Elle en a plein les bottes d’être non-essentielle, la patronne des « Chaussures Lété »*, à Salies-de-Béarn. Comme tous ses collègues, Maylis Lété n’a toujours pas le droit de travailler. Ils ont perdu 40% de leur chiffre d’affaires et totalisé près de cinq mois de fermeture en une année. Comme ils en ont assez de ces rideaux baissés en cascade, ils ont décidé de passer à l’action en envoyant des paires de chaussures usées au chef du gouvernement et à son ministre de l’économie, histoire de tenter de leur faire comprendre qu’il est grand temps que les boutiques rouvrent.
Ces fermetures à répétition ont coïncidé avec les changements de saison et donc l’arrivée des nouvelles collections, avec des fournisseurs à payer. Certains d’entre eux ont dû déjà mettre la clé sous la porte. Pour garder le moral et s’entraider, 2.000 professionnels de la chaussure, dont Maylis Lété, ont créé un groupe Facebook. Ils sont déjà 130 à avoir posté des chaussures usagées à l’attention de Jean Castex et Bruno Lemaire.
*la boutique existe depuis cinq générations