Lance-toi

Vieux pont rouillé
ouvre grand tous tes yeux
au ballet de la rivière
n’en perds pas une goutte
savoure la fraîcheur qui glisse entre tes jambes
rappelle-toi comme s’agitaient tes nervures
lorsque rails te parcouraient
lorsque vapeur t’inondait
avec claquements et sifflets
n’oublie pas les bleus tachés des cheminots
souviens-toi des gamins aux casquettes
les agitaient en riant au passage des trains
laisse-toi caresser par l’eau vive
imagine les chemins qui conduisent à la mer
emprunte-les sans redouter le pointu des galets
ne crains pas les goulets
ne tremble pas dans les tourbillons
lance-toi vers l’aval
offre-toi aux descentes
arrime-toi aux couleurs de la rive
ose t’abandonner aux senteurs du large

Passer la Bidassoa

Passer la Bidassoa
rivière frontière aimée
à chaque fois mettre des milliers de kilomètres derrière soi
dure pourtant si peu de temps la traversée
à peine quitté le sol natal
hop
l’Espagne est là
sa langue roule
résonne dans le wagon
de plus en plus haut à chaque arrêt
vers Donostia ou Bilbao
l’oreille se tend
l’oreille se régale
je murmure à mon tour et roule les r
passer la Bidassoa
s’étirer de l’extrême sud à l’extrême nord
se souvenir de ceux qui durent fuir Franco
tout laisser derrière
par là que je transiterai sur le chemin de l’exil
lorsqu’ici ne pourrai plus endurer
rejets
absence de coeur
fermetures
murailles
petitesse
amoncellement de rudesse
abjections lancées à la face des étrangers
qui passèrent un jour rivière
ou mer
ou sentes de montagne
pour être accueillis ici
dans cette France qui fit rêver mon grand-père zurichois
répéter à voix haute accueil
le répéter ce mot avec tous les accents du monde
accueil accueil accueil
puis recueil dans le silence aussi
car
tant et tant d’écueils en nos temps de gerçures
de serrures dressées
de déshonneur
d’amnésie déglutie
passer la Bidassoa
te franchir encore sous le soleil
savoir que tu coules en douceur jusqu’à la mer
par là que m’enfuirai
à travers toi que rejoindrai le flot des exilés

Marcher dans la rivière glacée

Remonter la rivière Ariège. Ne pas trop s’éloigner de la rive mais suffisamment pour éprouver la force du courant en remontant. Applaudir au passage des kayakistes casqués et enjupés. Et finir par piquer une tête dans l’eau bien frisquette avant de rentrer enfiler d’épaisses chaussettes devant le bol de thé.

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L’Auzon s’écoule juste là

De Flassan à Bédarrides dans le Vaucluse, l’Auzon s’étire paisible sur à peine un peu plus de 35 kilomètres jusqu’à la Sorgue, qui elle-même s’en va rejoindre le Rhône. Son nom signifie rivière des Aulnes. M’y suis promené l’autre jour avec Chantal aux côtés de nos amis de Mazan. Reviendrons sans doute cet automne nous reposer auprès de ce cours d’eau charmant comme tout.

L'Auzon2

Le Béarn trempé, le Saleys déchaîné

J’ai quitté Marseille et son mistral pour retrouver le Béarn et sa pluie qui tombe sans discontinuer depuis plus de 24 heures. Voici le bonjour sonore que m’a adressé le Saleys lorsque j’ai ouvert l’une des portes-fenêtres de la maison, il y a cinq minutes.

A priori, le Saleys ne devrait pas sortir de son lit, contrairement à d’autres rivières béarnaises. Le Béarn va rester en vigilance orange jusqu’à 16 heures.

Salies-de-Béarn et son Saleys pris en photo ce matin par Chantal, ma compagne, c’est par ici.

Bercé par le Saleys

Me voici donc installé au bord d’une rivière nommée le  Saleys. Elle traverse Salies-de-Béarn, dans les Pyrénées Atlantiques et se jette dans le Gave d’Oloron. Par temps de grosses pluies, j’entends depuis mon lit le Saleys rouler ses flots tumultueux et cela me berce.
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On pourrait croire que le Saleys doit son nom à Salies, la cité du sel. Il n’en est rien. L’origine est plutôt à rechercher dans la langue occitane, précisément du mot salejà, qui signifie remuer, s’agiter en gascon.

Les pieds dans le Gave d’Oloron

De retour au boulot, je me remémore les nombreux très bons moments de ces vacances d’automne. Parmi eux, la découverte du gave d’Oloron, où je n’avais jamais mis les pieds. Je ne pourrai plus le dire. Quant aux baignades dans ce superbe cours d’eau, ce sera pour l’été prochain 🙂
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Long de 149,1 kilomètres, le Gave d’Oloron prend naissance à Oloron-Sainte-Marie, dans les Pyrénées Atlantiques, de la confluence du Gave d’Aspe et du Gave d’Ossau. Il est rejoint par le Gave de Pau à l’amont de Peyrehorade, dans les Landes, où ils forment les Gaves réunis avant de se jeter dans l’Adour.

Le Gave d’Oloron, paradis des pêcheurs à la ligne

 

Le Verdon « planqué »

Avec son livre « La Face cachée du Verdon », Yannick Bernier nous fait découvrir les basses gorges du Verdon, bien moins connues que le grand canyon. Une superbe promenade en images.
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« La face cachée du Verdon » est publié par les Editions Parole dans la collection“Le temps d’apprendre”