Trois fois clic clac et puis revient (19) Nos petites lâchetés…

Redescendre sur terre. Revoir avec la nausée les violentes images de la répression des manifestants massés autour de l’Assemblée Nationale ce mardi, venus dénoncer le projet de loi de sécurité globale examinée par les députés. Relire Matin Brun, le livre de Franck Pavloff. Méditer sur nos petites lâchetés et nos renoncements… Remettre une bûche dans le poêle…

Extrait : « Ce matin, Radio brune a confirmé la nouvelle. Charlie fait sûrement partie des cinq cents personnes qui ont été arrêtées. Ce n’est pas parce qu’on aurait acheté récemment un animal brun qu’on aurait changé de mentalité, ils ont dit. « Avoir eu un chien ou un chat non conforme, à quelque époque que ce soit, est un délit. » Le speaker a même ajouté : « Injure à l’État national. » Et j’ai bien noté la suite. Même si on n’a pas eu personnellement un chien ou un chat non conforme, mais que quelqu’un de sa famille, un père, un frère, une cousine par exemple, en a possédé un, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, on risque soi-même de graves ennuis. Je ne sais pas où ils ont amené Charlie. Là, ils exagèrent. C’est de la folie. Et moi qui me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun. Bien sûr, s’ils cherchent avant, ils n’ont pas fini d’en arrêter, des proprios de chats et de chiens. »

Prélude de la Suite 4 pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach – Mischa Maisky

Contribution #17 J’accueille aujourd’hui la photo et le texte adressés par Josie depuis Pau, où d’ailleurs a eu lieu ce mardi-soir un rassemblement de protestation contre la loi de sécurité globale. Gratitude.

photojosie

Belle initiative à Pau. Les professionnels de la culture veulent dénoncer leur détresse. Et pourtant, permettre l’accès la culture est un important facteur à l’intégration sociale. Un très grand sentiment d’injustice pour eux et pour nous tous. L’art et la culture font du bien. L’échappée dans l’imaginaire et la sensibilité qu’ils procurent permettent à nombre d’entre nous de garder le cap sur l’espoir en ces temps difficiles. Il est donc légitime de nous demander si la culture et ses publics reçoivent tout le soutien qu’ils méritent de la part de nos gouvernants et de chacun d’entre nous à l’heure actuelle. Messieurs du gouvernement, revoyez votre copie !

Ce chien s’appelle Adolf

Je dois être perturbé depuis quelques jours. Je ne l’ai pas dit à mes enfants qui m’accompagnaient lors de la promenade hier après-midi. Les aboiements prolongés de ce chien, très énervé dans le jardin de ses maîtres en contrebas, m’ont renvoyé aux éructations d’Adolf Hitler, notamment lors de son tout premier discours comme Chancelier du Reich, le 10 février 1933. Ce chien nous a un peu fait peur, mais bon… J’ai beau savoir que l’Histoire ne se répète jamais, je redoute le retour en force des tenants de l’inhumanité. Et pas seulement à l’occasion d’attentats. Je ne crains pas les fascistes mais j’aimerais bien que nous puissions durablement nous promener en paix, ensemble, sur les chemins de notre choix, où enfin les chiens en tous genres cesseraient de faire peur aux enfants. Comme aux grands. Et puis, dites-moi, les mots de ce discours, ça ne vous évoque rien qui pourrait ressembler à l’actualité ?…

« … et maintenant les rangs des chômeurs commencent à enfler.Un, deux, trois millions, quatre millions, cinq millions, six millions, sept millions, aujourd’hui c’est peut-être sept ou huit millions… Pour combien de temps encore ? C’est pourquoi je suis aujourd’hui convaincu qu’il nous faut agir maintenant avant qu’il ne soir trop tard. Par conséquent, j’ai décidé, le 30 janvier, avec le soutien de mon parti qui commença avec sept militants et qui est à ce jour fort de douze millions de membres, de sauver la nation et la mère-patrie… «