Deux poèmes de Francis Royo

De Francis Royo je ne connais presque rien, sinon qu’il poste chaque jour un poème sur son blog. Simples phrases douces et fulgurantes. Ou bien parfois, vers qui coulent et naviguent depuis des lieux qu’il parcourut, j’en suis sûr, dans ce Japon tourmenté et fascinant. Chaque jour, je guette ces éclats de poésie qui m’émeuvent et me captivent. Pour commencer l’année, je me suis essayé à en réciter deux.

Pour voyager dans Analogos, le blog de Francis Royo, c’est ici.

Histoires d’eaux

De la fenêtre de ma chambre j’entends gronder le Saleys, la rivière qui traverse Salies-de-Béarn. Je vous l’ai déjà donnée à entendre cette rivière, alors, un autre voyage s’impose histoire de découvrir d’autres sons d’eau. D’abord, cap sur l’Islande, auprès du geyser Strokkur. Voici ce qu’il raconte toutes les dix minutes.

Autre destination, le Japon, à la découverte d’un collage de sons des rivières japonaises réalisés par l’émission Oto no Fukei sur la radio publique NHK. Le montage est signé Charlie Marcelet.

La mine d’or, c’est ArteRadio.com

Dans une forêt du Japon

C’est l’histoire de Japonais poètes et ingénieux. En pleine forêt, sur la pente d’une colline, ils ont construit un xylophone. A son sommet, ils ont posé une boule de bois et puis ils l’ont lâchée. Musique !

 Vous avez reconnu Jésus que ma joie demeure de Jean-Sébastien Bach. En fait, chaque lamelle du xylophone a été taillée en forme de V pour maintenir la balle et ensuite la laisser s’échapper dans le bon tempo pour jouer la bonne note ! Ce xylophone en pleine forêt est digne des chefs d’œuvres des Compagnons du tour de France.

Clone

Cette musique colle bien avec la lumière qui perce ce matin à travers les vitres de la maison. Paisible et douce. Clone est l’un des titres du fascinant album A Forbidden Garden que je vous présentais il y a quelques mois. En voici la version longue, issue d’un court métrage tout aussi troublant.
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A Forbidden Garden, du label Ricco Label, est composé par les artistes japonais Yuki Murata, Jyunko Tabira, Utaka Fujiwara, Takahiro Matsue, Kei Takahashi, Takahiro Kido

En attendant la pluie

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J’ai reçu avec beaucoup d’émotion ce matin des dizaines de dessins d’enfants de Kamaïshi, la ville japonaise terriblement endeuillée par le tsunami du 11 mars 2011. L’un de ces dessins illustrera la couverture de mon prochain livre, « En attendant la pluie », un conte que m’a inspiré ce que j’ai vécu en me rendant là-bas en mai dernier. Voici à quoi pourrait ressembler l’illustration musicale de cette histoire dont j’aurai l’occasion de vous reparler d’ici au printemps. Life a été composé par la japonaise Madoka. C’est l’un des sept titres de son second album « I met you in the forest« .

Le petit clip de Life signé Madoka.

Un frisson blanc sur le Mont Fuji

Ce matin, je me suis réveillé entouré de petits flocons blancs. Pas un souffle d’air dans les branches et une douceur, dehors comme dedans, qui m’a aussitôt envoyé de l’autre côté du globe, vers ce Mont Fuji qui m’obsède depuis que je l’ai aperçu au printemps à travers le hublot de l’avion qui me ramenait au pays. Il doit être blanc de haut en bas en ce moment, le mont mythique des Japonais. Alors, j’ai pensé à Nobuto Suda, artiste japonais qui vit à Kyoto, adepte comme moi de la mescle, du mélange de musique et des sons de la nature. J’apprécie la couleur à la fois étrange, inquiétante et apaisante que donne à ses morceaux cet artiste, sorte de musicien-field-recorder. Voici son dernier opus, Preoccupying my imagination, qui date de quelques jours.
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Le Mont Fuji, je l’ai approché aussi grâce à Francis Royo, poète-blogueur rencontré sur Twitter, auteur d’un magnifique texte publié sous le titre énigmatique : Yui (Tokaïdo – Satta-Mine 16e relais)
« quatre voiles glissent sur la passe de Satta
sous les crêtes
depuis Yui
le frisson blanc du Fuji
affleure à bords de rocs
l’abrupt enseigne la prudence
et l’écoute
avant le saut fatal du regard
l’abrupt avide de nos cœurs
silencieux de tout
et de l’oubli du vent
passé
perdu
le vide est bleu comme la nuit
qui vient
entre les pins »
Francis Royo
Le blog de Nobuto Suda
 Le field-recording sur le blog Poptronic’s

Mescle de pluie

Je ne sais pas chez vous, mais ce soir, ici en Béarn il pleut et ça fait du bien, c’est très agréable. Après une journée chaude comme tout, l’obscurité a ramené les nuages de l’océan vers l’intérieur et les gouttes ont entamé leur ballet sur les tuiles des toits. Du coup, j’ai cherché et trouvé du bon son de pluie mêlé à de la musique apaisante. C’est Alexander Plaum, chercheur de sons de nature, qui depuis Saint-Pétersbourg nous envoie cette mescle. Nisk Rain est le titre du morceau.

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Vous connaissez ma passion pour les haïkus. En voici deux, du grand maître japonais Bashô, que lui a inspiré la pluie.

Voyageur                                                             La pluie brumeuse
ainsi m’appellera-t-on –                                    un jour sans voir le mont Fuji –
première bruine                                                 que c’est agréable

Bashô (1644-1694)

 

Shoganaï, en pensant à Kamaïshi

« Lorsque nous n’avons plus de moyen d’action sur le cours des choses », écrit Rodolphe Alexis, musicien créateur passionné de sons. « Malgré nos prévisions, malgré nos précautions et quelles qu’en soient nos connaissances, nous ne pouvons plus rien. « Il en est ainsi ». Force nous est d’accepter et de faire face, dignement, à l’adversité. « Shoganaï  » disent les Japonais ».Voici la pièce qu’il a réalisée, à l’occasion de la 2ème édition de la « Journée de la Création Radiophonique », en hommage aux victimes du séisme et du tsunami meurtriers du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon.

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Rodolphe Alexis est un artiste dont les travaux audio portent notamment sur la prise de son en extérieurs, la composition électroacoustique et l’écriture radiophonique.

 

Finale japonaise 日本

Finale, c’est le dernier titre de l’album « The Black Rain », signé du groupe japonais Anoice. Très prolifique, Anoice a composé une quarantaine d’albums ainsi que des musiques pour la publicité. Le crescendo de Finale est une merveille.
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Le site du groupe Anoice, composé de Takahiro Kido, Taku Kanioka, Yuki Murata, Utaka Fujiwara, Tkahiro Matsue et Tadashi Yoshikawa.
Je vous conseille le clip de Finale sur YouTube, teinté de pacifisme

Que vienne la pluie !

Madoka, musicien japonais, a composé ce morceau dont le titre  » Let it rain  » m’évoque ces  chaudes journées d’août qui s’achèvent souvent par un orage bienfaisant
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Ce titre est l’un des 7 morceaux qui figurent dans l’album « I met you in the forest «