Quitter Marseille, l’arrache-cœur de Sabine Réthoré, accoucheuse de mondes

Sabine Réthoré est une artiste. Cartographe d’une Méditerranée sans haut ni bas. Talentueuse. Créatrice de globes terrestres pacifistes. Sabine Réthoré est une artiste qui n’en peut plus de Marseille. De son indifférence fondamentale aux artistes. De son incivilité. De sa saleté. de l’égoïsme qui règne. De l’absence de mémoire des Marseillais, pourtant pour la plupart issus d’ailleurs, enfants du métissage. Sabine Réthoré va monter à Paris sans tarder. Pas pour chercher fortune. Pour trouver une écoute, un regard, un écho, une solidarité. Autant de grands disparus de la scène marseillaise. Ceci me fend le cœur. Pourtant, je suis rompu depuis longtemps aux départs de ma ville natale. De ma ville d’amour. Sabine Réthoré redescendra à Marseille. Plus sereine sans doute. Il est toujours salutaire de s’arracher de la plus vieille cité de France et d’aller respirer ailleurs. Et puis de revenir s’asseoir en bord de mer et regarder vers le large. Ce large qui nous appelle à tant de découvertes. À tant de liberté.

* Pardon pour la qualité sonore de l’enregistrement. Oublié la bonnette de mon Zoom à la maison. Le vent en a donc profité…

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Sabine Réthoré inventeuse de mondes

Nous nous étions perdus de vue depuis quelques années et puis dernièrement, Sabine Réthoré est réapparue. Juchée quelque part sur l’un des globes terrestres ou arpentant l’une des cartes qu’elle fabrique dans son atelier d’artiste. Cartographe contemporaine, la dame. Passionnée par les territoires et les représentations qui nous en sont fournies. Je l’avais rencontrée il y a quelques années dans le quartier Noailles à Marseille. Elle s’était racontée. Avec poésie et malice.

La Méditerranée est sans doute le territoire préféré de Sabine Réthoré. Le globe qui lui est dédié a donné naissance ensuite à une carte pensée avec un regard différent. Une Méditerranée réinventée.

Depuis juin 2011, Sabine Réthoré fait vivre son projet Méditerranées sans frontières. Elle l’a démarré après avoir constaté que les gens ne pouvaient plus trouver de carte de Mare Nostrum dans le commerce. Alors, elle s’est lancée dans le dessin d’une Méditerranée à partir de zéro, en proposant un regard neuf sur cette grande surface bleue, histoire de réorienter la vision et de questionner les représentations tout en permettant de tisser des liens entre les gens qui vivent sur les rives de cette mer mythique. Autant dire que ette carte ne tient compte ni des frontières, ni des nations.

Sabine Réthoré vous en dit plus sur son site. C’est par ici.

 

La caverne du MUcem

J’ai donc fini par découvrir le MUcem, ce Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée qui a paraît-il laissé baba le New York Times. J’avoue l’avoir franchement boycotté en 2013, peiné et dégoûté que l’agenda de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture n’ait réservé aucune place à Arthur Rimbaud, à Jean-Claude Izzo et à IAM, les papas du hip hop. Et puis je me suis dit que la bouderie avait assez duré et je suis allé le visiter, ce musée ouvert sur la mer et bâti à quelques battements d’ailes du quartier du Panier où j’ai vécu les deux première années de ma vie. Je le confesse, je ne l’ai pas regretté tant le MUcem regorge de trésors et témoigne d’un parti-pris affirmé, d’un regard sur la Méditerranée qui m’est cher, ancré sur l’ouverture et le partage. Première escale, la salle du corps de garde. Une balade visuelle et sonore intitulée La colline retrouvée, 26 siècles d’histoire de Marseille. On se croirait dans une caverne.

Ce spectacle a été écrit et réalisé par Henri Louis Poirier. Plus d’infos sur le MUcem, c’est par ici.

Piquer une tête à Sugiton

Il y avait bien longtemps que je n’étais pas descendu à Sugiton, l’une des merveilles de calanques de Marseille. Soleil parfait ce mercredi. Idéal pour se lancer vers la balade. Pas grand monde jusqu’au col d’où descend le sentier pentu qui mène à la mer. Le temps de bader quelques grimpeurs en pleine action sur les parois qui surplombent le chemin et nous voilà à portée de calanque. D’abord longer les rochers où vient taper la mer. S’y faufiler cahin caha. Et finir notre périple sur les galets de Sugiton. Là où il fait si bon se baigner tout nu.

Vous me croirez ou pas. Je n’ai pas résisté à piquer une tête dans cette mer très très frisquette. Mon premier bain de l’année. Un 22 janvier…

Les musiques de Meryem

J’ai découvert très récemment sur la Toile une toute jeune tunisienne, Meryem Hlel, qui veut devenir photographe et dont la plus grande source d’inspiration est la musique. Influencée par ses oncles musiciens, elle est attirée par les mélanges, les mescles de musique classique ancienne, de jazz oriental, et d’oud, ce luth à la sonorité magique. Cette passion pour la musique et cet éclectisme se ressentent sur la page Soundcloud de Meryem. Elle y partage ses nombreux coups de coeur. Le premier que je vous propose est signé de l’Egyptien Dakheeel. Le titre : Lamma bada – Charbel Rouhana

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Meryem connait ses classiques. Et nous fait un immense plaisir en partageant la grande Feirouz, l’une des plus célèbres chanteuses libanaises.

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Allez, un troisième morceau pour la route : All the Beautiful Things du trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf.
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Agée de 17 ans,  Meryem arpente avec tout autant de passion son chemin de jeune apprentie photographe, depuis que son cousin lui a offert un Nikon. Parmi ses photos, j’ai retenu celle-ci qui souligne que la Méditerranée nous lie et nous parle de beauté, quel que soit la rive d’où on la regarde. photomeryemHlel

Guetter le Train des Pignes

Je me suis posté en bordure de la voie ferrée et j’ai attendu le passage du Train des Pignes, qui circule entre Digne-les-Bains et Nice. Il a fini par arriver, sans se presser, sur le rythme paisible qu’il adopte depuis un siècle, entre les Alpes et la Méditerranée, 4 fois par jour dans les deux sens.
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Le Train des Pignes raconté par Le Monde
Les horaires du Train des Pignes des Chemins de fer de Provence
De mai à octobre, le Train des Pignes historique à vapeur, restauré et exploité par le Groupe d’Etude pour les Chemins de fer de Provence, circule sur une portion du parcours.