plus de 300 titres publiés depuis. Tout au long de l’année, Le Dernier Cri accueille aussi des expositions.

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Jusqu’au 13 février donc, le Tampographe Sardon expose au Dernier Cri. Ses tampons sont déjà culte d’autant que dans le lot, il y en a tout une ribambelle sous l’étiquette  » Injures marseillaises « . Un petit florilège : bordille, figure de poulpe, va te faire une soupe d’esques ou encore va caguer à Endoume dont parle l’historien et académicien marseillais Pierre Echinard ici-même.

Allez, avant de m’envoler vers d’autres cieux – mais bien sûr je reviendrai à Marseille – un mot sur le jeune homme que vous venez écouter nous présenter Le Dernier Cri. Il se prénomme Julien. Sous son nom d’artiste Jurictus, il a publié 3 livres, 3 pochettes de disque fictives, conçues dans un délire psychédélique influencé par le rock et le métal.