Si tu rêves de silence…

canisses

Si tu entends la mer au-delà, franchis la frontière. Si tu oublies son parfum, recrée-le. Si tu crois qu’elle n’existe plus, invente-la. Si tu te souviens des obstacles, avance. Si tu sais le chemin, ne fais pas demi-tour. Si tu n’y parviens pas, regarde plus haut. Si tu remercies le ciel, n’oublie pas la terre. Si tu as peur du vide, écoute les oiseaux. Si tu désires la paix, accueille la. Si tu rêves de silence, offre le.

 

Le chant des oiseaux – Camille Thomas

Laisse passer la paix

blés

Frontière de lumière. Ouvre-la. Ne laisse pas l’issue absente. Caresse l’or offert. Conserve en ta mémoire la fragilité de la semence. Mesure le temps nécessaire à la pousse. Bénis la sueur. Chéris le fruit. Contemple l’œuvre. Bannis le saccage. Frontière de lumière, laisse passer la paix.

 

Hallelujah – Sheku Kanneh-Mason – Leonard Cohen

 

Le crépuscule lambine

crépuscule

Le crépuscule n’en finit pas de s’éterniser. Comme s’il refusait de laisser la place à la nuit noire. Il s’étire dans l’air doux de mai, il lambine, il palpite de bleu doré. Si je le quitte des yeux, juste une seconde ou le temps d’un battement de paupière ou du passage d’une abeille égarée, le voilà absorbé par l’encre de la nuit. Survient alors l’heure de la chouette. L’écouter hululer puis demander aux étoiles qu’elles guident ses prières.

La lumière ou l’obscurité

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Demain
choisis ton camp, camarade
n’hésite pas à trancher
à puiser au fond de tes rêves
parle à tes amis
écoute leur fatigue et leur révolte
regarde leurs sourires
savoure leur humour
parle aussi à tes disparus
écoute-les te dire
qu’il n’y a de chemin désormais
que celui de l’espérance
du partage
de la fraternité
parle et écoute
et reste en paix
puis décide
le choix est simple
le retour de la lumière
ou la plongée dans l’obscurité

Comme un léger parfum de printemps

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Comme un semblant de printemps
douceur sous les arbres
premières fleurs
timides
poussant leur soif de lumière
hors des feuilles mortes

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et puis le retour du merle
presque en boucle, le copain

aurais bien sifflé comme le faisait Jacques
pour dialoguer un peu sous le soleil
mais le merle s’est enfui
quand me suis approché du chêne
reviendrai un de ces quatre
avant l’arrivée du printemps
c’est promis

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Planier

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Boussole du large
tu apparais au loin
disparais
puis réapparais
derrière le Mont Rose
à chaque fois je guette
l’instant du basculement
la seconde exacte où tes feux se rallument
où ta joie étincelle
où la fierté de guider les marins saupoudre la rade
alors je rends grâce aux baisers répétés
que tu offres au crépuscule
puis à la nuit qui noircit
jusqu’aux premiers balbutiements
de l’aube neuve
lorsque tu t’enfuis à nouveau
et nous laisse perdus
les yeux posés sur l’horizon

Miette de vie

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Ne fais pas les gros yeux
ne te cache plus
je t’ai démasquée
ose te montrer toute nue
vis à découvert
lâche-toi en pleine lumière
assez paressé dans l’ombre
ne crains rien
ne fuis pas la chute
n’oublie pas
finiras coincée entre quatre planches
ou aspirée par des poussières de soleil
miette de vie

Atardecer

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Atardecer

Le frère vespéral du matinal, ce joli mot castillan. L’instant où le soleil se faufile vers l’ultime ligne de l’horizon. Il nomme le coucher de l’astre comme  le crépuscule.

Atardecer, atardecer, atardecer
Je le préfère un peu à son presque jumeau car il offre deux roulements de r, lui.
Atarrrdecerrr

Parfois je les roule trop et mes amis espagnols en rient.

À la suite de son a initial, se pointent les cinq lettres qui signifient tout à la fois tard, l’après-midi et le soir.

Atardecer

Comme un souffle de lumière lancé à la nuit qui s’installe sans tarder.
La noche et ses mots murmurés et ses rythmes secrets.