Ousmane, es-tu toujours dans la lutte ?

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Qu’est donc devenu Ousmane Dieng ? Je l’avais rencontré au Sénégal il y a quelques années. C’était à Mbour, le port où il avait commencé à travailler comme marin-pêcheur à l’âge de 9 ans. Quelques années plus tard, Ousmane avait quitté sa pirogue pour tenter l’aventure de la lutte professionnelle. Dans l’arène. Pour les trophées et les liasses de francs CFA. Grâce à la lutte sénégalaise, Ousmane, alias Michael Jordan, était devenu un homme respecté de tous dans sa ville. Au fil du temps, les sponsors et les combats s’étaient fait rares. Ousmane avait continué malgré tout à encadrer les jeunes lutteurs. Je ne sais aujourd’hui s’il a continué à leur transmettre sa passion ou s’il est retourné gagner sa vie en mer. J’aimerais beaucoup avoir de ses nouvelles.

Même chagrin, même colère

À chaque fois pareil
même chagrin
même colère ici
face au port éteint

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encore plus à vif en remontant la Rue de la République
de Joliette à Vieux-Port
s’arrêter devant ses immeubles vidés de leur peuple
depuis des années

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rachetés – les immeubles –
par fonds de pension américains

 

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délogées les petites gens d’avant
la sève et la pulsation du quartier
y vécus non-loin, petit garçon
à peine un peu plus haut
au Panier
le lieu où vinrent se poser
tant de migrants
fuyaient le fascisme
ou débarquaient pour tenter leur chance
dans la ville sans nom
prenaient soin sans tarder de la nommer
de la chérir

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et aujourd’hui
Rue de la République

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ces femmes et ces hommes de peu
ces travailleurs du port
ces manœuvres
ces retraités
ces mères et pères dignes
avec leurs volées de minots
toutes et tous rayés de la carte
relogés ailleurs
contre leur gré

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toutes ces années plus tard
invisibles sont ces vies d’avant
hormis quelques traces tenaces

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et là
entre tramway et façades et palissades et cadenas
les fantômes qui se glissent
le long des promesses en sable

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sur ces pans de devantures où tout reste à écrire, à transformer
et où se renifle pourtant la crainte amère et glacée
des combats perdus et des luttes abandonnées.

Lorraine coeur d’acier 102 Mégaherz

Lorraine coeur d’acier, c’était la radio des gens de Longwy en lutte pour la sauvegarde de la sidérurgie. C’est ce formidable outil de parole, d’échanges et de combat que m’évoque le déplacement de François Hollande à Florange ce lundi. En 2012, alors qu’il était en campagne électorale, le futur président clamait son soutien aux salariés d’Arcelor-Mittal pour la sauvegarde des hauts fourneaux… fermés désormais. « L’histoire de Florange est l’histoire de la crise de la parole politique. De la confiance en la parole politique », souligne sur Mediapart Aurélie Filipetti, ancienne ministre et députée de Lorraine. Sur Lorraine coeur d’acier, radio libre, la parole n’était pas confisquée par les politiques. Chacun pouvait venir s’y exprimer. La radio vécut deux ans. De 1979 à 1980. Avant de disparaître. Comme les hauts fourneaux…

La chanson des Belles de Mai

Vous avez plébiscité le Bella Ciao de l’Académie de Chant Populaire – écouté plus de 105 fois sur ma page Soundcloud – vous adorerez cette chanson des cigarières marseillaises*, ces ouvrières aux blouses bleues, italiennes ou espagnoles, qui vendirent leur force de travail à la Seita et à la Manufacture des tabacs de la Belle de Mai, devenue en 1990 la Friche Belle de Mai. J’ai enregistré cette chanson lors du Forum Culture du Front de Gauche à la Friche le 12 mars dernier, pendant lequel la chorale dirigée par Alain Aubin a proposé quelques belles respirations musicales.

*Pour la plupart, ces cigarières étaient des femmes très jeunes. Elles travaillaient entre 9 heures et dix heures par jour. En 1887, leur combativité leur permit d’obtenir une amélioration de leurs conditions de travail suite à une grève. Elles furent ensuite les premières ouvrières de toutes les manufactures de l’Etat, à former un syndicat.

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Sur les murs de la Friche Belle de Mai.

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Vestige de Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture…

L’Académie de Chant Populaire

Ce Bella Ciao interprété par l’Académie de Chant Populaire de Marseille, je l’ai savouré hier-soir à la Friche Belle de Mai où se tenait le Forum du Front de Gauche consacré à la culture, en vue des prochaines élections municipales. Au passage, ce fut le seul débat de la campagne marseillaise sur ce thème, ce qui est tout à l’honneur de Jean-Marc Coppola, Alain Hayot et Agnès Freschel, candidats de la liste Marseille à gauche. Actrices et acteurs de la culture sont venus échanger et parfois confronter leurs idées et leurs propositions avec celles des candidats. La soirée a été ponctuée de très agréables respirations musicales grâce à la chorale créée et dirigée par Alain Aubin, qui fonda l’Académie il y aura bientôt vingt ans.

Alain Aubin est chanteur lyrique, compositeur et maître de choeur. Contre ténor, il s’est produit sur les plus importantes scènes lyriques d’Europe. Vous pouvez découvrir l’étendue de son talent par ici.

Sénégal # 8 Pape « Bazooka » le lutteur

Sur la plage de Mbour en milieu d’après-midi se produit presque chaque jour un drôle d’attroupement, autour de grand athlètes au physique souvent imposant, le corps enduit de sable et grigris autour de la taille : les lutteurs à l’entraînement. La lutte sénégalaise est LE sport traditionnel du pays de la Téranga. C’est un sport de contact qui séduit de plus en plus de jeunes, attirés par les pactoles que font miroiter les organisateurs de combats. Pape alias Bazoooka est l’un des 10 lutteurs les plus connus au Sénégal

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