Stabat Mater sous l’orage

Pas arrêté de pleuvoir ce lundi. À peine mis le nez dehors pour aller chercher le pain. Sinon, ai écouté la pluie taper sur les tuiles, retrouvé le Saleys bourdonnant et me suis passé et repassé le Stabat Mater sous l’orage du compositeur estonien Arvo Pärt. Je ne sais pourquoi j’ai songé à ce Fuji sous l’orage, précisément L’orage sous le sommet de la montagne, l’une des Trente-six vues du mont Fuji du grand maître Hokusai. Et puis j’ai fait une découverte, le Salve Regina du même Arvo Pärt.
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En écoutant ces merveilles, ai pensé qu’elles étaient un beau prolongement de mon billet sonore d’hier. Me suis dit aussi que Maman aurait aimé ces voix et cette musique posées au bord du monde et au pied du majestueux Fuji, la montagne sacrée de mes amis japonais.

Livres de ma vie / Hokusai / Les trente-six vues du Mont Fuji #2

TANAA

Hokusai aimait représenter la nature ainsi que la vie quotidienne des gens du peuple, comme les artisans, les paysans, les pêcheurs. Sur l’estampe La rivière Tama dans la province de Musahi, ils sont à l’honneur, au pied du Mont Fuji, au bord de la rivière, comme sur le cours d’eau. Hokusai en rend le mouvement par des lignes ondulées, bleu sombre. Ces vagues légères contrastent avec l’immobilité du décor tout autour. Le Fuji trône, serein et tranquille en toile de fond, au dessus de la brume qui le sépare des eaux mouvantes. J’adore ce tableau qui évoque l’harmonie entre l’homme et la nature. Une harmonie dont la quête – ou la recherche – sont palpables au Japon, comme d’ailleurs en Chine, lorsque l’on regarde vivre les gens.

Livres de ma vie / Hokusai / Les trente-six vues du Mont Fuji #1

Hokusai

Est entré dans ma vie depuis à peine un peu plus d’un an, ce livre. Depuis que j’ai survolé le Fuji à mon retour de Kamaishi, en mai 2013. Fasciné par ce mont mythique je suis. Pas autant que les Japonais qui le grimpent en pélerinage mais bouleversé par sa grandeur, sa paix, sa forme, le cadeau qu’il fait au ciel. Les trente-six vues du Mont Fuji, par Jocelyn Bouquillard, est toujours à portée de main et de regard chez moi. Hokusai se disait « fou de dessin ». Peintre du dix-huitième siècle, il est pour moi inscrit dans l’éternité.

«  LE FOUZI-YAMA, la Montagne sacrée, asile des légendes mystérieuses et des antiques rêveries naturalistes, se dresse dans la fraîcheur des matins bleus et dans l’or du soir. L’air et ses mirages entourent comme de molles écharpes les neiges de son pic, ses flancs de rocher et les forêts de pins qui dévalent les pentes. (…) L’art japonais n’a jamais été traversé par une méditation plus large; jamais ses peintres ne se sont approchés de la nature avec autant de gravité. »

Henri Focillon, Hokusai 1914

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