Amérique, ne te retourne pas

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Ne te retourne pas
Amérique
tu as honte je sais
tu as honte, oui
Barack s’en est allé
Donald déboule
et toi tu comptes les pas
qui te mènent
jusqu’au prochain désarroi

ne te retourne pas
Amérique
tu regrettes je sais
tu regrettes, oui
Barack t’a donné des droits
Donald les croquera
et toi tu aperçois le chemin
qui te conduit
jusqu’à la prochaine fois

ne te retourne pas
Amérique
tu n’as pas oublié je sais
tu n’a pas oublié, non
Barack n’est plus là
Donald s’affiche
et toi tu mesures la voie
qui te plonge
jusqu’au prochain coma

ne te retourne pas
Amérique
bats-toi
comme Ali tu sais
bats-toi comme lui
face à l’ennemi
Barack t’accompagne
Donald s’interpose
et toi sans violence
tu continues sur le ring
qui te verra
triompher de ce visage-là

Bob Dylan – The times they are a changin’

Photo de ci-haut @ Sonia Katchian

Cassius Clay blues

Regarde Cassius Clay traverser l’écran de télé. Tremblant de tout son corps. Titubant. Soutenu par ses proches. Ces images me fendent le cœur. Me rappelle sa grâce et sa puissance sur le ring. Sa légèreté de colosse. Son goût pour la provocation. La précision aérienne de son art qui le fit champion olympique des lourds à 18ans. C’était aux J.O. de Rome en 1960. N’oublie pas qu’il refusa d’aller combattre au Vietnam et devint objecteur de conscience. Il en paya le prix près de quatre longues années durant. Privé de boxe il fut. Me souviens aussi qu’il fut l’une des grandes voix contre la ségrégation raciale dans son pays et pour l’émancipation des Noirs dans le monde. 20 ans que Cassius Marcellus Clay Jr. – devenu Mohammed Ali en 1964 – souffre de la maladie de Parkinson. Pour l’accompagner sur ce chemin de souffrance, j’ai mixé San Catri, titre de Popa Chubby à l’ambiance du légendaire combat Mohammed Ali – George Foreman à Kinshasa le 30 octobre 1974.