Au Moment Librairie, la fête et l’espoir que revienne vite le temps de l’essentiel pour tous

Je passe les saluer et bavarder avec eux presque chaque jour, les deux libraires du Moment Librairie. Hier après-midi, j’ai profité d’aller chercher une commande – photo ci-dessus – pour fêter avec Laure et Olivier deux anniversaires : les deux ans de leur ouverture en plein cœur de Salies et les 40 ans de la loi Lang sur le prix unique du livre. Comme les nombreux clients de passage, j’ai reçu en cadeau un livre rappelant cet anniversaire, accompagné d’une rose, histoire de fêter en beauté la Librairie indépendante. Avec la pandémie, tout comme tous leurs collègues partout, ils ont dû sacrément résister. D’abord, ils se sont fait du souci lorsqu’ils furent contraints fermer boutique. Mais ils n’ont jamais cessé d’y croire et ils se sont relevés, en travaillant beaucoup – pour gagner peu – grâce aussi à la solidarité qui s’est manifestée autour de leur librairie. C’est peu de dire qu’ils respirent mieux depuis que leur secteur est à nouveau labellisé essentiel.

Rencontre croisée avec Laure et Olivier, soulagés, heureux mais pas amnésiques. Tous deux sont impatients de voir toutes les actrices et tous les acteurs du monde la Culture ainsi que tous les commerçants, sans exception, retrouver le chemin du respect et de la liberté.

 

 

Mon premier Premier Mai à Paris

premiermai

Premier Premier Mai de ma vie à Paris
pas pu m’empêcher de lancer ma mémoire vers Marseille alors que l’air se chargeait de nuages toxiques là-bas en tête de cortège
en cheminant vers la Place d’Italie
ne savais ne savions rien encore de ces relents puants, fascisants
rien de cette violence sourde en train de blesser le Paris des travailleurs, d’humilier le Paris des luttes et de la fête, de mettre en colère Paris du Front Populaire et de la Libération

Premier Premier Mai de ma vie à Paris
parmi frères et sœurs à l’accent pointu avancer en souriant à la chaleur de mai
en me souvenant que minot c’était sur les épaules de mon père que je défilais entre les Réformés et la Joliette
il y avait des drapeaux rouges des faucilles et des marteaux dessus jaunes d’or
des calicots blancs avec slogans clairs Paix au Vietnam, Liberté pour Angela Davis
je me souviens des banderoles aux lettres rouges sang des cheminots, des postiers, des travailleurs de la réparation navale avec leurs Bleus de Chine
les adultes chantaient l’Internationale
l’ambiance était joyeuse légère
en descendant Canebière des gens applaudissaient ou nous rejoignaient ou se mêlaient au défilé en chantant
ça me plaisait de lever le poing les doigts bien serrés
quelques agents de police nous dévisageaient sous leurs képis blancs
ils transpiraient certains baillaient en regardant leur montre

parvenu sur le Vieux-Port le cortège ralentissait on regardait la mer scintiller et les mats des voiliers se dandiner
Rue de la République je me souviens de l’ombre soudain dans le cou et des slogans qui résonnaient plus fort
je voulais marcher moi aussi me dégourdir les jambes
mon père me faisait descendre maman me prenait par la main
vus d’en bas les drapeaux rouges caressaient le ciel
ça sentait l’iode le poisson mort la mer l’urine et un peu les poubelles aussi
elle me semblait lointaine la place de la Joliette là où le cortège se dispersait
en face des bateaux qui attendaient de reprendre la mer pour Bastia ou Alger
chaque fois j’avais envie d’embarquer moi aussi
et je pensais à mon grand-père corse qui avait passé sa vie à naviguer
à ses Premiers Mai à lui travailleur de la mer parmi les travailleurs sur la terre
et puis il fallait rentrer repartir vers l’autre côté du Vieux-Port retourner au quartier remiser les drapeaux
le visage brûlant de soleil

Premier Premier Mai de ma vie à Paris
ce souvenir d’enfance m’a accompagné hier de Montparnasse jusqu’au carrefour où j’ai rebroussé chemin étouffant soudain dans ce cortège géant bruyant bon enfant ce cortège rempli de colère et de chants et de slogans tonitruants
colère à chaque coin de rue barrée
toutes sans exception
par les hommes bleus géants casqués armés boucliers matraques grenades lacrymogènes LBD
pris dans une nasse géante avons avancé dans l’autre sens alors que circulaient tout à coup sur nos smartphones les images violentes de la répression sauvage en tête de cortège le sang les blessés
les plans affolés sur ce déferlement de coups d’assauts de poursuites de baston de gazages de pavés lancés de cris et de colère mêlés

Premier Premier Mai de ma vie à Paris
ne serai pas allé jusqu’à la Place d’Italie
de retour à l’abri découvrir avec dégoût le mensonge d’État
honteux méprisable haïssable
reconnaître l’odeur affreuse de ces mots dans ma bouche
en détester la râpeuse texture
maudire chacune de leurs consonnes
les recracher avec dégoût
en reconnaître pourtant le poids de colère et de révolte
prendre pitié pour les blessés les cabossés les défigurés les menottés les humiliés
puis repartir les yeux clos vers la lumière joyeuse de mes défilés d’enfance.

Ma première Tamborrada #2

À la demande générale des quelques lectrices et lecteurs de ce CarnetDeMarseille 🙂 , restons encore un peu à Donostia, auprès des habitants de la ville, actrices et acteurs de la Tamborrada 2017.

Deux habitants de Donostia San Sebastián racontent l’importance que revêt pour eux la Tamborrada. Interview en espagnol. La traduction vient juste après le son.

Et voici la traduction :

« C’est beaucoup d’émotion, dans la ville, célébrer une époque de cette ville, transmettre ce souvenir au peuple, se souvenir un temps passé;
– c’est enraciné profondément à San Sebastián ?
oui, profondément, avec beaucoup de sentiment, d’émotion;
– pareil chez la jeunesse ?
oui, c’est quelque chose qui se transmet de génération en génération, c’est émouvant.
merci beaucoup »

« C’est une émotion, une tradition, c’est le jour le plus important de l’année
– vous avez ça dans le sang ?
oh, oui, jusqu’à la mort. »

Allez, quelques douceurs pour se quitter en beauté

img_1867

img_1868

img_1870

Ma première Tamborrada #1

img_1765
vendredi 20 janvier
la tête et le cœur en quête de fête
à l’heure où de l’autre côté de l’océan
l’affreux Donald
osait poser sa main sur la Bible
alors ai franchi la Bidasoa dans l’Euskotren

img_1939
puis ai promené mon enregistreur
dans les rues de Donostia San Sebastián
marché de la Concha sublime

img_1799
jusqu’au vieux quartier
et la Plaza de la Constitución
où depuis 1836 débute et s’achève la Tamborrada
la fête annuelle des gens d’ici
pour célébrer Saint-Sébastien le patron de la cité guipozcoane

img_1786

img_1842

img_1890

Pour en savoir plus sur cette fête, c’est par ici et par ici et aussi par ici .

Game over

img_0925

À peine évanouis les rires de la fête
rencontrer le chagrin des jouets délaissés
dérisoires cadeaux
fugaces embrassades
rêves trop vite éteints
ici enfants gâtés
là-bas abandonnés
ce monde est à pleurer

Au pied du sapin

Puisque c’est aujourd’hui Noël, j’ai décidé de vous gâter et de poster deux cadeaux au pied de votre sapin. D’abord, ce document d’ArteRadio qui parle de paix en arabe et en hébreu. Deux langues cousines que l’association « Parler en paix propose d’apprendre ensemble.

La langue japonaise est aussi une découverte sonore étonnante. Aucune piste qui mène à un quelconque sens si l’on ne l’a pas étudiée. Lorsque je l’écoute, je suis privé de tout point de repère, alors, je m’y perds et je suis fasciné. Comme par exemple par cette promenade à Beppu, une ville thermale du Japon. Le document est titré Hadaka.

Si l’apprentissage du japonais vous tente, c’est ici.

 

Joyeux anniversaire Marius !

Aujourd’hui, mon fils Marius a fêté ses 10 ans. Nous avons célébré ce bel anniversaire en famille. Ce fut joyeux et émouvant. Je crois bien que cela lui a beaucoup plu…

[soundcloud url= »http://api.soundcloud.com/tracks/113076489″ params= » » width= » 100% » height= »166″ iframe= »true » /]

Los Bombanceros

Los Bombanceros, c’est le nom de l’une des bandas qui ont animé la Fête du sel ce week-end à Salies de Béarn. Originaires de Peyrehorade dans les Landes voisines, les jeunes musiciens qui la composent prennnent visiblement beaucoup de plaisir à nous régaler de quelques airs populaires espagnols – pasodobles, fandangos – et parfois mexicains, comme cette ranchera, La Jalisco.

[soundcloud url= »http://api.soundcloud.com/tracks/110950472″ params= » » width= » 100% » height= »166″ iframe= »true » /]

Los Bombanceros sur le net

La banda du Corso

Un parfum de lavande et de sud-ouest sur le boulevard Gassendi à Digne-les-Bains, où s’ouvre ce week-end le 67ème Corso de la lavande
[soundcloud url= »http://api.soundcloud.com/tracks/103888862″ params= » » width= » 100% » height= »166″ iframe= »true » /]
Le programme du Corso 2013