Depuis 60 ans, Fañch Langoët radiophile good

60 ans au poste ! Vous vous rendez compte ? Cette passion ressemble presque à une addiction. Ses six décennies à écouter la radio l’ont tant et tant nourri que Fañch Langoët a désiré en fabriquer un carnet d’écoute. Son journal de bord bien éclectique, parfois touchant et poétique s’ouvre sur les genoux de Mamée, la grand-mère adorée, juste avant la sieste. Fañch a quatre ans. La magie opère illico, dès les premières minutes du feuilleton échappé d’une boite d’acajou au bouton de bakélite. Cette fascination ne l’abandonnera jamais. De Radio Luxembourg à Europe Numéro 1, de France Inter à Fip, de France Culture à Lorraine Cœur d’acier, les ondes circulent, les madeleines se dégustent, le jardin extraordinaire s’agrandit. Fañch l’arpente partout, au boulot, dans le métro, au dodo, à la sieste, en voiture. Pas un lieu qui soit épargné par l’écoute passionnée. De jour comme de nuit. Feuilletons, émissions quotidiennes, documentaires, créations sonores, les rendez-vous sont autant de trésors qui tissent son lien charnel avec la radio. Voici comment il raconte dans son journal d’auditeur l’une de ses plus belles pépites, intitulée « La gloire de mon père », tiens tiens…

L’été avec Pagnol, les portraits sensibles de Kriss la divine, le Pop Club de José Artur, les Nuits magnétiques d’Alain Veinstein, la Marche de l’histoire de Jean Lebrun, les documentaires sonores de Yann Paranthoën, les matinales de Philippe Caloni, Pollen de Jean-Louis Foulquier, tant de moments de grande et belle radio peuplent ce carnet d’écoute, rythmé par Dylan, les Who, Ferré ou Béranger. À le feuilleter et le savourer page après page, je me suis pris à imaginer que ce livre puisse se transformer un jour, qui sait, en véritable œuvre radiophonique.

60 ans au poste – Journal de bord d’un auditeur est publié aux Éditions L’Harmattan

Depuis juillet 2011 sur internet, Fañch Langoët a publié 2430 chroniques sur la radio : RadioFañch

Fañch, un amour d’écriveur calligraphe

Je sais. Je suis un veinard. Mon ami Fañch, flibustier de Bretagne, radiophile comme c’est pas permis, je l’ai vu en vrai s’adonner à son autre passion : l’écriture, la calligraphie. Il a dessiné devant moi, comme ça, tranquille, un soir, à sa table de bois. Et il a parlé. Comme dans la vie. Très bavard l’ami. Je me suis régalé de le voir et de l’écouter. Fañch est un artiste au cœur immense. Radical. Engagé. Drôlissime. Suis sûr qu’un peu de Marseille vit en lui. Beaucoup même. Pagnol n’est pas bien loin dans le sang de ce Breton fier et humble, façonné aux grandes marées et aux lumières des phares qui émerveillent et rassurent. Pour prolonger, écouter Fañch parler radio avec Léa Minod, dans la matinale culturelle de Vincent Josse sur France Musique. Son blog, Radio Fañch, c’est par ici.

Jacques Chancel, Fañch l’écoutait en faisant ses devoirs

Sous le choc, mon ami Fañch, hier matin, lorsque je lui téléphone. Jacques Chancel s’en est allé. La nouvelle est tombée. Il ne s’en remet pas, lui, l’amoureux fou de radio. Le passionné de ce tempo lent et profond sur lequel chemine la radio qu’il aime depuis l’enfance. Fañch happé depuis petit par toutes ces voix qui ont forgé de leur tessiture et de leur sens de l’écoute la grande histoire de la radio. Fañch admiratif de celles et ceux qui sav(ai)ent interviewer. Qui sav(ai)ent écouter l’autre, comme écouter  le silence. Pour prolonger cette interview, lire le billet consacré par Fañch à la disparition de Jacques Chacel sur son blog Radio Fañch.

https://soundcloud.com/thbaumg/jacques-chancel-et-le-pere-noel

Ce bonus, je l’ai déniché grâce à Thomas Baumgartner, producteur de l’Atelier du son sur France Culture, un face à face savoureux de Jacques Chancel avec le Père Noël. Radioscopie. France Inter. 1970.

Radio Fond de France, c’est quand vous voulez ! Longueur d’Ondes #6

Avec mon ami Fañch Langoët, l’un des modestes artisans du Festival Longueur d’Ondes à Brest – il anime la République des auditeurs – nous avons pris le temps la semaine passée d’aller nous poser face aux déferlantes de la Manche, à moins d’une demie-heure de Brest, et nous avons eu envie d’associer par la pensée Radio Fond de France au Festival de la radio et de l’écoute. De cette webradio du bout du monde sise au coeur des Alpes, dans la vallée de la Bréda, je vous ai déjà parlé ici début janvier. Radio Fond de France propose aussi une programmation musicale variée et clame son attachement aux gens et aux sons de la montagne, à l’image de Céline, l’une de ses actrices.

Radio Fond de France, pas besoin de skis ou de remonte-pente pour s’y rendre… c’est par là.