Le muezzin du soir sous le vent

À Mbour, la vie quotidienne est rythmée par l’appel à la prière lancé par le muezzin, cinq fois par jour. Ce soir-là, il y avait du vent dans les palmiers, venu de la mer toute proche. Nous avons cru à un orage imminent. Mais il n’a pas éclaté au-dessus de la ville. Le vent s’est calmé dans la nuit et lorsque le muezzin s’est mis à lancer son premier appel du matin, plus un souffle n’agitait la palmeraie. Est resté le souvenir de cette jeune femme frôlant les murs chauds des maisons, en bas dans la rue peuplée de sable et d’ombres.

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Carnet d’Afrique #5

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Le muezzin lance l’appel à la prière.
Des mosquées semées sur les places. Déposées comme à la hâte. Certaines semblent provisoires mais ce provisoire dure depuis des années. Minaret pour les plus grandes. Haut parleur pour toutes. Dès avant l’aube ils vibrent à travers la ville. Comme une plainte répétée chaque jour qu’Allah fait. L’appel, les enfants l’ignorent. Affairés à courir entre les amas de gravier. Entre les tas d’immondices qui peuplent les rues de terre rouge. Entre les murettes défoncées qui s’ouvrent sur de petits champs de menthe. Les enfants jouent d’un rien. Bouchon de bouteille. Canette cabossée. Ballon dégonflé. Cailloux glanés. Le muezzin a beau chanter sa litanie, les petits ont la tête à l’instant. Comme tous les enfants du monde.

(à suivre)

Cloches et Muezzin

Réveillé par les cloches de l’église Saint-Vincent. Elles m’ont aussitôt transporté à Ndianda, village de la communuté rurale de Nguenienne, à 80 kilomètres au sud de Dakar. Y cohabitent en paix église et mosquée. Chrétiens et musulmans s’y respectent. À Joal, où naquit le père de l’indépendance du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, le cimetière est mixte. J’ai choisi ce collage de Corinne Attali pour illustrer ce métissage et ce partage dans le respect de la différence. Valeurs bien trop souvent délaissées dans notre vieille France…

métissage

@ Corinne Attali

Le muezzin de Ndianda

Cinq fois par jour, les habitants de Ndianda* vivent au rythme de ce muezzin qui fait l’appel à la prière pour les musulmans du village, du haut du minaret de la mosquée.. 
Je ne suis pas musulman mais lors de mes séjours au Sénégal, j’ai toujours été bouleversé par ce chant qui surgit très tôt le matin dans les villes et les villages. 
 
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Pays musulman à 95%, le Sénégal est un modèle de bonne entente entre les différentes communautés religieuses.
Dans la même famille, il arrive que vivent ensemble des chrétiens et des musulmans.
Les catholiques sont même souvent invités par leur amis musulmans à la fin du Ramadan pour partager le repas de fête.

Le village de Ndianda* se situe à 7km de Joal – petite ville côtière au sud de Dakar, où naquit Léopold Sédar Senghor, le premier Président de la République du Sénégal – dans le département de Mbour.
C’est à Ndianda qu’est né l’actuel Président de la Communauté Rurale de Nguénienne, Magueye Ndao.