Peupliers peuplés de pies –
parfois passe le ponant,
parfois la paix
Pauvres pioupious de passage –
parfois perce la pluie,
parfois la paix
Par dessus nos pauvres plis –
parfois pousse la plaie,
parfois la paix.
Peupliers peuplés de pies –
parfois passe le ponant,
parfois la paix
Pauvres pioupious de passage –
parfois perce la pluie,
parfois la paix
Par dessus nos pauvres plis –
parfois pousse la plaie,
parfois la paix.
Frontière de lumière. Ouvre-la. Ne laisse pas l’issue absente. Caresse l’or offert. Conserve en ta mémoire la fragilité de la semence. Mesure le temps nécessaire à la pousse. Bénis la sueur. Chéris le fruit. Contemple l’œuvre. Bannis le saccage. Frontière de lumière, laisse passer la paix.
Hallelujah – Sheku Kanneh-Mason – Leonard Cohen
Mon poêle parle et je l’écoute au fil des heures
sans me lasser
me cale sur son rythme son langage
ardent virevoltant bouillant
pourtant il claque des dents puis se tait se meurt puis recommence
différent ressuscité
feutré discret presque effacé
sans question sans manières sans souci du temps qui passe
sans autre désir que ma présence
il n’appelle aucune autre réponse que le silence
Remonter vers les chênes et les bouleaux retrouver leurs écorces râpeuses et douces respirer profondément dans la fraîcheur du jour sentir ma peau se gercer bien sûr un peu moins souple qu’avant cette peau hé hé Papet le temps te travaille lui tire la langue lui envoie des grimaces en souriant puis cherche contact et parfum silencieux au pied des troncs dressés en majesté vers les cieux me souviens soudain de ces branchages contemplés l’hiver dernier à Tarifa nus dépouillés de feuilles tendus sous la lumière dorée tels des bras en prière pour que le printemps s’en revienne vite prière surtout je les ai entendus ces arbres pour que plus un seul migrant ne périsse en mer entre l’Afrique abandonnée et notre vieille et honteuse Europe presque à la nuit quitter les chênes et les bouleaux et rentrer écouter une histoire mise au chaud en début de semaine dans ma collection de podcasts l’histoire d’un fou d’arbres lui aussi.
Le fou d’arbres est l’un des trois personnages découverts dans l’émission Les Pieds sur terre de lundi dernier sur France Culture
Rêver d’orage
deviner le sombre
masqué par le doré
laisser grandes ouvertes les fenêtres
à peine clore les volets
laisser retomber le poids des heures
leur fureur comme leur vacuité
s’allonger et fermer les yeux
écouter le tonnerre approcher
l’entendre passer aux ras des toits
comme un avion de guerre
attendre un orage de paix
Belle lurette que je ne crois plus à l’homme providentiel
belle lurette aussi
que suis un partisan de la paix
un amoureux de la paix des hommes
n’étais pas à Marseille hier
mais n’ai rien manqué du vibrant et poétique discours pour la paix
prononcé par Jean-Luc Mélenchon
sur le Vieux-Port
au cœur de cette cité qui m’a vu naître
comme tant et tant d’enfants aux sangs métissés
M comme Marseille
M comme Mélenchon
bouleversant dans ce silence convoqué par lui
rameau d’olivier à la boutonnière
en mémoire des migrants engloutis par la Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe
convaincant dans sa condamnation des bombardements de la Syrie par Trump
et de tous les va-t-en guerre
touchant dans son amour déclaré à la France métissée et à tous ses enfants
émouvant dans son récit final de La Paix
le poème de Yannis Ritsos
[soundcloud url= »https://api.soundcloud.com/tracks/316952732″ params= »color=ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false » width= »100% » height= »166″ iframe= »true » /]
Mélenchon n’est pas un slogan, non
pas question pour moi de l’idolâtrer
mais il est le seul à mêler avec force et lyrisme
justesse de vue et poésie
à parler d’amour et de justice
à proposer de rompre vraiment avec ce monde d’argent qui broie les gens
à refuser que soit scandé son nom
à préférer que chacune et chacun prenne sa part
d’insoumission
Parfois
quand les mots humains manquent
je m’échappe aux côtés des animaux
je tends l’oreille
à bonne distance
et je retrouve le tempo de l’enfance
Il a la pâleur des lutteurs épuisés
le regard doux d’un enfant étonné
filent les jours et passent les semaines
racle semelles sur les places et les scènes
parcourt les routes
sillonne les villes
relie les pays
affronte le froid
ouvre son cœur
Il a la pâleur des lutteurs épuisés
le regard doux d’un enfant étonné
apparaît où se déploient encore
les acteurs des combats de justice
se tait souvent sous ses pancartes hurlantes
colorie le gris du monde en lettres géantes
juche sa haute silhouette d’oiseau migrateur
près de celles et ceux qui n’ont pas peur
Il a la pâleur des lutteurs épuisés
le regard doux d’un enfant étonné
instituteur de la République
activiste aux mille causes
sorcier de la paix
ennemi des guerres
Roi sans royaume
il est poète de l’humain
des animaux
des forêts
des océans
les chérit tout autant
sommes tous ses enfants
il a la pâleur des lutteurs épuisés
le regard doux d’un enfant étonné
il s’appelle Jean-Baptiste Voltuan-Redde
Retrouver Jean-Baptiste Voltuan-Redde sur Twitter & sur Facebook
Arbres géants qui côtoyez les vents
vos bras lancés en prière
sauriez nous dire comment
nous pourrions arrêter les guerres
Plumes hautes tanquées dans la chair de la terre
qu’avez-vous à raconter
qui apaiserait les blessés
les malmenés
les enragés
Arbres fiers plantés par la main de l’homme
qu’auriez-vous à chanter pour nous
qui ramènerait bientôt la paix pour tous
dans notre monde de fous
Plumes élancées rivées aux pentes sauvages
qu’auriez-vous à écrire
qui consolerait les endeuillés
les abandonnés
les niés
Arbres noirs serrés dans la froidure
tendus vers le clair du ciel
connaissez tant les larmes du monde
qu’aujourd’hui vous vous taisez
L’espace d’un instant fragile
à l’approche du crépuscule
me suis surpris à caresser
un nuage fugace
de colombes de la paix