Un vrai fadoli

premierbain

C’est chaque année pareil lorsque je promène près de la mer. Il suffit que le soleil fasse soudain semblant de réchauffer ma peau comme en été pour que le désir de me baigner devienne irrésistible. J’ai beau savoir que ne nous sommes que début janvier, que l’hiver me gelait la tête et les os il y a deux jours à peine, que je traîne un sale rhume depuis dimanche et que la mer ne dépasse pas les treize à quatorze degrés, il me faut tomber la chemise, ôter pantalon, chaussettes et chaussures et me jeter à l’eau. Un vrai fadoli, je sais…

Ah, ça pique beaucoup au départ ! Ça picote les pieds, puis les jambes, puis le reste. Ensuite, trop tard pour renoncer, il faut y aller tout entier. Les premières crawlées tirent sur la bête, ça grince aux épaules, les gambettes battent sans rythme, la respiration s’accélère et je me sens tel un vieil oiseau de mer déplumé, effrayé par son soudain manque d’aisance et de légèreté. J’en rigole tout en avançant et je passe bien vite à la brasse, moins gourmande en souffle et en énergie. Soudain, tout semble plus facile. La carcasse et les muscles se sont un peu réchauffés. Le crâne se sent libéré des crocs glacés qui l’enserraient il y a quelques poignées de secondes. La joie affleure. La tête me tourne. La mer semble tiède. Je savoure cette ivresse. Mais le corps commence à grelotter, alors il est temps de retourner vers la rive. Le soleil m’accueille gentiment. Demain, il aura peut-être un tout petit peu réchauffé la mer et je reviendrai.

Changer de vie dans la joie

J’ai donc changé de vie et ceci me met en joie. Les mots me manquent. Alors, musique !

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Cet hymne à la joie a été joué en pleine rue par les musiciens de l’Orchestre Symphonique Vallès, accompagnés des choeur Amics de l’Òpera y la Coral Belles Arts de Sabadell en Espagne. C’était en mai 2012, un flashmob géant organisé pour célébrer les 130 ans de la Banco Sabadell.

L’Hymne à la joie – originellement l’Ode à la joie – est chanté dans le quatrième mouvement de la 9ème Symphonie de Ludwig van Beethoven. Il reprend une partie du poème du poète allemand Friedrich von Schiller.

« … Freude, schöner Götterfunken / Joie, belle étincelle divine,

Tochter aus Elysium / Fille de l’assemblée des dieux,

Wir betreten feuertrunken, / Nous pénétrons, ivres de feu,

Himmlische, dein Heiligtum!  / Céleste, ton royaume !

Deine Zauber binden wieder / Tes magies renouent

Was die Mode streng geteilt; / Ce que les coutumes avec rigueur divisent;

Alle Menschen werden Brüder, / Tous les humains deviennent frères,

Wo dein sanfter Flügel weilt. / Là où ta douce aile s’étend… »

Friedrich von Schiller (1759 – 1805)

L’Hymne à la joie est aussi le titre d’une oeuvre du grand artiste japonais Shoichi Hasegawa qui vit et travaille en France depuis 50 ans.

Hymne-a-la-Joie-by-Shoichi-Hasegawa