La voix de Mumia Abu-Jamal / La voix de Keith Richards / Playing for change

Quelle force, quelle sérénité et quelle dignité chez Mumia Abu-Jamal ! Voilà un homme qui a passé plus de la moitié de sa vie en prison et de nombreuses années dans les couloirs de la mort. Accusé du meurtre d’un policier blanc en 1981, il a été condamné à mort puis à la réclusion à perpétuité. Ce militant des Black Panthers continue de ne pas être indifférent à la marche du monde tout en clamant son innocence depuis la prison de Mahanoy, à 3 heures de route de Philadelphie. L’interview est signée Nadine Epstain, journaliste à France Culture. Bravo à elle. Plus d’info sur les conditions dans lesquelles elle a réalisé ce scoop, c’est par ici. Le site du Collectif français pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Le site de la Coalition mondiale contre la peine de mort, c’est par là.

Pour accompagner Mumia, la voix de Keith Richards Playing For Change. Découvert cette vidéo avant-hier. 8 minutes 40 de plaisir à partager. Urgent que ça change pour la panthère noire injustement enfermée dans sa cage. Praying for change… Don’t give up the fight. Pour prolonger l’écoute, lire ces Conversations de François Bon avec Keith Richards. Ces mots sont pour Mumia : « L’espoir est ce que tu sculptes de ton poing quand tu chantes. »

L’eau donne le tempo

Surpris par la pluie nous avons été hier-soir. Une de ces pluies qui ravive les souvenirs d’hiver mais dont le tempo sur la terrasse donne envie de battre la mesure d’une danse enfantine. Me suis souvenu alors de l’étonnant moment de radio proposé fin janvier par Thomas Baumgartner dans son Atelier de la création sur France Culture. Il recevait ce jour-là le pianiste Andy Emler et son Steinway. Écoutez. Magique.

L’intégralité de l’émission s’écoute par ici.

Algériens de Marseille : y’a pas le choix ! Ce sera Bouteflika ou coup d’Etat…

Toutes et tous sont désabusés. Samedi-dernier à Marseille, c’est donc du bout des doigts qu’ils ont voté Bouteflika. Sans illusions. Un vote par défaut. Toutes et tous minés par la peur du retour des années noires dans leur pays. Alors que les Algériens de là-bas votent ce jeudi, mon ami Yassine Bouzar propose cet après-midi sur France Culture un documentaire réalisé par Rafik Zenine consacré à cette jeunesse algérienne héritière des « 50 ans de farce » que vient de vivre l’Algérie. Le titre est évocateur : « Algérie, rire sur ordonnance ». En voici un extrait.

https://soundcloud.com/yassinebouzar/extrait-du-documentaire-alg

L’intégral du documentaire est à découvrir cet après-midi à 17 heures dans l’émission Sur les Docks.

 

Le chant mystérieux des grenouilles et des crapauds dans mon quartier

Derrière ce portail rouillé au détour d’une rue de mon quartier, il y a un jardin. Au fond de ce jardin, sans doute une mare ou bien un bassin où la nuit, grenouilles et crapauds s’en donnent à coeur joie. Mystérieux chant que le chant de ces batraciens. Tout aussi mystérieux que les sons donnés à entendre hier par l’artiste sonore Thomas Tilly, invité de Thomas Baumgartner dans l’Atelier de la création sur France Culture.

François Angelier : Interviewer James Ellroy est un vrai sport de combat

Au Festival Quais du Polar ce week-end à Lyon, j’ai assisté à un passionnant moment de radio. James Ellroy face à François Angelier. Le boss du roman noir américain interviewé par le subtil producteur de Mauvais genres, l’émission du samedi soir sur France Culture, dédiée aux « polars, mangas, comics, et autre littérature érotique et fantastique ». Il a finement mené sa barque le journaliste, entraîné sur les flots tumultueux et sulfureux où navigue le romancier américain, entre passion pour Beethoven, amour de Los Angeles sa ville natale, et foi inébranlable en la supériorité de son Amérique. Angelier a pris plaisir – et nous aussi – à faire émerger la parole du romancier, toujours aux aguets, pas trop cabotin, très nationaliste et conservateur, un peu barré par moments et fasciné depuis toujours par le langage de la presse à scandale.

L’émission enregistrée à Lyon sera diffusée au mois de mai prochain sur France Culture. La page de l’émission, c’est par ici.

James Ellroy est aussi sur Wikipédia.

Extorsion

Extorsion, son dernier roman vient d’être publié chez Rivages.

Le feuilleton Dylan de François Bon #1

Un enchantement. Comme un cadeau surgi de l’enfance. Bob Dylan suivi pas à pas dans cette Amérique des années 40, depuis Hibbing et ses mines de fer jusqu’à New York et ses promesses. Robert Allen Zimmerman accompagné avec gourmandise par l’écrivain François Bon. Cette merveille de biographie sonore, j’en ai savouré le premier volet comme l’on se laisse aller à déguster un gros gâteau à la crème, avec plein de pépites dedans. La voix de Bob. Les textes de Bob. Les mélodies de Bob et de ceux qui furent à la source de son formidable appétit de devenir artiste, de raconter le monde. Son monde de fils d’immigrés juif dont les parents fuirent les pogroms pour le Minnesota au début du siècle passé. Le passé. Notre passé commun. Comment pousser les bords du monde m’a plongé tout entier dans le  souvenir de ces vinyls de Dylan achetés par mon père pacifiste. J’étais un tout jeune ado marseillais qui grandissait dans l’abhorration de la guerre. De toutes les guerres et donc de la guerre du Vietnam que Dylan dénonçait avec cette vigueur, cette radicalité qui nous saisissait, nous soudait aux côtés des ces Américains-là. Ce feuilleton, je l’ai découvert hier sur le tiers livre, le site que fait vivre François Bon depuis 1997. 15 épisodes il comporte – je vais de ce pas en découvrir le second épisode – ainsi qu’un dossier Bob Dylan. Il fut à l’origine diffusé sur France Culture en 2007. Puis rediffusé en 2011. Si vous vous autorisez à être gourmand comme moi, vous dénicherez dans ce tiers livre – le Tiers État, ça vous parle à vous aussi ? – d’autres feuilletons et bien d’autres nourritures – littéraires notamment – qui font du bien à l’âme, ce qui ne se refuse pas en ce début de printemps pourri par l’abstention et par les aboiements de ces « assassins d’aube » auquel Aimé Césaire nous dit qu' »il n’est pas question de livrer le monde. »

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François Bon est également l’auteur de cette biographie chez Albin Michel.

Van Gogh et Artaud à la radio

Extrait de La Dispute, hier-soir sur France Culture, de 21H à 22H. J’ai adoré la fougue et la passion qui portaient le propos de Corinne Rondeau. Elle évoquait Vincent Van Gogh et Antonin Artaud réunis dans une exposition au Musée d’Orsay à Paris, à partir du texte Van Gogh le suicidé de la société, qu’Artaud écrivit en 1947 et autour d’une quarantaine de tableaux de celui dont Artaud disait qu’il était « le plus peintre de tous les peintres« . L’intégralité de l’émission proposée par Arnaud Laporte, c’est par ici.

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La nuit étoilée (1889)

456px-Van_Gogh_-_Selbstbildnis_mit_verbundenem_OhrAutoportrait à l’oreille coupée (1889)

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Vincent Van Gogh japoniste.

Hélène Hazéra chante Marseille et Foulquier Longueur d’Ondes #4

Bonheur d’une rencontre impromptue avec Hélène Hazéra la semaine passée à Brest, au Festival de la radio et de l’écoute Longueur d’Ondes. Productrice et animatrice de l’émission Chanson Boum sur France Culture, journaliste à Libération de 1978 à 2000, cette femme pétille et partage son amour de la chanson francophone qui sonne aux quatre coins du monde. Mille et mille anecdotes à raconter. Mille et mille souvenirs à confier. Parmi eux, son amitié avec Jean-Louis Foulquier, qui l’accueillit à la radio.

Chanson Boum, le magazine éclectique dédié à la chanson francophone internationale, c’est par ici.

BONUS : Hélène Hazéra est tellement gentille qu’elle s’est prêtée à l’enregistrement d’une bulle sonore Bobler, le média social vocal

La radio en surround au cinéma Longueur d’Ondes #1

S’installer dans une salle de cinéma et participer à une séance d’écoute de la radio en surround. J’ai vécu ce moment inédit hier-soir, proposé par le Festival Longueur d’Ondes à Brest. Plus de 70 personnes avaient fait le même choix, attirées comme moi par la découverte d’une écoute collective singulière. Le documentaire qui a été projeté dans le noir –  Lyon-Saint-Étienne / Regarder aux vitres du train – nous a été proposé avec une réalisation multicanal. Du coup, le son était spatialisé et nous nous sommes retrouvés comme embarqués à bord du train, aux côtés des passagers, nous avons partagé leurs pensées en même temps que nous avons regardé avec eux le paysage défilant sous leurs yeux comme dans un long et beau travelling. Extrait

Après la projection, je me suis retrouvé dans l’ambiance des cinéclubs d’autrefois. J’ai apprécié ce radioclub animé par Hervé Déjardin, passionnant ingénieur du son à Radio France, très enthousiaste et hyper-pointu sur son métier comme sur les projets que sa maison met en oeuvre pour développer le son multicanal et binaural. J’ai appris que bientôt, Radio France offrirait une écoute au casque personnalisée de ses programmes, adaptée aux particularités singulières de chacun, notamment de son appareil auditif.

Lyon-Saint-Étienne / Regarder aux vitres du train est un documentaire réalisé par Laure Bollinger et Véronique Lamendour. C’est une coproduction L’Atelier de la création (France Culture) et NouvOson. L’intégralité de l’oeuvre est en ligne sur le site de NouvOson et c’est par ici.

 

 

La voix de Raymond Depardon

J’ai toujours aimé écouter Raymond Depardon, photojournaliste et cinéaste aussi humble que renommé, parler de son art. De ses voyages. De ses rencontres et de son rapport à ses « sujets ». J’avoue être sous le charme de sa voix – dont je ne sais définir le timbre – et de son léger accent bourguignon. Sans doute parce qu’ils s’accordent à la douceur et à la simplicité qui émanent de nombre de ses photos. Je pense notamment à ces paysans, qu’il a filmés aussi. Raymond Depardon s’est raconté il y a quelque jours à Michel Ciment sur France Culture, dans l’émission Projection privée. Extrait.

Jusqu’au 10 février, le Grand Palais à Paris lui consacre une exposition, intitulée Raymond Depardon, un moment si doux.

Pour écouter l’émission entière, c’est ici :