Le crépuscule n’en finit pas de s’éterniser. Comme s’il refusait de laisser la place à la nuit noire. Il s’étire dans l’air doux de mai, il lambine, il palpite de bleu doré. Si je le quitte des yeux, juste une seconde ou le temps d’un battement de paupière ou du passage d’une abeille égarée, le voilà absorbé par l’encre de la nuit. Survient alors l’heure de la chouette. L’écouter hululer puis demander aux étoiles qu’elles guident ses prières.
Mai
Hé hé !
Arpenté les sentiers mouillés
aspergés de clarté
humé l’herbe humide des prés
dans l’attente d’une trouée
fugace et dorée
flocons de merisier par milliers
sur le seuil vallonné de la forêt
jeunes bouleaux en retrait
graciles, timides, élancés
teintes de vert à volonté
nuages d’averse disséminés
bientôt le soleil de mai
hé hé !