Derrière mes Oakley argent, rien ne m’échappe.
Je guette les rares sourires frais, j’épie les couples et m’amuse de leurs caresses contenues, de leurs disputes convenues.
Parfois, je m’attriste des danseurs figés sur le parquet comme de la graisse froide.
Le rythme les déserte.
Ils se traînent à contre-temps, raides et pourtant si volontaires, si appliqués.
Pathétiques pantins.
De temps en temps, j’observe le manège discret des sachets blancs échangés sous les tables contre des billets.
Ce soir, un dealer à costume vert s’agite dur entre le téléphone et le bar. Je ne le connais pas, ce marchand de cauchemar.
(à suivre)