Quelques pensées de mistral

mistral

Qu’en entendent-ils du mistral les disparus il fait danser les mouettes écumer les flots hurler trembler les fenêtres de ma chambre qui fut ton bureau Maman l’entends-tu toi dis ce vent de folie le sentent-ils les morts pousser et pousser encore les dalles de leurs tombes s’engouffre-t-il dans les fissures délaissées les pots de fleurs les ex-voto les plaques aux mots offerts qui tapent sur le marbre en perçoivent-ils les claquements et ces cendres dispersées au jardin du souvenir qu’en reste-t-il lorsque le vent se déchaîne et nous vrille la tête avec toutes ces pensées sombres tu peux me dire Maman ?

« … Mistral mistral mistral
On voudrait bien que tu t’arrêtes … »

Soleil couchant, proche Orient

Redescendre vers le sud
au couchant
route toute droite
vieille connaissance
longe les pins sur kilomètres
on toucherait presque l’océan
juste à droite, là
de l’autre côté des arbres
dans cette lumière rose du printemps qui approche
au volant
paisible
souvent c’est vers l’Orient
que voyagent mes pensées
lointain
et pourtant si proche Orient
ses murs
ses grillages dressés
ses séparations sans mesure
ses cortèges de haine et de blessures
ses morts
ses fossés creusés profond
entre vies et cultures

il faudra passer par là-haut
pour s’enfuir
Orient rouge là-bas
ici Occident impuissant