Allez bouge-toi Papet va retrouver ce Shanghai qui bouillonne va promener vers le cœur de cette ville où tu te sens petit au pied des gratte-ciel minuscule comme à New York ou San Francisco et pars dénicher ce qui reste de vivant à échelle humaine dans les petites rues planquées au détour d’un carrefour ou d’une entrée de cité allez un coup de taxi puis tu demandes où se trouve la station tellement la rue est immense tu sais le dire le mot métro Dì quatrième ton Tie troisième ton Terre Fer le fer sous la terre le chinois est simple logique et imagé tu vas le retenir ce mot allez engouffre-toi sur l’escalier roulant vers les entrailles de ce serpent géant aux murs vendus aux marques et aux couloirs pleins de marchands de beignets de gâteaux de bijoux-fantaisie tu achètes ton billet pour la ligne 2 c’est aussi en anglais sinon rien qu’en chinois tu ne saurais pas le prendre pas encore il te faudra apprendre mais lire cette langue est si compliqué il est joli le billet un peu rigide et avec une dominante bleu ciel tu ne pourras le conserver la machine te l’avale à la sortie il te semble qu’il se conduit tout seul ce métro tu n’a pas aperçu de visage lorsqu’il a déboulé sur le quai automatique il circule et dedans aux dimensions de la ville très très très grand peu de sièges uniquement en bord de rame et forcément beaucoup de monde debout qu’est-ce que ça doit être aux heures de pointe les voyageurs quasiment toutes et tous accrochés à leur portable ils ne prêtent pas attention aux publicités diffusées par des écrans juste à côté des entrées ni à celles qui défilent à l’extérieur de la rame dans le boyau où on avance à toute allure elles sont projetées en effet cinéma ces pubs contre les parois du boyau les Chinois les commercialisent donc aussi et personne ne les regarde les pubs personne ne se parle dans la rue c’est pareil ils sont pourtant très bavards les Chinois et volubiles mais ils se parlent peu chacun dans son monde perdu dans ses pensées là dans la grande ville où en dressant la tête à la sortie sous la pluie tiède tu ne sais plus vraiment si tu es en Chine ou en Amérique.
Métro
Les mots en pleine face
Patienter dans le métro de Shanghai face à des affiches choc
teintées de souffrance
deviner qu’elles parlent d’enfance
mais ne pas savoir déchiffrer leurs légendes
faire appel à ma fille, prof de chinois
et prendre les mots en pleine face
Je tire tes vêtements mais tu ne me vois pas
Absorbés par leurs écrans, les Chinois ne se regardent plus.
L’ai constaté partout à Shanghai. Dans le métro, dans les rues, au restaurant.
Les adultes s’ignorent et les enfants n’ont souvent pas droit au moindre regard. Au moindre mot.
Parfois l’attente est source de bonheur.
L’ombre de maman va-t-elle apparaître au bout du chemin ?
La campagne parle des enfants « délaissés », confiés à leurs grands-parents à la campagne pendant que leurs parents vont travailler à la ville. Ces enfants restent des mois voire des années sans les voir…
Il est urgent que le sang cesse de couler à l’école
En Chine aussi le monde des humains perd la tête et le cœur.
Jean et Zazie dans le métro
Mon ami Jean m’a adressé un nouveau son. Après l’océan de l’Algarve et le ruisseau de la Vallée de la Blanche, il s’est plongé dans le métro parisien. Sur la ligne 1 entre Porte de Vincennes et Saint Mandé. Rien que des passagers à bord de cette rame sans chauffeur. Du coup, j’ai imaginé que Zazie, vous savez, l’héroïne de Raymond Queneau et de Louis Malle, viendrait s’asseoir dans ce métro moderne, histoire d’y mettre un grain de folie et d’humanité.
Fiorenzo Carpi et André Pontin ont signé la musique du film de Louis Malle.
Raymon Queneau l’Oulipien.
Japon #6 日本 : le crieur du métro de Tokyo
Dans le métro de Tokyo ce soir, j’ai été attiré par ce cri qui ressemble à un bonzai d’appel de muezzin
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En fait, ce cri émane d’un homme en uniforme bleu avec casque rond sur la tête, tout aussi bleu. C’est un employé du métro qui passe sa journée près d’un escalier, et qui prévient ainsi les usagers de l’existence d’une marche. Au Japon, dans les bus, le métro et dans les gares, le service au public n’est pas un mot lâché en l’air. Le ticket n’est pas donné mais le personnel est présent et le client bien accompagné. Qu’il soit ou non Japonais.
Le bruit du métro
Le premier tronçon de la première ligne du métro de Marseille a été mis en service en 1977.