Retour fugace au nid Maritima

Maritima. Je vous ai mis un oiseau pour l’illustrer parce que c’est depuis ce nid-là, dans les locaux d’une petite école transformée en radio, quai Lucien Toulmond à Martigues, que tout a démarré il y a près de quarante ans. Tout = mon parcours – j’abhorre le mot « carrière » – de journaliste. C’était au temps de la liberté des ondes et des premières fréquences sur la bande FM.

Maritima, une radio libre. Ma fréquence à moi : deux après-midis par semaine pour commencer. Je venais donner la main à la petite équipe. M’imprégner, copier, oser. M’essayer au reportage. Faire mon grand curieux micro en main et magnéto à bandes en bandoulière. Assouvir mon appétit d’écoute, de tchatche et d’interview. M’initier au montage. Apprendre à choisir. Mesurer la difficulté d’éliminer. Plus tard, parler au micro, présenter les flashes d’info puis les journaux. Une émission dédiée à la généalogie aussi. Confiance totale de celles et ceux dont j’allais devenir le collègue un an plus tard. Exigence avec un grand E de mon ami Gabriel Natta – il est comme un grand frère – qui m’écoutait patiemment depuis son studio à lui : Radio Monte-Carlo, s’il vous plaît, sur la Canebière à Marseille. Toujours à l’agachon, Gaby ne manquait pas une seconde de mon travail et me proposait un retour critique. J’ai tellement appris et progressé depuis ce nid avec lui et les autres. Je me suis tellement régalé.

De Maritima je me suis envolé un jour vers d’autres radios mais je n’oublie rien de rien. Trop beau, trop précieux. Irremplaçable. Alors, quand depuis ses studios marseillais *, Laurent Coureau m’a appelé l’autre jour et proposé de venir parler de mon dernier livre « Gens de Bauduen » dans son Grand Réveil, vous imaginez bien que je n’ai pas pu résister.

J’aime souvent lancer « Aïoli ! » à mes amies et amis de Marseille comme d’ailleurs, comme un clin d’œil pour témoigner mon affection. Je l’adresse aussi à toutes celles et tous ceux qui ont fait Maritima et qui la fabriquent aujourd’hui avec passion.

En ajoutant, bien sûr, « Vive la radio ! »

*Maritima à Marseille s’écoute sur 107.2 FM

El concurso de pesca

De Valencia où elle a passé récemment quelques jours de vacances, Mathilde – jeune diplômée en communication publique et politique – m’a envoyé cette interview réalisée à même la plage. Javier s’est prêté au jeu avec gentillesse. Bravo à l’intervieweuse. J’espère que sa curiosité et son empathie l’inciteront à s’adonner aussi souvent que possible à l’exercice singulier de l’interview. En espagnol et en français.

Voici la traduction de cet échange.

« Oui, aujourd’hui a lieu un concours de pêche qui compte pour le classement annuel du club. Nous nous préparons car le concours commence à 18h et se termine à 1h00. A voir si nous arrivons à attraper des poissons…

 Le gagnant est qualifié pour une compétition de niveau régional ou national ?

Non, ce concours est provincial. Il existe bien d’autres concours qui sont départementaux, ou d’autres niveaux, mais celui-ci est local.

 C’est la première fois que ce concours a lieu ?

Non, en janvier il y en a eu un, en février également. Il y en a un chaque mois.

 Et il se déroule à chaque fois sur cette plage ?

Non. Nous en avons déjà fait à Valencia, à Peñíscola, à Castellon ainsi que dans d’autres villes.

 Pour gagner, il faut pêcher le poisson le plus imposant ou le plus grand nombre de poissons ?

C’est au poids. Que l’on en pêche un ou plusieurs, c’est la même chose. La personne qui obtient la quantité la plus importante gagne.

 As tu déjà gagné ?

Quelques fois oui.

Génial ! Espérons que tu gagnes aujourd’hui.

Bonne chance ! »

Un paseo por la Concha #2

En descendant vers le sable depuis la large promenade de la Concha, j’ai d’abord croisé deux baigneuses qui se rhabillaient et une famille de Péruviens avec chien. Et puis j’ai aperçu la silhouette d’un homme qui semblait chercher quelque chose dans le sable, casque sur les oreilles, détecteur de métaux et petite pelle à la main. Je me suis approché et la discussion s’est engagée avec Alberto Pardo Elizalde, 45 ans.

Pour traduire cet échange avec Alberto, je n’ai pas souhaité superposer ma voix à la sienne. Mon désir est que vous puissiez – tout comme moi – apprécier toute la saveur de la langue espagnole. La traduction, la voici :

– Que cherchez-vous ?

– Je cherche des pièces de monnaie sur la plage.
– Des pièces ? Combien ?
– Ce qui vient, ce que je trouve. Des euros surtout. Ces derniers temps, je viens souvent ici car je suis au chômage.
Ce qui se passe aujourd’hui en Espagne, c’est que nous sommes revenus au franquisme. Au pouvoir aujourd’hui, il y a les mêmes qui nous gouvernaient il y a 100 ans. C’est le retour du franquisme. Nous nous retrouvons dans les mêmes conditions.
Depuis 40 ans, ils nous volent. Ils ont liquidé les fondations de l’Etat. La fraude fiscale dépasse les plus de 80.000 millions d’euros par an et pendant ce temps, ils s’attaquent aux emplois, aux retraites, aux médicaments, à la santé, à l’éducation.
– Quelle solution pour que ça change ?
– La seule, c’est l’indépendance du Pays Basque et de la Catalogne. Que peut-on espérer d’un pays dans lequel il n’y a eu aucune enquête sur le demi-million de morts du franquisme ? Les responsables ont été protégés par tous les gouvernants du Partido Popular (PP).
Imaginez un pays comme l’Allemagne avec un gouvernement qui aurait protégé tous les criminels nazis ? Sans les condamner ni les juger ni les mettre en prison… C’est ce qu’il se passe chez nous.
– Rien n’a changé en Espagne ?
– Non, rien n’a changé. Il y a même des gens qui disent que c’est pire que sous Franco. Parce qu’à l’époque, il y avait UN Franco et aujourd’hui, plein de Franco.
Avant, les gens étaient pauvres. Ils n’avaient pas d’argent. Aujourd’hui, non seulement nous sommes pauvres, mais on nous saigne avec tous ces impôts.

L’interview exclusive de Robison Crusoé

Figurez-vous que ma fille Zoé a des talents de journaliste ! Son métier de collégienne l’a conduite jusqu’à Speranza, l’île du Pacifique où vit Robinson Crusoé. Voici, en exclusivité pour Blanqui FM, l’interview du héros inventé par Daniel Defoë.

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Blanqui FM – du nom de son collège – est une radio inventée par Zoé  et sa camarade Laurène lors d’un contrôle oral de français, après l’étude du livre de Michel Tournier, Vendredi ou la vie sauvage. Dans le rôle de Robinson Crusoé, Laurène. Félicitations à l’actrice comme à la journaliste !

MusikPlease prend soin de nos oreilles

MusikPlease.com est un Webzine musical du tonnerre, fondé en 2006 par Pierre Fosco, une jeune vieille connaissance. DJ, pauvcasteur, arrangeur, fouineur jamais rassasié, il anime avec brio une équipe de passionnés de musiques actuelles, curieux de tous les styles, de tous les genres : hip hop, rap, funk, reggae, rock, house, bref une palette colorée et variée. Une mescle abondante et vivante. Cette semaine, MusikPlease.com affiche une longue interview d’IAM. Guilhaume Zorba et Los Loseou ont rencontré les papas du rap*** à la Fiesta des Suds fin octobre. Premier extrait : le sampling, l’échantillonnage cher au groupe marseillais.
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J’avoue me régaler en écoutant IAM. Sans doute parce qu’ils respirent comme moi depuis qu’ils sont minots l’air de Marseille, parce qu’ils parlent de cette ville-là et des gens qui la font. Et puis aussi parce que je trouve leurs textes d’une grande force et souvent très poétiques aussi. En écoutant Akhenaton et sa bande sur MusikPlease, j’ai même découvert que certains de leurs textes étaient étudiés à l’école.
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Le 18 novembre sort le dernier opus d’IAM. Le titre : IAM. Je l’ai pré-commandé. J’imagine que Pierre Fosco et son équipe languissent tout autant que moi de découvrir l’album. A moins qu’ils l’aient déjà reçu, les veinards…
MusikPlease.com met aussi en ligne des bons plans, des podcast, des exclus, des clips, des concerts, un compte Twitter @musikplease, suivi par près de 44.000 abonnés, s’il vous plaît. Chapeau les artistes ! Et continuez longtemps à prendre soin de nos oreilles.

Le blog des fans d’IAM

*** Créé à la fin des années 80, IAM est composé de Akhenaton (Philippe Fragione), Shurik’n (Geoffroy Mussard),  Kheops (Éric Mazel), Imhotep (Pascal Perez) et Kephren (François Mendy).