Une commerçante béarnaise « non essentielle » offre une paire de tennis trouée à Jean Castex

Elle en a plein les bottes d’être non-essentielle, la patronne des « Chaussures Lété »*, à Salies-de-Béarn. Comme tous ses collègues, Maylis Lété n’a toujours pas le droit de travailler. Ils ont perdu 40% de leur chiffre d’affaires et totalisé près de cinq mois de fermeture en une année. Comme ils en ont assez de ces rideaux baissés en cascade, ils ont décidé de passer à l’action en envoyant des paires de chaussures usées au chef du gouvernement et à son ministre de l’économie, histoire de tenter de leur faire comprendre qu’il est grand temps que les boutiques rouvrent.

Ces fermetures à répétition ont coïncidé avec les changements de saison et donc l’arrivée des nouvelles collections, avec des fournisseurs à payer. Certains d’entre eux ont dû déjà mettre la clé sous la porte. Pour garder le moral et s’entraider, 2.000 professionnels de la chaussure, dont Maylis Lété, ont créé un groupe Facebook. Ils sont déjà 130 à avoir posté des chaussures usagées à l’attention de Jean Castex et Bruno Lemaire.

*la boutique existe depuis cinq générations

Salies-de-Béarn est Charlie / NousSommesCharlie #2

Salies-de-Béarn ce jeudi-soir. Au lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo, six cents personnes reprennent Quand les hommes vivront d’amour, la chanson de Raymond Lévesque – écrite pendant la Guerre d’Algérie – devant le kiosque à musique du Jardin Public. À la trompette, Didier Fois, musicien et chef de file du groupe Arraya. Hommage et recueillement à l’appel de Claude Serres-Cousiné, le maire de la commune, passionné de BD.

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Livres de ma vie / Les Nuits / Alfred de Musset

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Il vient d’entrer dans ma vie, ce tout petit livre doré sur tranche. Collection Bibliothèque Miniature, aux Editions Payot. L’ai déniché en chinant sur le marché de Salies. L’ai toute de suite repéré sur l’étal du bouquiniste. Caresser le tissu de la couverture. Respirer son parfum de papier vieilli, de poussière et d’encens léger. Ouvrir une page au hasard. 74. Nuit de décembre. Réciter ces vers en murmurant. Entre marchand de pain et vendeur de primeurs.

… Comme j’allais avoir quinze ans

Je marchais un jour à pas lents

Dans un bois, sur une bruyère,

Au pied d’un arbre vint s’asseoir

Un jeune homme vêtu de noir,

Qui me ressemblait comme un frère.

Je lui demandai mon chemin ;

Il tenait un luth d’une main,

De l’autre un bouquet d’églantine.

Il me fit un salut d’ami

Et, se détournant à demi,

Me montra du doigt la colline.

À l’âge où l’on croit à l’amour,

J’étais seul dans ma chambre un jour,

Pleurant ma première misère.

Au coin de mon feu vint s’asseoir

Un étranger vêtu de noir

Qui me ressemblait comme un frère.

Il était morne et soucieux ;

D’une main il montrait les cieux,

Et de l’autre il tenait un glaive.

De ma peine il semblait souffrir,

Mais il ne poussa qu’un soupir

Et s’évanouit comme un rêve …

Alfred de Musset ( 1810 – 1857 )

Il fait du bruit ce speaker

À fond les ballons. À toute beurzingue. À donf. Au taquet. À bride rabattue, les cyclistes hier-soir à Salies-de-Béarn.  C’est surtout le speaker de la course de vélos autour du Jardin Public qui a fait du bruit. Chaque fois que j’ai assisté à une épreuve cycliste, du style critérium, je me suis demandé pourquoi fallait-il que l’homme au micro inonde les spectateurs de sa logorrhée. Qui l’écoute ? Pas grand monde. Et certainement pas les coureurs affairés à se tirer la bourre sur le circuit.

Pourquoi on les laisse pas en liberté ?

Au sommet du Pain de sucre, la colline boisée qui surplombe Salies-de-Béarn, nous sommes allés rendre visite aux daims qui passent l’année dans un vaste enclos grillagé. Clément les a trouvé attendrissants. Alexandre a fait un peu de lecture en déchiffrant les panneaux accrochés aux grillages. Ensuite nous sommes redescendus vers la maison. En chemin m’est revenue la question initiale – qui vaut aussi pour tant et tant d’humains –  : – pourquoi on les laisse pas en liberté ?

Ne pas deux

Le tocsin du 1er août, 100 ans après

Peu avant 16 heures hier après-midi, je suis monté à l’église Saint-Vincent de Salies-de-Béarn. À l’intérieur, les sonneurs en étaient aux derniers réglages. Au rythme du tocsin, le cœur serré, je me suis laissé happer à l’extérieur, saisi par la mémoire de ces millions de jeunes hommes appelés vers l’effroyable catastrophe qui inaugura le 20ème siècle, il y a cent ans jour pour jour. Lorsque je suis rentré dans l’église pour écouter le tocsin de dedans, la pluie s’est mise à tomber.

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129 enfants de Salies-de-Béarn ne sont jamais revenus de la Grande Guerre.

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Sous le kiosque à musique de Salies-de-Béarn, des châteaux en Espagne

Châteaux en Espagne* est l’une des séquences offertes hier-soir sous le kiosque à musique du Jardin public par l’Harmonie municipale de Salies-de-Béarn. Un agréable concert en plein air, à la fraîche, dans un cadre empreint de quiétude où trônent les fameux Thermes salisiens. Le programme des animations et fêtes salisiennes à venir, c’est par ici

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* À l’attention de celles et ceux qui désirent tordre le cou à l’expression construire des châteaux en Espagnece lien  utile.

 

Fatima, c’est ma fleuriste

Travailler et vivre de sa passion. Fatima Da Silva caresse les fleurs, élague les tiges, sculpte les bouquets en souriant de ses dents du bonheur. Sa boutique, sise rue Saint-Vincent à Salies-de-Béarn, elle l’a baptisée Fleurs et passion. De l’espace et du soleil pour accueillir les clients. Et tout au fond, l’atelier où naissent bouquets et compositions de ses doigts d’artiste. Avec porte-fenêtre sur jardin. Le jardin de ses rêves.

Fatima est accueillante. Fatima aime partager. Chaque semaine, elle accueille enfants et adolescents pour leur transmettre son savoir-faire et qui sait, susciter des vocations.

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Lo Carnaval Biarnés à Salies

Ce samedi, Salies-de-Béarn a accueilli pour la première fois le Carnaval Biarnés, organisé depuis 30 ans par l’association paloise Carnaval Pantalonada. La cité du sel a donc pu faire partager à tous les courageux qui ont bravé la pluie cette tradition festive béarnaise, incarnée entre autres par de truculents personnages, comme le légendaire Sent Pançard et sa femme Carronha. Ce Carnaval Biarnés a Salias a permis aussi de se plonger avec plaisir dans les musiques, les danses et les chants béarnais, portés par la langue occitane que je trouve si jolie et si poétique. Voici un florilège d’ambiances sonores offertes par ce Carnaval salisien qui en appelle bien d’autres j’espère.

La « philosophie » de l’association Carnaval Pantalonada, en béarnais et en francais :

FAIRE CARNAVAL !

Bohar
Desconar, hartar, peguejar,
Dançar, cantar, dinc a càder de fatiga
La gentilhessa, l’umor e la toleréncia
Las diferéncias
Vestí’s en hemna quan èm un òmi
Vestí’s en òmi quan èm ua hemna
Mascà’s e cambiar de votz
Denonciar l’injustícia, los mèstes deu monde
Har tentar los pisha-vinagre, los de qui cau
Desbotoà’s, arrebendí’s
Deishar har la soa fantesia
 

Souffler
Déconner, bouffer, faire le « pec »
Danser et chanter jusqu’à épuisement
La gentillesse, l’humour et la tolérance
Les différences
S’habiller en femme si l’on est un homme
S’habiller en homme si l’on est une femme
Se masquer et changer de voix
Dénoncer l’injustice, les maîtres du monde
Faire râler les pisse vinaigre, les bien pensants
S e débrider, se rebeller
Laisser libre cours à sa fantaisie

L’Ostau Bearnès, lieu de diffusion de la culture occitane, c’est par ici.