Et maintenant, le Jardin public Valmer !

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Valmer c’est un jardin public de toute beauté comme la villa qui le surplombe dans le quartier de ma jeunesse j’y venais souvent refaire le monde avec les copains et regarder la mer avec une chérie il sent bon l’iode les pins et les arbousiers ce jardin il est délicieusement arboré il permet de se détendre à l’ombre les après-midi d’été Valmer accueille souvent des mariés en quête de photos face à la mer car il offre une vue somptueuse sur la Corniche le Frioul les îles d’Endoume Malmousque le Petit Nice jusqu’à l’île Maïre à l’autre bout de Marseille vers les Calanques aujourd’hui le voilà menacé d’être privatisé sur sa partie haute celle qui jouxte la villa vouée à devenir un hôtel cinq étoiles la Ville veut y aménager un parking en catimini sans consulter personne c’est juste une nouvelle atteinte au patrimoine commun des Marseillais ce joyau doit rester public ouvert à toutes et à tous ça n’est pas négociable j’ai choisi de rejoindre les plus de 13.400 signataires de la pétition lancée par Hervé Menchon parce que je ne supporte pas l’avenir qui est dessiné à ce jardin par des élus irresponsables ceux qui cautionnent aussi la construction programmée par Vinci d’un immeuble avec parkings souterrains sur le site de la carrière antique de la Corderie peut-être signerez-vous aussi ça peut servir une signature deux signatures des milliers de signatures pour renverser le cours d’une histoire de Marseille qui a tendance à se conjuguer de plus en plus avec le fric les intérêts privés au détriment de notre vivre tous ensemble sur le sol de notre cité.

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Pour prolonger, lire la page Facebook du groupe Les Sentinelles.

 

Shanghai est un jardin du repos

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Toujours attiré par les cimetières où que j’aille ils m’apaisent nourrissent mon imagination m’emplissent de questions de mélancolie et de compassion m’y sens humain quelquefois même davantage qu’en compagnie de nombre de vivants dans les jardins du repos comme certains disent ici le silence se goûte les tombes brillent et comme chez nous les oiseaux parlent aux disparus non-loin de chez Noémie dans une rue bordée de vieilles vendeuses de fleurs et de haricots en vrac à même le trottoir de chiens maigres et sales d’usines en sursis de boutiques biscornues d’un dépôt de déchets de restaurants de fortune mon vélo m’a conduit devant un large portail vert foncé à peine un peu plus sombre que le vert de l’islam portail ouvert apparemment pas gardé l’ai franchi au ralenti aperçu des statuettes blanches des angelots je crois me suis donc aventuré vers les tombes alignées à leurs pieds petites de taille égale et sur la plupart des médaillons ovales les photos des défunts en noir et blanc peu en couleur puis avancé dans les allées soignées ornées de bosquets d’arbustes d’arbres entretenus avec soin jusqu’aux carrés immenses de bâtiments aux toits couverts de tuiles du même vert que le portail réservés à l’accueil des cendres les urnes abritées derrière des dizaines de milliers de plaques noires du marbre peut-être alignées les unes sur les autres et les unes à côté des autres posées au cordeau plusieurs bâtiments des photos ovales là aussi quelques croix chrétiennes des coupelles pour offrandes ou pour bâtonnets d’encens quelques minuscules pots avec fleurs fraîches certains délaissés depuis combien de temps un ou deux bonsaï noyés dans la multitude vingt huit millions d’habitants à Shanghai combien de départs pour toujours et puis des dates inscrites en doré à côté des caractères dorés gravés eux aussi les noms et prénoms des morts tu crois bien le calme répandu partout comme une bulle silencieuse sur un océan de bruit de fond où tu te replonges en sortant quelques tours de roues et la rue s’offre à nouveau le crépuscule approche tu retournes près des tiens là où la vie bat fort où il n’est point encore l’heure de penser à la mort.

Aubin – Mazmanian, un amour de concert au PIC de l’Estaque

Accompagné de Nicolas Mazmanian au piano, Alain Aubin nous a offert une merveille de concert l’autre soir au PIC – Pôle Instrumental Contemporain – à l’Estaque Riaux, dans le 16ème arrondissement de Marseille. Merveilleux de découvrir les Canciones raffinées et poétiques du compositeur Carlos Guastavino, chantre le l’Argentine et ami des poètes. Servies par l’étonnante voix du contre ténor, elles  décrivent des scènes de la vie populaire de son pays. Alain Aubin et Nicolas Mazmanian ont également interprété des pièces inspirées par de grands poètes argentins ou hispaniques comme Rafael Alberti, León Benarós ou Luis Cernuda. Le final fut somptueux avec trois oeuvres d’Astor Piazzolla. La Balada para mi muerte – Alain Aubin chante aussi parfois avec un timbre très grave – m’a arraché les larmes.

Jardìn de amores existe aussi en CD. Plus d’infos, c’est par ici. Le graphisme de la pochette qui illustre le premier morceau de ce billet est signé Max Minniti.

Une nuit de pluie et de vent

Marseille. Nuit agitée. Trois heures du matin. La pluie qui s’abat sur la fenêtre du toit me sort du sommeil.

A Marseille la pluie* ne tombe jamais sans discontinuer. Cette nuit, le vent a pris le relais.

Je me suis rendormi sans difficulté après cet épisode sonore évocateur du Feng Shui, cet art de vivre chinois qui associe les énergies issues du vent – 風 feng – et de l’eau – 水 shuĭ – . Plus d’infos sur le Feng Shui par ici

*Précision utile, en chinois la pluie s’écrit et se prononce Yŭ 。

Au fond du jardin, le calme

Là où mes pas me guident aujourd’hui, il y a un jardin. Il s’étale entre quelques clôtures de bric et de broc. Je m’y pose en silence et j’écoute.

https://soundcloud.com/nobutosuda1101/between-3

Between3 est le dernier opus de Nobuto Suda, le compositeur de Kyoto auquel je rend souvent visite.