Souviens-toi de la Retirada

retirada-leperthusLa Retirada
mes amis espagnols m’en parlent souvent
un demi-million d’hommes, de femmes et d’enfants qui fuient les franquistes
et qui rejoignent la France
en à peine quinze jours
fin janvier 1939
mes amis de Valence n’oublient pas
ce qui fut le plus grand exode du XXème siècle en Europe occidentale
après la terrible bataille de l’Ebre
ses 100.000 morts
et son ¡ Ay Carmela !

ai revisité cette mémoire vive hier
grâce à Julie Gacon
et son émission Sur la route… de la Retirada

un très fort moment de radio sur France Culture

aycarmela

Photo de ©Manuel Moros

Ay Carmela en paroles

El Ejército del Ebro
Rumba la rumba la rum bam bam!
Una noche el río pasó,
¡ Ay, Carmela !, ¡ ay, Carmela !.

Y a las tropas invasoras
Rumba la rumba la rum bam bam !
Buena paliza les dió,
¡ Ay, Carmela !, ¡ ay, Carmela !.

El furor de los traidores
Rumba la rumba la rum bam bam !
Lo descarga su aviación,
¡ Ay, Carmela !, ¡ ay, Carmela !.

Pero nada pueden bombas
Rumba la rumba la rum bam bam !
Donde sobra corazón,
¡ Ay, Carmela !, ¡ ay, Carmela !.

Contrataques muy rabiosos
Rumba la rumba la rum bam bam !
Deberemos resistir,
¡ Ay, Carmela !, ¡ ay, Carmela !.

Pero igual que combatimos
Rumba la rumba la rum bam bam !
Prometemos resistir,
¡ Ay, Carmela !, ¡ ay, Carmela !.

 

 

 

La voix de Lluis Llach

J’ai réécouté Lluis Llach l’autre soir à la radio, dans l’émission « Jusqu’à la lune et retour » d’Aline Pailler. J’ai monté le son, ralenti mon allure et j’ai ressenti une telle émotion que j’ai eu envie de partager ce moment de poésie et de tendresse. La langue catalane. Langue cousine. Lllach défendit la culture catalane avec une telle vigueur sous le franquisme qu’il dût s’exiler. Pendant 5 ans. De 1971 à 1976. La douleur de cet exil teinte la chanson  » Laura  » dont voici un extrait
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Quelques années après son retour dans son pays, Lluis Llach donna un concert devenu mythique au Camp Nou de Barcelone. Le stade monumental du grand Barça. Devant 100.000 personnes.
* Le site officiel de Lluis Llach
Merci à Aline Pailler pour ses belles émissions sur France Culture et pour ce moment de grâce.
Laura
Avui que et puc fer una cançó / Puisque aujourd’hui je peux t’écrire une chanson,
recordo quan vas arribar / je me souviens quand tu es arrivée,
amb el misteri dels senzills, / pleine du mystère des humbles,
els ulls inquiets, el cor altiu. / les yeux inquiets, le corps altier.
Amb la rialla dels teus dits / Et avec le sourire de tes doigts
vares omplir els meus acords / tu as rempli mes accords
Amb cada nota del teu nome,  / de chaque note de ton nom
Laura.

M’és tan difícil recordar / Il m’est difficile d’évoquer
quants escenaris han sentit / tous les lieux qui ont connu
la nostra angoixa per l’avui, / notre angoisse pour le présent,
la nostra joia pel demà. / notre joie pour l’avenir.

I a casa enmig dels meus companys / Chez nous, au milieu de tant de compagnons
o a un trist exili mar enllà / ou dans un triste exil au-delà des mers,
mai no ha mancat el teu alè, / jamais ton souffle n’a manqué,
Laura.

I si l’atzar et porta lluny / Et si le hasard t’emporte au loin,
que els déus et guardin el camí, / que les dieux veillent sur ton chemin,
que t’acompanyin els ocells, / que les oiseaux te fassent compagnie,
que t’acaronin els estels. / que les étoiles te bercent.

I en un racó d’aquesta veu, / Et dans un coin de cette voix,

mentre la pugui fer sentir / tant que je pourrais la faire entendre,
hi haurà amagat sempre el teu so, / le son en sera toujours caché
Laura.